Quand d’autres préfèrent partir en villégiature le week-end de l’Ascension, la rédaction de Sounds Like Hell Fanzine, toujours dans les bons coups, profite de ce long week-end pour prendre quelques pauses pédagogiques et se rendre aux concerts d’Infected Rain, Mahestrya et autres Dead Season à Douai. Alors, autant vous dire qu’avec un PAF relativement bas pour une affiche de cette envergure (4 groupes locaux et une formation internationale), on n’allait pas laisser passer ça.
Il fait beau, le public s’achemine progressivement et c’est une scène totalement réaménagée que nous retrouvons au Red Studio de Douai. Et avouons-le, les spots-lights sont du plus bel effet, mais arrêtons tout… Sky To Sand ouvre les hostilités.
Ils sont jeunes, dynamiques et talentueux… Sky To Sand est une nouvelle formation qui risque de s’imposer au sein de la scène locale du Nord/Pas-de-Calais. Pourquoi ? Car elle a réussi à saisir les enjeux du Metalcore mélodique en un rien de temps. En effet, Orianne, malgré son jeune âge, est forte d’un coffre qui n’a laissé personne indifférent dans le pit. Alors, la frontwoman n’a rencontré aucun problème lorsqu’il a fallu convaincre le public de se rendre aux abords de la scène. Avouez-le, elle n’est pas sans rappeler l’ex-frontwoman de The Agonist… Et c’est que derrière, ça suit ! Les guitares saturées, très attractives et mélodiques au demeurant, donnent du relief à des parties de chant particulièrement expressives ! Ça saute, ça fout la banane, ça joue l’intégralité de son répertoire et ça impressionne le public d’Infected Rain. Maintenant, la jeune formation peut ranger son matériel avec le sentiment du devoir accompli !
C’est désormais à Monsters de se produire. On connait ce groupe ! Revenue vainqueur de sa performance au Dreamer Fest, la formation de Metal Prog Alternatif compte bien conquérir l’audience de Douai. Pas de stress, l’ambiance est particulièrement détendue et les Nordistes prennent le temps de s’installer. Sur scène, pas trop de surprises, le groupe interprète au pied de la lettre son répertoire et se comporte « comme à la maison ». C’est Nono, le frontman, qui nous donne cette impression-là. Il fera plusieurs « private joke » à ses musiciens. Il s’assoie sur l’estrade de la batterie et nous balance quelques-unes de ses chansons typées Metal 90’s. Une fois n’est pas coutume, la ressemblance avec Tool est à souligner… Et Catou (guitare/chœurs) s’en amuse : « Notre premier album sortira avant le prochain album de Tool ». Inutile de vous dire que le groupe avait fait exactement la même farce une semaine auparavant. Quoi qu’il en soit, on retient surtout de ce concert une formation carrée exploitant à fond le système des alternances entre chant crié (Ju) et chant clair (Nono). Dernière remarque, pas une seconde le groupe n’a hésité à convier sa famille au festin, notamment sa progéniture ! Comme quoi, il peut y avoir un peu de délicatesse dans ce monde de brutes !
Mahestrya ! Il y a eu du remue-ménage depuis la dernière fois que la rédaction a vu la formation de Benjamin Falque, mais cela ne l’empêche pas de mettre en avant son premier album, The Undying Thing, comme il se doit. Alors, une fois n’est pas coutume, le groupe l’interprète dans sa quasi-totalité. Et qu’il est agréable de voir que son nouveau guitariste se prête facilement à l’interprétation de pistes particulièrement techniques parcourant The Undying Thing. Sans priver les morceaux de leur fibre atmosphérique, ce dernier exécute les parties de « tapping » et autres sans réelle difficulté. Pas beaucoup d’interaction avec le public, Mahestrya enchaîne les morceaux et Ben impressionne toujours la galerie avec ce growl personnel et maîtrisé. Bref, pas besoin d’en faire tout un plat, Mahestrya est venu, a vu et a vaincu.
