Alors que nous avions compté large pour arriver à bon port (en fait à tourcoing ) à l’heure, le célèbre avertisseur qui a le même nom qu’un canidé du désert nous annonça un accident sur l’A22. C’est donc un peu aigri que le chauffeur refroidi a coupé en plein vol Steven Tyler pour mettre l’allocution de François Hollande. Et là double bonne nouvelle, la route s’est éclaircie à la fois pour nous et pour un certain Manuel (pour Manuel on s’en fout mais pour nous c’était cool). Du coup nous voici à Tourcoing (et non à bon port) à l’heure au grand mix pour découvrir le plateau Skeletonwitch/Kvelertak.
Juste le temps de mettre quelques exemplaires du tout frais SLH#2 sur les présentoirs et me voici en face des Black Heavy Thrasheurs américains de Skeletonwitch. On va pas se mentir, si j’ai sorti le bonnet en ce (faux) froid de décembre, c’est pas pour l’ouvreuse de ce soir. Toutefois, le son est bon, et Skeletonwitch sait bien marier les styles entre Blast Beat, harmonies Heavy, et riffs Thrash. Il y a clairement une bonne entente entre la gratte solo et la basse, au son précis et présent, le tout enrobé (c’est le cas de le dire) par le fondateur du groupe Nate « N8 Feet Under » Garnette côté cour, à la guitare rythmique. Reste que le chant monocorde du nouveau venu Adam Clemens a du mal à me séduire. Trois coups de grosse caisse/tom basse à la raining blood plus tard on en arrive à 40 minutes. De bonne facture mais sans plus, tant sur le fond que sur la forme, mais le son de la géniale salle du grand mix a le don de bien mettre en valeur la musique qu’on aime.
Kvelertak, un nom qui paraît compliqué alors que finalement, ça s’écrit comme ça se prononce et ça se dit comme ça se lit (pour les titres c’est plus compliqué). Et bien leur musique c’est pareil. Le commun des mortels s’attendrait à un truc Black extrême qui fracasse alors que finalement, c’est tout à fait abordable. Une sorte de Maelström Metal mainstream. Une belle salade composée ou tout est assaisonné comme il faut. En trois albums et six ans de vie commune, les Norvégiens s’offrent une belle tournée européenne à eux. Et c’est mérité tant leur prestation est menée de belle manière. Présence scénique, chansons taillées pour être jouées, technique au rendez-vous. D’ailleurs le public franco flamand de ce soir, qui forme un mawl compact, qui montre facilement que la salle bien qu’aux deux tiers remplie est attentif et heureux. La paire de slammeurs et les quelques refrains scandés en sont aussi des exemples. Reste que le son est un peu feutré et demanderait un peu de « corones ». Kvelertak enchaîne donc une heure et demie où se cotoîe arrangements black métal, guitares à l’unisson style Thin lizzy, refrain Punk/Hardcore, mélodies modernes très rock, on se rapproche même quelques fois des ambiances de Ghost. Tout cela subjugué par la présence des cinq musiciens, orchestrés par le chanteur Erlend Hjelvik, sorte de barbare moderne scandant les même « oooooh » que Thomas Gabriel Fischer des Celtic frost. L’ambiance est vraiment au beau fixe d’autant plus que l’on célèbre l’anniversaire de l’un des trois guitaristes Maciek Ofstad qui en va de son stage diving de la scène jusqu’au bar.
Il y a deux ans, les norvégiens se faisaient connaître en support d’Anthrax et Slayer, un peu comme System of a down s’était fait connaître il y a une grosse quinzaine d’années en ouvrant pour Sepultura et Slayer (encore). On leur souhaite la même carrière. Après avoir accueilli Baroness, Red fang, Kadavar, le grand mix de tourcoing montre encore une fois son goût pour les bonnes programmations et se place à mes yeux comme l’une des salles les mieux dotées de sa catégorie dans le NP/DC.
Crédit photos: https://www.facebook.com/eventsdayfoto/ / Sebastien Feutry
TCHOKALBASS
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