Entre Saxon et le Splendid de Lille, c’est une véritable histoire d’amour ! Les habitués vous le diront tous… La formation britannique a pris l’habitude de poser ses flight-cases dans la capitale nordiste pour y savourer ses savoureuses bières et retrouver ses fans. La formation étant programmée au départ au Zenith de Lille en février dernier, elle avait été contrainte d’annuler sa venue suite à la disparition de Lemmy Kilmister. Quoi qu’il en soit, Saxon est toujours bien actif et continue de sortir des albums « live » par palette, et lorsque le groupe n’écume pas les festivals d’été, il se produit dans des salles d’envergure moyenne comme ce fut le cas lors du Battering World Tour. Ils se sont armés de leurs copines de Girschool et des Last in Line (pour une partie de la tournée…). Ce genre de package bien « oldschool » qui ne rencontre aucun problème quand il faut remplir des salles ! 

Pas de Last In Line pour nous…C’est Girlschool qui ouvre les hostilités ! Souvenez-vous, la formation britannique avait préféré annuler sa venue au festival de Vouzier pour tourner aux côtés de Saxon. Malheureusement, si les Anglaises sont fortes d’un excellent album, le fameux Guilty As Sin, leur performance de ce soir nous a laissé un goût amer… Too Bad !

Pourquoi ? Notre question est la suivante : comment une formation aussi culte que Girlschool a-t-elle pu autant perdre la main ? C’est carrément dommage car une ambiance conviviale et bon-enfant s’était installée dans la salle… Les écolières n’ont pas eu de mal à faire adhérer les plus jeunes ! Les fans se prenaient la main au rythme de « Hit and Run » et « Come The Revolution » et d’autres avaient même perdu la tête pendant le titre final « Emergency », un véritable hymne à lui tout seul. Vous l’aurez donc compris, le concert proposé par les filles consiste en une sorte de synthèse de ce qu’elles ont fait de mieux ces quarante dernières années…

… Mais encore une fois, leur gig a été entaché par de nombreux petits détails fâcheux, notamment ce manque de cohésion entre la basse et la batterie qui s’accordait mal avec un chant des plus douteux (celui de Enid Williams notamment). Ça ne suivait pas du tout ! Pire encore, pourquoi Enid Williams n’a-t-elle pas pu ajuster cette satanée basse ? Elle sonnait faux pendant tout le concert… Kim McAuliffe, elle au moins, tenait encore la route, et ses interventions rehaussaient le niveau. Elle, vêtue d’un t-shirt de la première tournée des Girlschool et Motörhead, n’oubliera pas de rendre hommage à Lemm’. Ses anecdotes à propos de ce fameux t-shirt auront été sympathiques à écoute : « j’ai porté ce t-shirt durant toute la tournée » a-t-elle lancé avant de cracher un bon vieux glavio sur le sol – elle était visiblement malade… Sont-elles encore capables d’entreprendre de longues tournées ? Je ne pense pas. Bon, c’est Girlschool, on peut faire un effort.

Cependant, cela n’excuse pas tout ! C’est bien d’être à la tête de nombreux classiques (pour la plupart issus de Demolition et Hit and Run), mais les interprétations de ces derniers notamment « Watch Your Step » et « Demoliton Boys » laissent à désirer… Nous retiendrons juste l’image d’une formation qui a pris du plaisir à se produire ce soir, et pour qui le public le lui a bien rendu. Rien de plus. Nous sommes « déception ».

À présent, nous n’attendions qu’une seule chose : que Saxon nous fasse oublier Girschool ! L’attente aura été périlleuse, et nous nous hissons aux premières loges pour apprécier le jeu de chacun des musiciens. Un petit « It’s a Long Way To The Top » de vous-savez-qui et voilà un groupe, tout rayonnant, qui arbore fièrement les couleurs de son dernier album, Battering Ram d’entrée de jeu avec son titre éponyme ! Une belle introduction me direz-vous, mais l’accueil de ce premier a fait pâle figure à côté des judicieux « Heavy Metal Thunder » et « Sacrifice ». Ce dernier, issu de l’album portant le même nom, est pleinement digéré par les partisans du groupe britannique… Tout se déroule à merveille même si nous avons remarqué que le tempo avait ralenti au fil des années.

