À quelques semaines de la sortie de Gunmen, la rédaction de Sounds Like Hell Fanzine s’en est allée à la rencontre de Sebastien « Seeb » Levermann, le cerveau d’Orden Ogan… En effet, c’est un homme totalement dévoué à sa cause auquel nous nous sommes adressés ! Et que dire si ce n’est que pendant que les groupes classiques de Power Metal commencent à perdre de la vitesse, Orden Organ lui se la joue « décontracté » en publiant peut-être son album le plus ambitieux à ce jour ! (sortie prévue le 7 juillet prochain)
Propos de Sebastien « Seeb » Levermann recueillis le mardi 6 juin par Axl Meu
Salut ! Quel bilan tirez-vous de Ravenhead ?
Orden Ogan était déjà bien connu avant la sortie de Ravenhead… Mais je sens que cet album nous a propulsés à un plus haut niveau. Nous avons fait notre entrée dans les charts allemands – nous avons même atteint la 16ème place et y sommes restés pendant quatre semaines – et dans les charts suisses… La sortie de cet album coïncidait totalement avec notre tournée avec Hammerfall… Sur cette tournée, nous avons senti que le public connaissait le groupe ! Certains fans portaient même des t-shirts… Les festivals d’été que nous avons faits et les autres tournées européennes, notamment avec Powerwolf, nous ont bien montré que le groupe a gagné en popularité ! C’est pour cette raison que nous avons décidé en 2016 de faire notre première tournée en tant que headliner. C’était à l’occasion de la tournée promotionnelle de The Book Of Ogan. Elle a rencontré le succès escompté !
Parlons dès à présent de Gunmen. Comment avez-vous appréhendé l’écriture de l’album ? Quel concept se cache derrière ?
Ce n’est pas vraiment un concept-album ! Gunmen parle de notre conception de l’univers. Il est à la fois sombre, sauvage et proche de l’univers des Westerns. C’est un monde aussi sérieux que sombre… Nous avons toujours pensé qu’il serait intéressant d’exploiter une version « afterlife » du Far West. Quand nous avons écrit les deux premiers morceaux : « Down Here » et « Vampire In Ghost Town », nous avons eu l’impression que ces morceaux contenaient des mélodies ayant un rapport avec ce monde. Du moins, ces mélodies nous rappelaient les films réalisés par Ennio Morricone… Nous nous sommes dits : « Bon, c’est le moment ou jamais de sortir un album autour du Wild West ! » Et ça le fait !
« Gunman », le premier titre de la galette, a fait l’objet d’un clip ! La vidéo prend donc des semblants de Western… Elle a été réalisée par Rainer « Zipp » Fränzen. La fin est ouverte, tu dis : « qui est là ? »… Y aura-t-il une suite ?
(rires) Tout le monde me pose cette question en ce moment ! Quand tu connais bien le groupe, tu sais de qui il s’agit. C’est le gars à la fin du clip avec l’écharpe rouge, il s’appelle Allister Vale. C’est notre mascotte depuis le premier album, Vale… Il est immortel et est condamné à errer sur terre ! Il ne peut pas rester longtemps au même endroit et doit sans cesse bouger. Fais en sorte de ne pas croiser le regard de ce type, il est nocif ! Donc du coup, pour répondre à ta question, non ! Tous les grands films comportent une fin ouverte… C’est ce qui les rend particulièrement excitants.
Ce qui est surprenant, c’est que le vidéo-clip a été maté plus de 200 000 fois en une semaine ! Comment expliques-tu un tel succès ?
Nous avons fourni beaucoup d’efforts et avons fait exploser notre budget pour assembler toutes les pièces du puzzle. Nous aurions très bien pu programmer la batterie, nous contenter d’une pochette « photoshopée » et d’une « lyric-video », mais nous avons capté les plans « batterie » dans tous les « saloon » que tu vois dans la vidéo… C’est Andreas Marschall qui s’est occupé de la cover, il l’a peinte, a fait attention aux moindres détails et s’est envolé à travers les Etats-Unis pour s’en imprégner. Le reste a été filmé dans le Fort Fun en Allemagne… Notre intérêt et notre première préoccupation étaient et sont de faire de l’Art avant toute chose. Il n’y a pas que la musique qui compte, mais aussi la pochette et les clip-vidéos. Je pense que nos fans ne sont pas indifférents à tout cela. Ils voient que le groupe est passionné !
Gunmen est un album très épique. Toutes les mélodies valent le détour ! Comment Orden Ogan arrive-t-il à renouveler l’approche du Power Metal ? C’est quand même un style usé jusqu’à la corde !
Il y a plusieurs réponses à cela. En fait, nous ne nous limitons pas au style du Power Metal. Enfin, pour autant que je sache, je n’écoute pas que du Power Metal ! C’est pareil pour le cas inverse, je ne connais pas un membre du groupe qui n’écoute pas du Power Metal… Orden Ogan, c’est le groupe et nous jouons la musique que nous voulons jouer avant toute chose… C’est ça le secret, je pense !
Il y a un featuring dans l’album ! Vous avez invité Liv Kristine (Leaves’ Eyes) à chanter sur le morceau « Comme With Me To The Other Side ». Est-ce qu’elle est venue dans le studio pour enregistrer ses parties ou tout s’est fait par mails interposés ?
