Il y a ce genre de moments qui restent gravés à vie. C’est le cas de ce jeune lycéen pour qui l’expérience « Live » de Rammstein à Paris demeurera toujours quelque chose d’unique. Il en avait rêvé toutes les nuits… Ces concerts qu’ont donnés les Allemands les 6 et 7 Mars 2012 à Paris Bercy, nouvellement remodelé « Accorhotels Arena », ont été immortalisés. « Génial, je vais pouvoir voir ma tête dedans » se dit le jeune littéraire…
… Puis le temps efface tout, les souvenirs de ce concert s’estompent, les expériences se multiplient – Et toujours pas de DVD à l’horizon. Ça a été capté en 3D avait indiqué Rammstein sur sa page Facebook. La technologie ne cesse de se renouveler, le groupe, lui, reprend ses tournées…
Nous sommes en Janvier 2017 – Le jeune adolescent a bien grandi, il n’écoute plus vraiment Rammstein, mais se remémore avec nostalgie les bons moments qu’il a passés sous fond de « Bück Dich », « Ich Tu Dir Weh » et « Pussy ». Mars 2017, il s’apprête enfin à revivre un souvenir propre, unique et compte bien le partager avec d’autres de ses amis…
Premières images d’un concert totalement dénaturé – Elles sont toutes re-travaillées sur fond noir et blanc – « On comprend pourquoi ils ont mis cinq années à le sortir ce DVD ». La folie du groupe, toujours plus ambitieux dans sa démarche, l’a amené à stériliser le souvenir jusqu’à en donner la nausée. Les images défilent ne laissant apparaître que des fragments d’images… Trop de spectres à la seconde et c’est tout un univers qui s’effondre.
Moment impersonnel, concert fragmenté, mises en scène rocambolesques. La fluidité du live n’est plus – elle est séparée par la présentation des morceaux : « Asche Zu Asche », « Du Riechst So Gut » et des autres, d’ailleurs, pas tous au rendez-vous. Mémoire sélective : Adieu « Sehnsucht », Adieu « Haifisch », Adieu « Amerika », Adieu « Ich Will », Adieu « Links 2-3-4 ». Aurais-je perdu la tête ?
Mais le souvenir revient, quelques animations toutes plus fulgurantes les unes que les autres jaillissent et font naître chez le spectateur cette flamme, sans la chaleur qui va avec. On est dans le spectaculaire et dans l’outrance. « C’est le monsieur, il joue avec son zizi ! », « Ce n’est toujours pas assez chaud ? ». Les fluides, les flammes – les éléments sont de sortie, mais toujours pas de frisson à l’horizon.
Jamais « Sans Toi » – Nostalgie… Mais l’émotion ne vient pas, le vieux fan a surtout mal au crâne – Néanmoins, le son est bon, voire un peu trop. Les erreurs du direct sont boycottées, et c’est tout un arsenal déjà trop millimétré qui est retravaillé. Les hymnes s’enchaînent et voilà que mon coeur brûle. « Frühling In Paris » finit par réconcilier le spectateur avec la simplicité.
« Non, je ne regrette rien ». Drame de la vie, le désir de trop bien faire… Est-ce vraiment à ce concert-là que j’ai assisté quand j’étais gamin ? Non. Welcome To Hollywood. So Far From Paris. « Rien de rien ».
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