Saxon ou comment montrer qu’on a toujours la banane après quarante ans de carrière ! Le groupe est exténué et même un peu enivré de toutes les conquêtes qu’il a entreprises cette année – Le groupe n’attend qu’une seule chose : prendre un petit peu de repos. Mais l’ambiance est tellement joviale sur scène ! Biff, bien qu’il soit véritablement en voix ce soir, fait de nombreuses bourdes avant d’introduire ses morceaux ! Après avoir interprété « Never Surrender », l’envie lui prend de jouer ce morceau une nouvelle fois « Voici Never Surrender » ! Heureusement que ses copains de jeu l’ont averti ! La fatigue m’voyez.

Hormis ce petit détail, nous avons eu de Saxon tout ce que nous étions en droit d’attendre de lui ! De nombreux classiques en rafale « Solid Ball Of Rock », « Stand Up and Be Counted », « Strong Arm Of The Law », « 20, 000 ft » (Biff a sifflé comme sur la version studio !), un public qui répond aux avances de son leader et une formation qui est en phase avec son époque. Certes Saxon est tout droit sorti des 80’s mais cela ne l’empêche pas d’inclure ses effets plus modernes à l’instar de ces canons à fumée qui ont eu pour but de glorifier les refrains des plus grands titres de la formation…

« And Saxon Played On » ! Le groupe continue sur sa lancée et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ! Plus de vingt titres sont interprétés ce soir et la formation n’en oublie aucun. Bien que certaines parties de « And The Bands Played On » sont loupées (mais bien rattrapées par un Paul Quinn toujours aussi humble diront certains), la formation fait preuve d’une constance remarquable ! Connaissez-vous d’autres formations de la trempe qui sont capables d’enchaîner plus de vingt tranches sans montrer la moindre marque de faiblesse ?

À quelques jours de l’an 1 après Lemmy, l’heure était au recueillement… Tu parles ! Les Anglo-Saxons n’ont que faire du silence et interprètent LE tube du feu-bassiste ! C’est lorsque les premiers accords de « Ace Of Spades » sont tamponnés par Nibbs que nous prenons conscience de l’influence qu’a eue le bassiste sur ses contemporains ! « Hey Lemmy, j’espère que tu vas bien là où tu es ! », « Il est sûrement en train de siffloter un bon Jack Daniel’s ! » nous lance un Biff toujours rayonnant ! La suite, vous la connaissez, ce fut au tour de « Wheels Of Steel » de prendre le relais ! Véritable hymne métallique intemporel, le morceau reste THE moment phare des concerts de la formation ! Avec en prime, un break d’une durée indéterminée et un public qui donne toujours l’envie d’en découdre ! Cette motivation a été décuplée lorsque Maître Byford s’est mis à filmer l’audience. Sur la video postée sur les réseaux sociaux, on pouvait y voir un tout un peuple en transe chantant à coeur-joie quelques tonalités vocales !

Biff Byford consulte sa montre : « Il est temps de partir ! » – Ne plaisante pas avec nous, nous savons très bien que tu n’as pas encore interprété tous tes classiques ! – Où sont passés l’épique « Crusader », le vicieux « Princess Of The Night » et «747 (Strangers In The Night) ? Qu’en est-il de « Denim And Leather » ? Le groupe avait prévu le coup ! Disposés en deux temps, pas moins de cinq rappels sont interprétés ce soir afin de rassasier les fans toujours plus gourmands. Saxon déverse quelques bouteilles sur son public, trempé jusqu’aux os, et chante quelques derniers refrains avant de retourner dans ses loges avec le sentiment du devoir bien accompli !

Le Splendid de Lille et Verone Productions ne cessent de nous gâter en ce moment ! Le vieux cinéma arrive toujours après tant d’années à produire des groupes de Hard de qualité et à faire le plein de Metalheads. Espérons juste que cela persiste encore dans le temps ! À l’image de cette année 2016, nous y avons passé et chroniqué de nombreuses dates tous plus mémorables les unes que les autres (Mass Hysteria, Steel Panther, Delain, Ghost…). L’année 2017 nous réserve encore de belles surprises et la rédaction compte bien être de la partie. 

Crédit Photos : François Lampin – Fransland.fr

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Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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