Nous connaissons Liv depuis pas mal de temps maintenant. Notre bassiste, Niels, a également joué avec Leaves’ Eyes. Il les a dépannés le temps de quelques gigs. Nous connaissons bien les gars. Quand j’ai écrit l’introduction de « Comme With Me To The Other Side », j’ai remarqué qu’il me fallait une voix fragile pour accompagner l’introduction… Je voulais une sorte d’ange au chant ! C’est à elle que j’ai pensé directement… Nous nous sommes vus au Wacken l’année dernière, nous avons discuté et ça l’a fait ! Elle est venue chez moi pour capter ses parties dans mon home-studio. Nous avons tout enregistré ensemble… C’est un vrai plaisir, c’est vraiment un être exceptionnel !
Pour promouvoir l’album, vous avez mis en place une mini tournée… « Gunman – Album release-shows ». C’est une façon de booster les ventes du nouvel album ?
C’est la première fois que nous faisons ça ! Je ne sais pas si c’est nécessaire de booster nos ventes… Orden Ogan a toujours été proche de son public, c’est plus un service et une opportunité que nous donnons à nos fans… C’est vraiment pour fêter la sortie de l’album ! Il y aura une tournée qui tombera en octobre… Nous allons tourner avec Rhapsody Of Fire !
Sur une des versions du CD, il y a un DVD bonus. C’est la vidéo qui immortalise votre dernier passage au Wacken Open Air (2016). Ce n’est pas la première fois que vous vous y produisiez… Mais la deuxième ! Pourquoi avez-vous décidé de le partager ?
Parce que nous gardons un excellent souvenir de notre dernier passage au Wacken Open Air… Nous avions joué le samedi à 11 heures sur la « Party Stage ». Normalement, tu ne t’attends pas à ce qu’il y ait du monde à cette heure-là… Et pourtant c’était blindé. Après quelques minutes de jeu, il a commencé à faire très mauvais, mais vraiment très mauvais ! Il pleuvait des cordes. Les ingénieurs son ont dû bouger tout le matériel car toute la scène avait pris l’eau. Tout le monde était vraiment noyé. Mais il y avait quand même beaucoup de personnes ! Pas un Metalhead ne s’est plaint du mauvais temps ! Normalement, tout le monde part quand il fait un temps de chien… Mais c’était génial, tout le monde a fait la fête du début jusqu’à la fin. C’est vraiment un souvenir que nous offrons à nos fans…
L’année dernière, vous avez fêté votre 20ème anniversaire en sortant une sorte de compilation The Book Of Ogan. Elle comporte des morceaux de 2008 à 2015, mais aussi ce premier disque, Testimonium A.D…! Quel était le but d’une telle compilation ?
Le premier intérêt de The Book Of Ogan était ce documentaire. Non seulement il peut intéresser les fans du groupe mais aussi les fans de Metal en général. Nous pensons que toutes les personnes qui sont investies dans le milieu y trouveront un intérêt. Ça peut être intéressant de voir comment un groupe qui a commencé dans un garage a fini par devenir une valeur d’envergure internationale. En ce qui concerne Testimonium A.D., c’était plus une démo qu’un album en fait… Nous avons vu que certains vendaient ce disque à plus de 500 euros sur le net ! Du coup, nous avons voulu mettre un terme à ce marché noir et donner cette démo à nos fans. Elle n’a rien à voir avec ce que l’on fait aujourd’hui…
Depuis 2010 et la sortie de Easton Hope, vous faites partie de l’écurie AFM Records. Est-ce que vous avez déjà été démarchés par d’autres labels ?
Gunmen est normalement le dernier album que nous sortons via ce label. C’était un contrat de quatre albums ! Maintenant, nous sommes libres d’aller où bon nous semble. Avec le recul, je me dis que ce label et Timo ont fait un travail énorme pour Orden Ogan. Aujourd’hui, nous ne savons pas comment nous allons procéder. Peut-être que nous resterons chez AFM Records, peut-être que nous signerons ailleurs… Tout est possible. Nous verrons comment les choses se profilent dans les mois à venir.
Le groupe a l’habitude de tourner en Europe avec des groupes comme Freedom Call, Luca Turilli’s Rhapsody mais aussi Grave Digger et Powerwolf. Quels sont les plans pour l’avenir ?
Nous tournerons un peu partout en Europe en octobre et en novembre prochains avec Rhapsody Of Fire. Nous serons à Paris au Petit Bain. Nous aimons bien la France… Vous nous avez toujours bien accueillis ! Nous allons faire en sorte de nous y rendre plus souvent !
Vous avez participé à la croisière 70 000 Tons of Metal cette année ! C’était comment ?
C’était génial ! Quatre jours de fête avec des gens tous aussi géniaux les uns que les autres. Les groupes étaient énormes ! Le seul inconvénient, c’est que ça ne dure que quatre jours ! Nous aimerions bien nous y produire à nouveau ! Je pense que c’est une de nos meilleures expériences ! Pour ceux qui n’ont jamais été à ce festival, n’hésitez pas à vous procurer un ticket !
L’Allemagne est connue pour être un pays « Heavy Metal ». C’est toujours le cas ? Est-ce qu’il y a de nouveaux groupes qui émergent ?
Je pense que c’est difficile pour un nouveau groupe de grossir et d’être reconnu aujourd’hui… Je suis producteur et je travaille dans mon studio (Greenman). Les groupes avec lesquels je travaille sont géniaux, mais ils n’arrivent pas à percer bien qu’ils soient très bons ! Si tu aimes le Power Metal, tu devrais écouter le nouvel album de Thornbridge (What Will Prevail sorti chez Massacre Records, NDLR), si tu préfères le Death Metal, je te conseille de jeter une oreille sur le groupe Asenblut !
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