Beaucoup de monde s’était donné rendez-vous ce 13 Avril pour assister au concert de Cult Of Luna à Tourcoing. Il faut dire que le phénomène surprend et que le groupe ne cesse de progresser d’album en album. Mais cette tournée, si elle rencontre autant de succès, c’est bien parce qu’un album est à l’honneur. En effet, leur cultissime Something Along The Highway sera interprété en entier. Raison de plus pour se rendre à l’événement. Quelques jours avant le début des hostilités, la tension est palpable, il ne reste plus que quelques tickets…
C’est à Sinistro que l’on a donné l’opportunité d’ouvrir les hostilités. Nous n’allons pas y aller par quatre chemin, la rédaction a bien aimé. Plus que de la musique Stoner, la formation propose une musique teintée d’un fond ambiant. C’est à dire que le groupe se distingue de tout ce qui se fait en terme de Stoner. En effet, Patricia Andrade vocalise comme jamais ses parties extraites de Semente. Et il ne fait nul doute que personne n’est resté indifférent face à son charme. Elle s’amusera même à charmer son public en exprimant sa mélancolie sur des morceaux comme « Partida ». Instrumentalement parlant, ça cogne sévère et les rythmiques s’amusent et se confrontent perpétuellement lors des nombreux contretemps présents sur les titres « Corpo Presente » et « Cidade II ». Et décidément, nous ne sommes pas les seuls à apprécier, au fur et à mesure que les mesures s’estompent et s’alternent, le public s’amasse progressivement… Mais le concert est déjà arrivé à sa fin et nous retournons au bar. Sinistro laissera sans doute un souvenir impérissable. Bravo à eux.
Programmer Moloken en première partie était tout à fait pertinent. Il faut dire la formation, forte d’un nouvel opus, All Is Left To See, avait marqué ses contemporains en bien, et en mal. Quant à nous, nous attendions tout simplement de découvrir le groupe en vrai. Et ce soir-là, Moloken comptait bien se constituer une petite fanbase dans le Nord de la France. Et ça l’a fait ! En un peu plus d’une demie-heure de jeu, Moloken prouve que Post-Metal fait des adeptes en France ! Et quel son ! La lourdeur de la grosse caisse s’associe bien avec le chant tantôt growlé, tantôt clair. Six titres ont suffi au groupe (« Molten Pantheon », « I Can’t Hear You », « Seventh Circle », « Burst », « Untitled II » et « The Titan Above Us ») pour que celui-ci marque de son empreinte ses nouveaux partisans. Un beau concert, mais un peu court.
Maintenant que les deux premières parties sont passées, c’est enfin au tour de Cult Of Luna de fouler le plancher. Cette date allait nous confirmer une fois pour toute la pérennité du projet de ce pilier de la scène Post-Hardcore et Sludge ! C’est progressivement que Johannes Persson et sa troupe entrent sur scène et nous nous glissons progressivement dans le songe… Mais tout passe bien et vite quand les premiers accords de « The Sweep » sont frappés. Quand certains préféreront headbanguer sur les accords poignants de « Light Chaser », nous nous contentons de contempler l’alliage des deux batteries sur « Echoes ». Tout simplement incroyable et planante ! La première partie du gig balaiera les gros hits de Salvation (« Echoes », « Waiting For You », Vertikal (« I: The Weapon », «The Sweep », Eternal Kingdom (« Owlwood »), Vertikal II (« Light Chaser »). Somewhere Along The Highway, on aime à se dire que la majorité des partisans de Cult Of Luna était venue dans le but de redécouvrir l’album à l’occasion des dix ans de sa sortie. Conformément à nos attentes, l’album est joué dans son intégralité et les vocalismes clairs et growlés du frontman se fondent bien dans le corps instrumental. Et en plus, le son est bon ! Que demander de plus ? Enfin, quelques mots sur les lights. Elles correspondent parfaitement à l’imagerie du groupe. Battements de coeur, couleurs rougeâtres et ambiance froide inspirée des plus grands peintres expressionnistes, le concert prend souvent des allures de peinture vivante. Aucune parole, aucun échange avec le public, Johannes Persson laisse parler sa guitare pour lui ! Et c’est tout humbles que sa bande et lui sont ressortis. Quelle claque. Maintenant, quand on parlera de Cult Of Luna, je me bornerais à dire: claque, voyage de l’âme et musiques expressives jouées par des musiciens accomplis !
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