C’est le jeudi 8 juin dernier que Dagoba assurait la promotion de son nouvel album, Black Nova dont la sortie dans les bacs est prévue le 25 août prochain ! Et que dire si ce n’est que la rédaction attendait au tournant la formation de Shawter, elle qui a connu l’une de ses plus grosses crises en vingt années d’existence ! Exit Franky Costanza (batterie) et Yves Terzibachian (guitare), bienvenue Nicolas Bastos (batterie) et Jean-Laurent Ducroiset (guitare)… Et voilà une formation retapée, remise sur pied que nous avons rencontrée. Voilà qui semble prometteur pour la suite de l’aventure marseillaise. 

Propos de Shawter recueillis par Axl Meu le jeudi 8 juin 2017


Salut ! Cette journée n’est pas trop éprouvante ? 

Non, ça va ! On est bien ici ! On travaille dans de bonnes conditions !

Ce soir, pour clôturer cette première journée promotionnelle, vous allez vous produire dans le cadre d’un concert privé au Backstage By the Mills. Que vais-je louper ?

Un concert de six titres comprenant trois morceaux de notre vieux répertoire et trois nouveaux morceaux ! C’est une sorte de « before » de notre concert au Download !

Black Nova, c’est le nom de votre nouvel album ! Il s’en est passé des choses depuis la sortie de Post Mortem Nihil Est… Il y a notamment eu ce fameux changement de line-up qui fait beaucoup parler sur la toile. Beaucoup de monde en parle, mais personne ne sait ce qui s’est réellement passé. Peux-tu nous éclairer ?  

Disons que les intérêts personnels des uns n’étaient plus en adéquation avec ceux du groupe… C’est un métier que l’on fait avec passion ! Si la passion n’est plus, je ne vois pas trop l’intérêt de continuer à jouer dans un groupe. Si on ne veut plus partager, il est désormais temps de se dire au revoir.

Ce nouvel album, Black Nova, constitue un vrai tournant dans votre carrière ! Vous avez même changé de logo ! 

Ça fait partie du climat général du groupe. Que ce soit l’artwork, le logo, les thématiques abordées, nous n’avions plus aucune barrière. On a profité de ce courant d’air pour tout changer et proposer de nouvelles choses.

Deux nouveaux musiciens t’ont donc rejoint l’année dernière : Nicolas Bastos (Deep In Hate, l’Esprit du Clan, NDLR), et Jean-Laurent Ducroiset. Pourquoi ton choix s’est-il porté sur eux ? 

Jean-Laurent est un ami de longue date. J’avais fait un featuring sur un titre de son autre groupe (Xplore Yesterday, pour le titre « One Last Stand », NDLR). C’est un très bon musicien. C’est pareil pour Nicolas Bastos. On a partagé la scène à plusieurs reprises quand il se produisait avec l’Esprit du Clan et Deep In Hate. C’est un musicien très humain et j’ai toujours été fan de son jeu !

Dans une autre interview que l’on a passée ensemble, tu m’avais avoué que c’était toi qui composais l’ensemble des riffs de guitare pour Dagoba. C’est toujours le cas pour Black Nova ? 

Oui ! Ça fait sept albums que je fonctionne comme ça, musique et paroles confondues ! Il y a peut-être des personnalités qui avaient envie de s’approprier cette partie de la création avant… En ce qui concerne la composition, Black Nova s’inscrit donc dans la continuité de ce que l’on a toujours fait. Après, les musiciens sont libres d’interpréter ce qui est composé comme bon leur semble. L’apport de Jean-Laurent a été décisif, son jeu a apporté une fraicheur non-négligeable à Dagoba.

Black Nova est un titre assez sombre. Pourquoi pouvons-nous dire que ce patronyme correspond bien à la musique que vous proposez ici ? 

En fait, une nova est une étoile qui explose et qui retrouve peu à peu son aspect originel. Ça fait directement référence au groupe et au nouveau tournant qu’il a pris. Il y a une relation cosmique entre tous les titres et les thématiques abordées correspondent au champ lexical de l’Univers. Ça a un rapport avec l’être humain et notre état de « petitesse » par rapport à l’Univers.

