M.F. CREW

FIRST RIDE

Stoner Rock

Indépendant

4/5


«  Sex, Drugs and Alcohol  » ! Parfois, quand le moral est au plus bas, rien de mieux qu’une petite pause à la sauce «  Rock ’n’ Roll party  » pour se remettre d’aplomb ! Ça tombe bien, le chroniqueur regorge de disques qu’il n’a pas encore exprimentés et compte bien rectifier le tir. Parmi eux, le premier album des M.F. Crew, First Ride

Un Rock sudiste, une basse grasse, quelques refrains puant la décadence à des kilomètres, voilà ce qui vous attend à l’écoute de First Ride. Principalement motivé par l’envie d’enivrer ses auditeurs, l’album s’ouvre sur une piste introductive typée « ambiance saloon ». Elle débouche sur une déferlante de riffs gras.

L’ensemble sent donc la mauvaise vie, la vie de ceux qui veulent mettre à profit leur affection pour l’imagerie sudiste, le cas échéant par l’intermédiaire de titres comme «  Al Capone  », «  Route 66  », «  Ride With Us  ». Vous savez… Les motos, l’alcool, les bons vieux copains…

Néanmoins, si vous croyez pouvoir réduire M.F. Crew à une formation qui ne se contente que de reprendre les canons du Rock Stoner, vous vous trompez amèrement. L’influence sur «  Al Capone  » est bien présente, mais «  Old Friends  », le premier titre, de par son usage raisonné de la «  talk-box  », surprend d’emblée. Particulièrement dynamique, le morceau soulève un groupe qui distille au mieux ses principales sources d’inspiration (Pantera, Metallica, Black Label Society…). Pas mal.

Parfois, lorsque l’on a affaire à une formation qui fait ses premiers pas, on a tendance à remarquer qu’elle a du mal à se libérer des contraintes imposées par la captation des morceaux en studio. Le résultat peut être sans goût lorsque le groupe est mal accompagné. Or, ce n’est pas le cas ici. «  No Way In Hell  » en est bien la preuve formelle ! C’est lourd, et les guitares grasses et la basse groovy toutes accordées un ton de dessous se répondent bien. M.F. Crew montre alors qu’il a fait un travail en amont de sorte que les guitares et la basse se fondent dans un bloc bien solide.

Du talent, le groupe en a à revendre, notamment le chanteur, Boris. Il s’amuse à reprendre les mêmes tonalités vocales que James Hetfield sur «  Route 66  ». Bien lui en a pris, ça lui va plutôt bien. Néanmoins, il se démarque surtout sur les titres où sa voix rocailleuse évolue comme sur «  Jam Bomber  » et «  I’m Drowning  ». Voilà, un frontman qui a du coffre ! Phil Anselmo n’a qu’à bien se tenir.

Trop de talent tue le talent. Trop de morceaux peuvent également gâcher le plaisir. En effet, bien que le groupe ait profité de la sortie de son full length pour immortaliser onze titres, un certain effet de redondance en découle en toute fin d’album… C’est comme si le groupe nous avait déjà tout dit en une moitié d’album et n’était pas parvenu à créer la surprise comme ce fut la cas avec «  Old Friends  », le titre d’ouverture.

Alors, que retenir de cet album ? Encouragé par les bons retours de son premier EP, Last Beer, et sans avoir eu la prétention de renouveler quoi que ce soit, M.F. Crew nous a sorti un bon album de Stoner Rock. Une date au Biplan (Lille) en compagnie de nos locaux Spiritual Driver et Headblaster est-elle envisageable ? Nous l’espérons ! 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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