Sans aucun doute, 2017 marquera bien le retour d’Unswabbed sur le devant de scène avec un album prévu pour le mois d’octobre. À l’occasion de son concert au festival Y’a Pas L’Feu de Cambrin (62), nous avons eu l’occasion de revenir sur ce nouvel opus et sur les concerts à suivre du groupe. Retour sur un entretien en compagnie de trois musiciens tous passionnés et généreux !
Propos de Sébastien Simon, Charles Hartley et Bruno Mathieu recueillis par Simon Tirmant
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Salut les gars ! Pourriez-vous, pour commencer, présenter le groupe pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore et qui vous découvrent aujourd’hui ?
Seb : Nous sommes Unswabbed, groupe formé à Lille. Je suis accompagné de Bruno, le batteur, de Charles et d’Alex, les guitaristes, et enfin de Tof à la basse. Le groupe s’est créé en 1996 et nous avons sorti quatre albums. Le cinquième est prévu en octobre prochain. Nous avons plus de 800 concerts à notre actif. Nous jouons du Rock/Metal, à mi-chemin entre les deux styles. Concernant les influences du groupe, c’est assez difficile à dire car il existe énormément de groupes dans lesquels nous nous retrouvons, comme Deftones pour n’en citer qu’un. On est assez éclectiques dans le Metal.
Vous avez débuté en chantant en anglais il me semble ?
Charles : En effet, nous avons eu une phase, au début, où nous composions en anglais. Sur notre première démo intitulée Morphine, il y avait un titre en anglais, un titre en espagnol. Tout le reste était en français. Cette démo nous a permis de signer pour le premier album. Mais par la suite, on a fait le choix de se focaliser sur le français, à l’exception d’un EP sorti en 2014, où nous sommes revenus à l’anglais.
Pourquoi donc avoir choisi le français ? Est-ce une question de facilité ?
Charles : Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est assez difficile de composer en français. C’est avant tout pour que les gens nous comprennent. Je trouve que c’est aussi un sacré défi de faire sonner du Metal en français. Que ce soit en matière d’harmonie ou encore de rythmique de chant, ce n’est vraiment pas évident. Peut-être que la composition en anglais aurait été plus facile, notamment en termes d’influences.
Seb : Ce choix est aussi venu de notre manager lors de l’enregistrement de notre premier album. Il avait une phrase qui était très juste : « Il existe des milliers de groupes dans les caves, alors si tu n’as rien à dire, tu peux rester dans ta cave». On s’est pris ces mots dans la figure dès le départ et on s’est posés la question de savoir ce que l’on voulait dire. On ne voulait pas spécialement être dans le registre revendicatif, donc on a décidé de parler de nous avant tout. C’est le principe d’Unswabbed. Parler des joies, des peines mais de la manière la plus intelligente et intelligible possible avec ce support Metal.
Vous jouez ce soir en ouverture de Mass Hysteria. Qu’est-ce que cela vous fait de partager la scène avec eux ?
Bruno : Pour nous, les Mass Hysteria sont des frères d’armes. Nous avons joué pour la première fois avec eux en 1997, lors de la tournée de leur premier album. Nous venions de sortir notre premier EP. C’était une première grande tournée pour nous. Nous avons eu l’occasion, depuis, de faire plusieurs fois leur première partie. On les croise régulièrement lors de soirées, de concerts. Nous n’avons pas spécialement de contact particulier avec eux mais ils savent ce que l’on fait et, un respect mutuel en découle. Donc, pour nous ce soir, c’est un bonheur de jouer avec eux, parce que l’on joue avant toute chose avec des amis. C’est aussi un challenge ! Mass Hysteria est le meilleur groupe de la scène française et on les respecte pour ça. On a toujours l’envie de bien faire !
Charles : En ce qui me concerne, Mass Hysteria a une saveur particulière. Je me rappelle d’un concert avec eux aux 4 Ecluses de Dunkerque où Stéphane Buriez (Loudblast, NDLR) nous avait vus et nous avait proposé de produire notre EP. Cet EP nous a ensuite permis de signer le premier album. Je lui en suis très reconnaissant.
Vous avez commencé à jouer en même temps que Mass Hysteria et vous vous retrouvez souvent lors de concerts. Ne vous arrive-t-il pas parfois d’envier leur carrière ?
Seb : Ce serait hypocrite de notre part d’avancer que nous ne souhaitons pas être au même niveau que Mass Hysteria. Il n’y a, par contre, aucune forme de jalousie. Il y a un respect sur le travail, un respect sur le fait qu’ils aient trouvé leur public et qu’ils proposent un show monstrueux. Je pense que si un moment dans ta carrière tu es là où tu es, c’est parce que c’est toi qui l’a voulu et qui l’a géré. C’est donc à nous de travailler pour cela.
Charles : Mass Hysteria est avant toute chose un exemple à suivre. Je pense d’ailleurs à Lofofora, Tagada Jones ou encore l’Esprit du Clan qui sont eux aussi des exemples.
Vous mettez-vous la pression pour ce genre de concert ?
Charles : Personnellement, je ne me mets aucune pression particulière.
Seb : Nous avons eu l’occasion de faire plus de 800 concerts, donc nous avons un peu de bagages. Mais, il n’empêche qu’il y a une saveur particulière quand on joue avec eux.