C’est désormais au tour de Dead Season. Si la (bonne) réputation de la formation n’est plus à faire, il convient d’insister sur le fait que cela n’est pas dû au hasard. En effet, il n’y a qu’à écouter le dernier album de la formation, Prophecies, pour s’en rendre compte. Un véritable travail en amont a été effectué, que ce soit sur les parties mélodiques ou sur la production… Quoi qu’il en soit, maintenant, il faut défendre ce nouveau rejeton et le Red Studio était « the place to be » pour le découvrir ! Alors Guillaume et ses acolytes ont, bien évidemment, convié quelques-uns de leurs amis à la fête. Bon, seuls trois grands fans de Dead Season étaient présents dans la salle… – pour ceux qui ne se sont pas rendu compte, il s’agit des trois gusses qui n’arrêtaient pas de se rentrer dans le lard – Bref, nous passons tout de même un excellent moment tant la formation parvient à surprendre par l’intermédiaire de morceaux mêlant dextérité et finesse, notamment sur « Prohibition Of God » où les guitares ne cessent de se battre en duel. Clairement, on aime ! Dead Season a réussi à faire l’amalgame de ses influences, les a tournées à sa façon de sorte que tous les soupçons faisant penser à Nevermore ou Symphony X soient mis au second plan. Bref, de quoi en faire ressortir une personnalité des plus convaincantes.
Place à Infected Rain ! Tout droit venue de Moldavie, la formation de Lena Scissorhands compte bien faire une nouvelle fois chavirer le cœur des Nordistes (la dernière fois, c’était au El Diablo). La frontwoman sait qu’elle a du charme et n’hésite pas à en faire profiter ses fans quelques heures avant le concert en prenant quelques selfies ici et là… Oui, elle est super canon. Mais la rédaction n’est pas venue assister à un gala de danse, ni à un défilé de mode. Ce que l’on veut, c’est de la hargne, un show digne de ce nom et une bonne dose de Rock ’n’ Roll… Alors, on arrête tout. Le concert s’amorce et les fans investissent les premiers rangs. Le groupe a décidé de la jouer simple, en interprétant en majorité des titres issus de son nouvel album 86 vivement salué par la critique et quelques tubes. On retient surtout de ce concert cette énergie débordante déversée par l’ensemble des membres du groupe : ils sont là pour faire trembler la scène à coup de « Serendipity », « Fool The Gravity » et même « Intoxicating ». Alors, le public se prend au jeu, danse et apprécie pleinement (le son est particulièrement bon, ce qui n’est pas forcément toujours le cas au Red Studio) le Neo-Metal groovy des Moldaves. Ce gig est à l’image de ce que le groupe a toujours été : un band qui a de l’énergie à revendre et qui a faim. Pour arriver à leurs fins, ils ont tout travaillé, surtout leur apparence scénique, et ont axé leur show sur une communication sans faille. Lena, véritablement en forme, prend la parole pour y exposer à plusieurs reprises sa vision du live, et parmi ses interventions, une nous marque : « Je vous vois tous avec vos appareils photo, caméra, et portable, mais pourquoi ne les mettriez-vous pas de côté le temps d’un morceau ? »… Chose aussitôt dite, aussitôt faite… En voilà une qui sait parler à son public ! Bref, les titres se ressemblent et s’assemblent – nous sommes déjà à « Judgemental Trap » qui annonce la fin des hostilités. Une très belle performance pour les Moldaves, point à la ligne.
Ce n’est pas tous les jours que nous assistons à de tels concerts à Douai ! C’était le début du week-end, il faisait beau, les références actuelles et futures du Metal nordiste figuraient à l’affiche et la formation de Lena nous a envoyé un beau colis par la poste. Bref, toutes les conditions étaient réunies pour faire « sold-out ». Ce qui ne fut pas le cas. Où était le public ?
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