TWINESUNS
THE EMPIRE NEVER ENDED
Drone/Ambient
Pelagic Records
3,5/5
Après un premier opus, The Leaving (2014) et un EP, A Blackened Planet (2015), les Allemands de Twinesuns nous délivrent leur second album répondant au nom de The Empire Never Ended chez Pelagic records. Le duo de guitares germaniques a l’habitude de nous plonger dans un océan de larsens et de distorsions cosmiques depuis leur début dans un Drone Metal teinté de Doom et d’Ambient. Leurs précédentes galettes manquaient tout de même de clarté et de maturité. Penchons-nous donc sur l’objet pour savoir si Twinesuns est devenu adulte.
Pour ne pas déroger à la règle, l’ouverture sur le titre « Simon The Magus » jette directement l’auditeur dans un fracassement de larsens et de résonances qui s’entrechoquent et s’entremêlent jusqu’à former une nappe. L’impression de se trouver devant un mur infranchissable nous envahit puis vient l’apaisement. Le son d’un vent glacial se disperse autour de nous avant de s’évanouir en tornade au-dessus de nos têtes.
Le Drone Metal, comme le Doom ou l’Ambiant sont des musiques qui demandent à ce que l’auditeur se plonge dans un univers et une atmosphère mais pour cela la musique doit suggérer et évoquer cette atmosphère. Et pour le coût, on peut dire que c’est réussi. Les guitares sont beaucoup plus profondes et chargées que ce que nous avaient proposé les Allemands par le passé. On remarque également très vite que le duo de guitares s’est étoffé d’un claviériste en la personne de Renzo T. Especial qui officie en tant que chanteur dans le groupe Abraham. L’ajout est plus qu’appréciable et y trouve facilement sa place sans jamais dénaturer pour autant l’esprit premier du couple. Il peut même se substituer aux percussions sur les titres « Die Zeit Ist Da » et « The Empire Never Ended » où il apporte une influence plus indus tout en formant un couloir rythmique aux ambiances. Il donne également un aspect post-apocalyptique et cérémonial à « System Regained ». Plongé dans une messe futuriste, on se laisse doucement glisser vers le néant.
Une autre nouveauté fait son apparition. Une voix lointaine et démoniaque insuffle à « Going Throught Life The Eyes Closed » une atmosphère pesante et oppressante. L’ajout est appréciable et aurait sans doute mérité d’être un peu plus développé sur d’autres titres.
D’ailleurs, si on devait reprocher une seule chose à cet album, c’est sans doute la trop grande parcimonie avec laquelle les différentes innovations ont été utilisées. Par moment, on a l’impression que Twinesuns retombe dans ses travers de jeunesse et ne va pas jusqu’au bout des choses. On aurait apprécié par exemple cette voix sombre et caverneuse sur le « Firebright » final ou plus de présence du claviériste sur certains plans un poil trop minimalistes.
Malgré ce petit accroc, il faut tout de même avouer que les Allemands ont clairement réussi à élever le niveau depuis A Blackened Planet. Les guitares sont plus profondes et plus claires. Le clavier rajoute une légitimité à certaines ambiances sans pour autant dénaturer le contenu initial. La suggestion est plus étoffée et l’immersion dans leur univers n’en est que plus prenante. Pas de doute, Twinesuns a passé l’adolescence !
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