Quel est votre rapport avec le festival Y’a Pas L’Feu de ce soir ?
Bruno : Nous avons une histoire avec ce festival car nous avons participé à la toute première édition. Tout s’était très bien passé avec les organisateurs, le public… Les personnes de l’organisation nous suivent depuis très longtemps et connaissent Unswabbed sur le bout des doigts. Le nouvel album arrivant bientôt, il était naturel de venir ici et nous en sommes très heureux.
Vous tournez énormément dans la région. On a d’ailleurs pu vous voir en première partie d’Hellyeah le 6 avril dernier au Splendid de Lille. Comment s’est passé ce concert ?
Seb : Nous avons été divinement bien accueillis par l’équipe du Splendid que nous saluons au passage. Ils nous ont fait confiance sur cette date qui nous avait été proposée une semaine avant. Etant fan du groupe, j’étais heureux comme un gamin. J’avais même déjà acheté ma place ! Ensuite, ça s’est passé comme avec un groupe américain. Les membres étaient très fermés, il était donc impossible de les rencontrer, ni même de leur parler. On parlait de Mass Hysteria ou encore de Tagada Jones comme exemple à suivre, on sait désormais qu’Hellyeah ne l’est pas… Je n’en dirai pas plus ! (Rires)
Bruno : Je me permets de revenir sur ce que tu disais concernant le fait que nous jouions énormément dans la région. Je tiens à préciser que nous jouons aussi beaucoup en France et à l’étranger. Nous tournons beaucoup en Belgique ou encore en Suisse. Je crois que nous avons fait toutes les grandes villes de France comme Paris par exemple où nous avions ouvert au Bataclan pour Cavalera Conspiracy. Nous sommes attachés à la région et on aime y revenir régulièrement.
Vous enchaînez sur le Download d’ailleurs !
Seb : Absolument ! Nous jouerons le 9 juin à 23h30 sur la scène à l’entrée du camping. Il est possible d’y accéder en réservant au camping, qui est gratuit ! C’est la ruse pour nous voir ! Nous commencerons dès la dernière note de Linkin Park. On est ravi d’y jouer ! Pour la petite histoire, Psykup y jouera le samedi. Ce groupe avait été découvert, tout comme nous, au Printemps de Bourges. Le monde est vraiment petit !
Parlons de l’album ! Il s’intitule De L’Ombre à la Lumière et il succédera en octobre à Intact après six ans d’attente. Pourquoi avoir autant attendu ?
Seb : Nous avons, entre-temps, ouvert un studio qui nous permet maintenant d’être autonomes au niveau de la production. Il se situe à Béthune. On enregistre nos albums là et, nous accueillons aussi les autres groupes avec ou sans ingénieur son. Au-delà de ça, on a pris le temps de chercher ce qui pourrait nous exciter pour revenir sérieusement dans la bataille. On ne voulait pas revenir avec un album en demi-teinte et être sûrs de chaque titre. Nous venons d’ailleurs de sortir notre clip « De l’Ombre à La Lumière ».
Peux-tu nous donner des précisions sur l’album ?
Seb : Les prises, mixage et mastering ont été réalisés dans notre studio par Christophe, le bassiste du groupe. Concernant l’artwork, on ne va pas en dire trop car nous voulons garder la surprise. C’est un artiste qui s’appelle Mindwild qui a travaillé dessus. Il est photographe et à la particularité de se promener sur les toits de Lille, la nuit. Nous l’avions rencontré par hasard sur Internet. On a, tout de suite, trouvé que son travail représentait les thèmes du prochain album. Il apparaît d’ailleurs au début de notre clip. On tient notre bébé le plus sérieux.
Bruno : On a toujours porté une attention particulière à nos pochettes. On cherche à chaque fois le lien le plus proche avec l’album. Par ailleurs, nous tenons à remercier Sylvain Raynier et toute son équipe qui a réalisé notre clip.
Quel est votre regard sur la scène Rock / Metal régionale actuelle ?
Charles : Je suis essentiellement des groupes de Rock de la région. Mais je t’avouerai que pour la scène Metal, à part The Lumberjack Feedback ou encore Loudblast, j’ai du mal à sortir un groupe en particulier qui pourrait être dans notre veine. Néanmoins, la région a toujours été très active en ce qui concerne le Metal.
Seb : On a l’occasion de beaucoup tourner avec Aqme au niveau national. On sent que le Metal revient très sérieusement sur le devant de la scène régionale, après un petit passage à vide… Je pense que les années qui arrivent vont être bonnes pour le Rock et le Metal en région et au niveau national.
Pour finir, est-ce que l’actualité vous inspire dans votre travail de composition ?
Seb : Indirectement l’actualité s’est intégrée dans la composition de l’album. Pour ne rien cacher, le titre « De l’Ombre à La Lumière » parle de cela. Comment expliquer à quelqu’un que le monde va mal. Cet album est avant tout contre la résignation. Il n’y aura pas de message politique pur. Ce sera plus dans l’idée de comment se lever le matin avec le sourire et l’envie de vivre. Il faut garder la joie de vivre et ne jamais être résigné !
Unswabbed c’est :
Sébastien Simon : Chant
Charles Hartley : Guitare
Bruno Mathieu : Batterie
Christophe « Tof » Douay : Basse
Alex Renaux : Guitare
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