Tournant dans votre carrière, je suis d’accord. C’est notamment l’aspect électronique qui ressort de l’album qui m’ont donné cette idée de renouveau, bien que Dagoba ait déjà fait usage de samplers dans d’autres de ses réalisations…

Oui, comme tu le dis, ce n’est pas la première fois que nous faisons ça. Il y a en toujours plus ou moins eu chez Dagoba. Mais on a poussé le concept, nous n’avons plus aucune limite, plus aucune frontière ! On ne se dit plus : « Là, c’est trop risqué… Là, c’est trop « posé ». » On n’a plus ces barrières. On va juste là où on veut aller.

Qui a produit l’album ? 

J’ai produit l’album et j’ai envoyé mes pistes à Jacob Hansen (Volbeat, Epica, Heaven Shall Burn). Lui, il s’est chargé de mixer et de masteriser l’album.

La piste qui introduit l’album s’intitule « Tenebra ». C’est une plage introductive instrumentale qui pose les bases électroniques de l’album… Quelle est sa place dans l’économie de l’album ? 

Nous voulions plonger l’auditeur dans notre univers, et dans tout ce qu’il va écouter par la suite, tu sais, ce côté martial, relativement présent sur cet album, le côté électronique et symphonique. C’est une sorte de pacte avec l’auditeur.

L’album se détache de ce que vous avez fait jusqu’à présent. L’arrivée des nouveaux musiciens n’y est sans doute pas pour rien. La batterie est plus épurée. 

Nicolas Bastos est surtout un être moins mégalomane. Il sert les intérêts du groupe plus qu’il ne se sert lui-même. Nicolas donne plus de groove aux morceaux. Sa manière de jouer change la donne et le rendu est de qualité !

Dagoba est de plus en plus moderne. Toi, en tant que musicien, où puises-tu tes influences ? 

D’un peu partout… Tu sais, j’écoute de tout ! Je ne me cantonne pas qu’un seul style. Certes, le Metal reste ma principale source d’inspiration, mais il m’arrive régulièrement d’écouter l’Electro et de la Pop.

Et ta voix ? Elle a évolué sur l’album bien que l’on retrouve quand même ton principal « patchwork », alternance entre chant clair et growlé sur des morceaux comme « Stone Ocean » et « The Infinite Chase » ! Comment fais-tu pour l’entretenir ? 

En fait, j’ai assimilé la technique dès mes plus jeunes années, le reste n’est qu’entretien. Ensuite, j’entretiens ma forme. Il faut être bien dans son corps pour se sortir fort, c’est un facteur primordial pour bien travailler.

On va revenir sur le plan promo de l’album. Vous avez décidé de public un clip « Inner Sun ». Il prend des allures filmiques. On dirait un court-métrage… Qui s’en est chargé ? 

C’est Brice Hincker qui a réalisé le clip. On avait envie de faire un clip plus moderne. Il a capté les scènes avec un drone. Notre but était de proposer une vidéo dont la qualité serait en adéquation avec la qualité de l’enregistrement.

Ce morceau, penses-tu qu’il représente bien l’album ? 

Tous les ingrédients de l’album sont présents sur ce morceau. Oui… On peut dire de ce titre qu’il synthétise bien l’album. Il n’est peut-être pas le plus « rentre-dedans », ni le plus technique, par contre, ses rythmiques sont très lourdes, il y a ce côté « groovy » et électronique qui nous plaît bien ! Il y a également ces parties growlées et chantées qui sont typiques chez Dagoba

Ton titre préféré de l’album, c’est lequel ? 

Le dernier, « Vantablack » car il est très mélancolique, mais aussi très colérique à la fois. Ce sont des sentiments assez profonds qui m’animent assez régulièrement…

Est-ce que tu peux toucher quelques mots sur la pochette ? Quelle est sa symbolique ? 

C’est Seth de Septicflesh qui l’a conçue au même titre que Post Mortem Nihil Est. L’idée était de montrer une grande figure qui expulse quelque chose. C’est une manière de représenter indirectement ce changement de line-up… Cette entité propulse le groupe vers quelque chose de nouveau.

Nouveau label pour vous également ! Vous êtes désormais chez Century Media et Sony vous épaule ! Vous avez touché le gros lot ! 

