HE IS LEGEND
FEW
Spinefarm Records
Post/Hardcore
5/5
Il y a des formations pour qui tout semble aller au mieux, et pourtant si He Is Legend n’avait pas réussi à récolter assez de fonds via le site de campagne en ligne Indiegogo, son nouvel album, Few, n’aurait jamais vu le jour ! Pas de crainte, aucun problème – les Américains sont parvenus à leurs fins, et ont même dépassé le seuil de base. Vraiment, il ne fallait pas s’en faire pour si peu… Few a donc vu le jour dans les bacs et He Is Legend a pu entreprendre sa promotion dans d’excellentes conditions !
Voilà le temps de la première écoute – « Air Raid » s’enclenche et tout un processus se met en place. Même si la première approche fut assez furtive, la rédaction n’a eu que trop de mal à se défaire des compositions. L’ensemble ne dépasse que très rarement les trois minutes et est animé par une verve unique. Ainsi, une fois n’est pas coutume, tous les différents spectres de la musique des Américains sont au moins représentés par un titre… Quand le premier « Air Raid » ne manifeste par un duel entre voix plus claire, tantôt plus criée, la quatrième piste, « Silent Gold » se manifeste par la délicatesse d’une guitare claire. Elle fait sans doute écho à la neuvième piste « Eastern Locust », aux sonorités claires, parfois plus mélancoliques et spirituelles.
L’éclectisme prime d’abord chez He Is Legend, on imagine que vous l’avez déjà compris. Tout l’album fonctionne comme un cycle favorisant ainsi en temps voulu des titres tantôt plus hargneux tantôt plus calmes. Ces moments sont souvent mis en rythme par des parties de chant clair (« Call Ins ») et d’autres plus expressives (« Jordan »)… Il nous faut néanmoins soulever l’importance donnée au groove des morceaux, notamment le très rythmé « Alley Cat » ou même « Jordan ». Il participe au caractère novateur du genre. Tout est sous contrôle !
La force de cet album… D’où vient-elle ? Sûrement du caractère furtif des morceaux. Il force l’auditeur à ne pas débrancher ses enceintes. Bon point. Peut-être est-ce également dû à la multitude des ambiances dont sont teintés les titres ? Ils sont parfois parois inquiétants à l’instar de « Jordan » ! Néanmoins, s’il faut retenir une ligne directrice à tous ces morceaux, c’est bien leur caractère à la fois mélodieux, instinctif (l’album reste toutefois très bien produit), et lourd. On est parfois très loin du Post/Hardcore que nous vendent les affiches promotions ! Prenez garde ! Il se peut que les personnes qui découvrent le groupe soient surpris par la tournure que prennent les événements…
La deuxième partie de l’album se démarque clairement de son aînée. Quelques morceaux énigmatiques comme « Fritz The Dog », la guitare alambiquée, fantasque, qui revêt une dimension particulière au refrain, prennent l’auditeur au dépourvu ! Ce sera le même scénario jusqu’au final « The Garden », le titre le plus lourd, qui n’est pas sans rappeler ce bon vieux Black Sabbath. En effet, le titre en question oscille entre paranoïa et obscure/clarté expressive. On discernera notamment un petit côté « Soundgarden » pas trop dégueu sur les parties de basse !
Few est un excellent album qui risque de surprendre son auditeur de par la propreté et l’éclectisme des compositions qu’il renferme !
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