Avant toute chose, il convient de saluer l’organisation du Festival Y’a Pas L’Feu qui, depuis 2014, ravit les foules. Dans une ambiance oscillant entre prise de conscience écologique (à l’image des nombreux stands associatifs soutenant la cause animale, le veganisme ou l’éducation), et performances culturelles (pièce de théâtre et animations), ce festival sort de l’ordinaire ! On est loin de ce qu’un festival de Metal pourrait proposer. Ici, les festivaliers semblent détendus et profitent des quelques poufs disposés sur le site pour se prélasser sur les accords de Space Alligators. Écouter ce groupe nous procure une furieuse envie d’avoir nos entrées au Banana Club, du nom de leur premier EP. Véritable bouffée d’air frais, le trio lillois répand une ambiance Pop mordante et énergique, aux mélodies accrocheuses et dansantes. Malgré le peu de monde présent pour leur show, les trois gaillards s’en tirent avec des applaudissements nourris. Un groupe à revoir !
Un petit tour sur le site du festival et le power-trio lillois Paranoid débarque sur scène. Si son nom rappelle inévitablement le standard de Black Sabbath, sa musique est un subtil mélange dans lequel on relève des influences s’étalant de Nirvana à Radiohead, en passant par Queens Of The Stone Age ou encore les Smashing Pumpkins. Autant dire qu’il y en a pour tous les goûts. C’est un set rudement bien mené que nous propose le groupe. Mais, il est temps pour nous de rejoindre Yann et Mouss de Mass Hysteria pour une interview, ce qui ne nous permet pas d’assister à la fin du set du trio.
À notre retour, Linecrusher est déjà en pleine action ! Délivrant un Rock Grunge ambiant façonné à Béthune, le groupe fait monter encore la température d’un cran. Créé début 2013, le groupe comporte quatre musiciens, tous issus de diverses formations. La musique de Linecrusher, bien qu’influencée par la scène Rock Grunge des 90’s, s’en différencie par l’apport d’ambiances tantôt mélancoliques, tantôt métalliques et tantôt planantes.
Les Lillois d’Unswabbed feraient presque figure de vieux rockeurs parmi toutes ces jeunes formations puisque le groupe a été fondé en 1995 ! Mais ne parlons pas trop vite, car la formation a bien décidé de prouver qu’elle n’a en rien perdu de sa force et de son talent. Après un intermède acoustique en 2011 avec l’album Intact, le groupe a sorti le EP Tales From The Nightmare Vol.1 en 2014, avant de faire une petite pause. En pleine préparation d’un album à venir en octobre intitulé De L’Ombre A La Lumière, Unswabbed à l’occasion de chauffer le public pour leurs frères d’armes de Mass Hysteria. Mais quelle claque ! Le groupe met littéralement le feu au festival (big up à toi qui as trouvé le jeu de mot !). Le quintet balance parpaings sur parpaings comme en témoignent les titres « Paranoïaque » ou « La Chute » par exemple. Les nouveaux morceaux passent parfaitement la rampe du live comme en témoigne l’excellent « De L’ombre A La Lumière ». Le son est assez massif et bien géré ce qui offre une bonne écoute des compositions. À coups de Circle Pit et autre Wall Of Death, le frontman arpente la scène, n’hésitant pas à remercier le public dès qu’il le peut. Autant dire que le bonheur de jouer ce soir peut se lire dans son regard et ça fait plaisir. Le set du groupe passe donc à une vitesse folle, mais avec pas moins de seize morceaux, le groupe peut quitter la scène avec le sentiment du devoir accompli.
On ne cachera pas que l’intégralité des festivaliers présents sur le site avait fait le déplacement pour le rouleau compresseur Mass Hysteria. Après plusieurs passages à Lille, Cambrai et Arras, la bande de Mouss revient en terres du Nord. Et on ne doute pas que l’intention des cinq musiciens est de ne pas faire dans la dentelle. Le backdrop toujours aussi impressionnant disposé en fond de scène nous fait bien comprendre que la Furia débarque à Cambrin. Les premières notes de « Chien De La Casse » démontent littéralement la foule : la guerre est déclarée. Des vieux metalleux chevelus aux enfants de la deuxième génération (bouchons vissés dans les oreilles), tout le monde en prend plein la figure. « Vae Soli ! » et « Vector Equilibrium » provoquent une hystérie générale, entraînant la fosse dans un énorme Circle Pit, le tout sous le rythme de Rapha martyrisant ses fûts et de Mouss appelant à « ramasser les cadavres ». Le nouveau venu dans le groupe, James, est une véritable bête de scène et semble parfaitement bien intégré au jeu de scène, entre un Fred Duquesne envoyant les décibels sur sa Gibson et un Yann propulsant une rythmique monstrueuse. La voix de Mouss, qui part en live à certains moments, démontre bien toute l’énergie déployée par le groupe. Un bref interlude le temps de rendre hommage aux victimes du terrorisme avec « L’Enfer Des Dieux » et le show repart de plus belle. « Positif A Bloc » bien sûr ! C’est surtout la présence dans la setlist de « Failles » et « Plus Qu’Aucune Mer » qui ravira les connaisseurs ! Lors de « P4 » James et Mouss viennent jouer au milieu de la foule. Une habitude pour le groupe, certes, mais c’est tellement bon de voir cette proximité ! « Plus Que Du Metal » nous fait entrevoir la fin du concert le temps d’un Wall Of Death. Mais pas le temps pour le jeu du rappel, le groupe a pris trop de retard : «Bon, on est partis, vous avez crié super fort, on est revenus, merci beaucoup fallait pas ! » déclare Mouss avec son humour habituel. « Donnez-Vous La Peine », oui ! Donnez-vous la peine de monter sur scène le temps de danser sur les rythmes de « Respect To The Dancefloor ». Le petit Thibault, quatre ans et demi, est le « daron de la soirée », fier d’agiter ses cornes de diable sur scène. Le public déclenche une chenille qui en rendrait malade Patrick Sébastien.. Le plus grand cabaret du monde ? Bien sûr que non, la « Furia » ! Les dernières notes clôturent le concert. Une ovation amplement méritée, la même depuis 23 ans pour Mass Hysteria.
Mass Hysteria nous aura donc « agités plus qu’aucune mer » nous mettant « la tête à l’envers » une nouvelle fois. Rien de tel pour terminer une journée de festival parfaitement réussie. Nous repartons le cœur léger, exténués certes, mais tellement heureux d’avoir vu de jeunes formations aux forts potentiels partager la scène avec des groupes vétérans tout autant efficaces aujourd’hui.
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