En fait, nous avions signé en premier chez Sony. Mais Century Media s’est intéressé à notre musique. Du coup, les deux labels se sont entendus pour travailler ensemble. Sony s’occupera distribution en France, tandis que Century Media se chargera de l’Europe. Century Media a un réseau un peu plus large en ce qui concerne le Metal…

Quelles sont vos attentes concernant ces deux labels ? J’imagine que vous voulez conquérir un nouveau public. C’est du moins ce que laisse sous-entendre cette signature avec Sony… 

On a déjà pas mal de Metalheads à convertir pour le moment… Donc avant de se consacrer à un autre public, nous allons essayer de rafler de nouveaux métalleux. C’est déjà un bel objectif !

L’année dernière, vous avez joué au Wacken Open Air, c’était votre première fois ! 

C’était incroyable ! On a joué à 20h sous la plus grande tente. Ça faisait pas mal de temps qu’on voulait s’y produire. À chaque fois que l’on nous proposait de nous y produire, ça ne collait pas avec notre emploi du temps. On avait dû refuser plusieurs fois… Cette fois-ci, c’était la bonne ! En tout cas, on a été surpris par l’accueil du public. Je pense qu’il était bien content de nous voir enfin !

Et demain, c’est le Download…

Oui ! C’est la première fois que nous nous y produisons. Nous allons jouer quelques nouveaux morceaux pour promouvoir Black Nova.

Et il y a encore quelques jours, au Japon. Vous voyagez énormément ! Souvent, les groupes français sont très bien reçus au Japon. Ce fut également le cas pour vous ? 

Ce fut une expérience magnifique. Je pense que l’on reviendra plus souvent ! Les fans nous ont très bien accueilli, les salles étaient blindées ! On devrait y retourner dans les quelques mois à venir !

En général, je garde de bons souvenirs de vos prestations, mais une date m’a particulièrement chiffonné, c’était celle dans le cadre du Kraken Metal fest. Le concert a été interrompu à deux reprises. Tu avais même fait part de ton mécontentement aux organisateurs… Que s’était-il passé ? 

Il y a des problèmes en ce qui concerne les installations électroniques ! Les plombs ont lâché deux fois ! Malheureusement, les organisateurs n’avaient pas respecté notre feuille de route, ni notre contrat de travail. La vie sur la route est particulièrement éprouvante… Il n’y avait pas une bouteille d’eau dans les loges lorsque nous sommes arrivés… Nous avions fait un long voyage pour venir jusqu’à Soignies. Encore, ce n’est qu’un détail. Le plus important reste le show. Concernant les installations, nous avons appris que les organisateurs avaient délibérément voulu raccorder la table de mixage à la friteuse du bar. Étonnant, n’est-ce pas ? C’était totalement prévisible que notre show allait être coupé. La première fois, ça va… La deuxième fois, non. Notre équipe technique a ensuite mis le nez dans ces installations et a fini par comprendre que rien n’était dans les règles.

Dagoba fait partie de ces groupes Français que l’on voit très régulièrement en concert au même titre que Mass Hysteria, Black Bomb A, Loudblast et Tagada Jones. Comment fais-tu pour ne pas susciter une quelconque lassitude chez tes spectateurs ? 

On donne tout simplement le meilleur de soi-même. Tout d’abord, pour que le fan passe un bon moment, il faut qu’il voie que l’artiste est toujours passionné par ce qu’il fait. Après, je ne me pose pas trop cette question. Aller voir groupe, c’est un peu comme aller voir son équipe préférée jouer. Certains vont bien voir leur équipe de football fétiche jouer tous les week-ends. Pourquoi les fans de musique ne pourraient-ils pas aller voir leurs groupes préférés tous les week-ends ? Personnellement, ça ne me dérangerait pas d’aller voir le mien toutes les semaines.

Je te laisse le dernier mot ! 

Merci pour l’intérêt que tu nous portes. Et surtout, passe le « bonjour » au Nord/Pas-de-Calais !


Dagoba, c’est : 
Shawter : Chant, machines
Werther Ytier : Basse
Nicolas Bastos : Batterie
JL Ducroiset : Guitare
Pour plus d’infos : 

 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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