MALEMORT
BALL TRAP
« Free Metal »
Indépendant
4,5/5


Après leur prestation au RaismesFest 2016, nous voulions en savoir un peu plus sur les Franciliens de Malemort ! Et ça tombe bien, quatre années après la publication de French Romances, son premier album, la formation accouche de Ball Trap. Encore une fois autoproduite, cette formation réitérait ses voeux pour l’avenir: promouvoir un acier inoxydable libre dans lequel folie et dégénérescence ne cessent de flirter ensemble. 

Quand on écoute un album auto-produit, on peut se faire de mauvaises idées et se monter des préjugés honteux comme la crainte d’avoir affaire à un album qui souffre d’une production approximative. Or, ce n’est point le cas ici puisqu’une fois le titre éponyme enclenché, elle est si efficace que l’on se prend une belle claque dans la face !

C’est bien parti ! Et voilà que « Mille Regards » prend le relais… Et c’est là toute une richesse musicale qui nous saute aux yeux. À l’instar d’un bon vieux Faith No More, Xavier joue au fou et est fort de ce genre flow qui fait plaisir à entendre. Ça groove et le tout se mêle à des batteries percutantes et efficaces. Mais nous n’oublierons pas de mentionner quelques groupes comme System Of A Down sur « Brûle », Anthrax sur « Madame » et même Rammstein et Léo Ferré sur « Vaille Que Vaille ». Oui, quand on vous dit que le groupe ne se fixe aucune limite…

Xavier, Xavier et encore Xavier. Voilà un homme de Lettres, amoureux de la langue de Molière, qui a travaillé sa voix et ses paroles. Tout est réfléchi chez Malemort et l’on sent bien que ce poète veut parler de sujets qui lui tiennent à coeur, notamment sur « Cabaret Voltaire ». C’est un morceau, démesurablement fantaisiste, groovy à souhait, qui reflète bien l’univers de ce fameux lieu de débauche, véritable plaque tournante de la culture des années 1910. Et si le groupe voulait retranscrire l’ambiance de ce club ? Peut-être bien ! Un vrai concept se met place et défile devant nos yeux !

Mais il ne faut pas oublier que tout un orchestre soutient le bonhomme dans sa démarche… Tous les musiciens présentent un travail des plus aboutis et ce, sous tous les angles. En effet, ils ne cessent de varier les ambiances. Les titres prennent souvent de nouvelles tournures au fur et à mesure à l’instar de « Madame ». En outre, si c’est le refrain de Xavier qui reste en tête, beaucoup de parties instrumentales marquent l’auditeur. On vous conseille donc d’écouter le morceau en question à maintes reprises afin d’y discerner toutes ses subtilités. Voilà qui est intéressant !

Les guitaristes en herbe en prendront également pour leur grade ! Non seulement tous les pistes de l’instrument en question sont sublimées par une production qui se veut des plus claires, mais les deux Sébastien développent aussi de nombreuses techniques de jeu discernables et assimilables entre mille. Avez-vous écouté ces solos enflammés sur « Cabaret Voltaire » et « Décadence » ? Ça monte, ça redescend et ça ne tombe jamais dans la démonstration…. Même constat pour l’obscur « La Fille De Manchester ». Ça étouffe ses notes, ça riff comme jamais. Voilà un morceau très abouti qui juxtapose finement les parties claires et la basse bondissante. On a apprécié.

Maintenant, nous comprenons les raisons pour lesquelles Bertrand Roussel nous faisait les éloges de ce groupe au Raismes Fest. Il est vraiment excellent… Hélas, la petite scène ne leur a pas rendu justice… Heureusement pour nous, ce nouvel album rectifie le tir. Ce groupe incarne la diversité, la décadence, l’ouverture d’esprit et n’en fait jamais trop. C’est un groupe sérieux qui sait où il va et qui risque de faire parler de lui par la suite ! 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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