SHVPES

PAIN. JOY. ECSTASY. DESPAIR

Rock / Metal

Spinefarm Records

2.5/5


« Pain. Joy. Ecstasy. Despair, avec un titre de la sorte c’est un groupe d’indus ? » Non… « Un groupe de glam ? » Non… « Euh un groupe de rock bien provocateur ? » Non… « Alors c’est quoi ? » Comment expliquer… Un de ces pseudos groupes « metal » surfant sur la vague actuelle chez les adolescentes rebelles, du moins à la première écoute… « Et quand t’as vu Shvpes tu ne t’es pas dis que ça sentait le gaz et que les bulles vont te rester en travers de la gorge comme la boisson ? » Si un peu, mais dans le doute… « Tiens ça t’apprendra à prendre des trucs au pif ! Et sinon à la seconde écoute ? ».

Ben c’est assez déconcertant à vrai dire… Mais revenons d’abord sur la première écoute, qui pour ma part fut, disons-le clairement, un supplice pour ne pas dire affreusement chiante. L’écoute est plus que mitigée voire repoussante et cet album n’a rien pour lui, entre une voix dénaturée de toute virilité et extrêmement irritante (surtout quand elle s’essaie au scream, quoi que les parties claires ne soient guère mieux), des « riffs » vus et déjà vus, et des refrains ou lyrics à coucher dehors (« Smoke & Mirrors », « God Warrior »). En fait, quand on ne connait pas Shvpes et que l’on ne sait pas à quoi s’attendre, par cette première écoute, Pain. Joy. Ecstasy. Despair se dirige droit vers une déception et ce malgré un titre et une pochette plutôt intéressants. Bref, en quelque sorte on pouvait s’attendre à tout sauf à ça…

Et puis quand on se force à l’écoute, quand on poursuit l’effort par une seconde, une troisième écoute, bizarrement la pilule (d’ecstasy) passe mieux, un peu comme les épinards avec du beurre (ou la sodomie) chez les enfants… Et honnêtement, sans révolutionner quoi que ce soit, Pain. Joy. Ecstasy. Despair finit par s’écouter et s’apprécier. Il aura fallu attendre, pour ma part, la quatrième ou cinquième écoute pour que cet album se révèle entièrement (et pour certaines pistes parfois au-delà), mais petit-à-petit, au souvenir désagréable de la première écoute, se soumet un sensation plus agréable. D’ailleurs, il n’est pas rare par la suite d’avoir certains refrains en tête sans même savoir pourquoi (« Bone Theory », « Two Minutes Of Hate »), ni même de trouver un certain charme aux parties rappées (comme les carottes…) notamment « False Teeth » et son interlude ou encore « Skin & Bones ». Mais ô toi l’adolescent attardé pour qui ce disque est trop « dark », oublie de suite l’appellation « metal » avant que je te mette mon pied au cul ! Pain. Joy. Ecstasy. Despair serait tout au plus, un album qualifiable de « neo rock » voire poussé dans ses retranchements de « neo metal » et plutôt bon dans sa catégorie. Pain. Joy. Ecstasy. Despair a son lot de titres à placer dans les futures setlists live de Shvpes (« State Of Mine », « Pain. Joy. Ecstasy. Despair ») et d’autres qui seront à coup sûr l’objet de sing-along par les fans (« Breaking The Silence » par exemple). Certes ce groupe ne conviendra pas à tous les publics et vise avant tout un public assez jeune, assez adolescent. Fosse adolescente auprès duquel il aura évidemment un impact et de la réussite, c’est plus qu’une évidence ! Cependant, il ne faut pas non plus tomber dans le pessimisme et affirmer que Shvpes n’est pas apte à séduire d’autres horizons de fans. Pain. Joy. Ecstasy. Despair en ravira plus d’un et certains ne jureront que par cet album. En attendant, la seule façon de savoir si cet album plaira ou non à nos propres oreilles, est encore de l’écouter pour arriver à un tel résultat. En fait, c’est là que réside l’alchimie musicale de cet album, dans cet instant pris pour s’attarder sur la chose. C’est d’ailleurs là, à ce moment précis que ce début d’album se révèle comme un disque homogène, cohérent avec lui-même et, aussi surprenant que cela puisse paraître, bien réussi. En somme, Pain. Joy. Ecstasy. Despair est un bel effort qui fera, de la meilleure façon possible, le bonheur des fans du genre et de Shvpes !

Comme quoi, quand l’a priori est négatif, ne pas s’arrêter à une seule et unique première écoute  pour se forger une opinion peut parfois être bénéfique. Alors tel que Maître Yoda l’aurait dit : « dubitatifs nous étions, un peu rassurés nous sommes » et comme la célèbre pub l’aurait annoncé « Shvpes, what did you expect ? ». Ben dans un premier temps, comme Dewey, je ne m’attendais à rien et j’ai quand même été déçu, puis après j’ai appris à découvrir et j’ai dis à Dewey d’aller se faire voir d’avoir toujours raison…

A propos de l'auteur

Chargé des Relations Presse, manager, tourneur et baby-sitter rock'n'roll pour groupes un peu trop paumés ✠ Egalement rédacteur pour Illico! et French-Metal (chez la concurrence quoi !).

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