Pour certains, In Flames demeurera toujours une des références mondiales du Death Mélodique suédois, mais le temps est passé par là… Le Death Metal des Suédois s’est transformé en Metal mélodieux… Quoi qu’il en soit, le succès est toujours au rendez-vous, In Flames grimpe les échelons, et c’est à l’occasion de leur nouveau passage au Hellfest qu’Anders Fridén et Björn Gelotte ont bien voulu répondre aux questions des journalistes… Mais avant cela…

Propos d’Anders Fridén et Björn Gelotte recueillis par Axl Meu le 16 juin 2017 à Clisson (Hellfest) 


… Pour commencer, je ne suis pas journaliste, juste un fan qui a beaucoup de chance d’assister à cette conférence de presse… Juste pour vous dire qu’il y a quelques semaines maintenant, Chris Cornell s’est suicidé. Beaucoup de musiciens sont partis et je me suis rendu compte qu’on n’avait pas eu le temps de leur dire : « Merci pour tout ce que vous faites ». Quand mon fils est né, j’ai pu choisir la musique que je voulais mettre à la maternité. J’ai fait tourner l’album Colony… Aujourd’hui, j’ai l’opportunité de vous dire : «  Merci, quand je suis en voiture, je n’ai qu’à mettre un de vos albums pour me sentir bien. Donc merci pour tout ce que vous faites ! ».

(Applaudissement général de la salle)

Anders Fridén : Ça fait du bien d’entendre ces mots-là. Merci beaucoup !

In Flames a son propre son, mais il a changé au cours des années. Est-ce que c’est intentionnel ou est-ce quelque chose qui n’était pas voulu au départ ? 

Anders Fridén : Quand nous avons commencé, nous ne savions pas où nous allions… Rien n’est intentionnel pour être honnête. Notre son change parce que nous vieillissons…

Björn Gelotte : Pour commencer, nous avons changé de studio d’enregistrement, après, nous tournons beaucoup. Ça change également en fonction des tournées… Et puis, nous ne voulons pas proposer le même album à chaque fois…

Anders Fridén : Nous avons un rythme de vie assez particulier… Nous composons, allons enregistrer tout ça au studio, et ensuite nous tournons. Quand il est temps d’enregistrer, de concevoir un nouvel album, nous le faisons, c’est tout. C’est comme ça que ça que marche depuis pas mal de temps maintenant. Le plus important pour nous est de conserver l’essence-même d’In Flames. C’est la mélodie. C’est de là que nous venons. Aujourd’hui, nous pouvons varier tout cela avec des claviers, avec la manière dont les parties sont chantées, avec la façon dont sonnent les guitares…

Vous allez tourner en compagnie de Five Finger Death Punch et Of Mice And Men… Qu’est-ce qui unit les trois groupes. Quels points communs entretenez-vous avec eux ? 

Björn Gelotte : Je pense que les trois groupes vont permettre de rythmer et diversifier la soirée. Nous sommes tous les trois assez différents et il est évident que nous ne proposons pas la même musique. Je connais les Five Finger Death Punch depuis pas mal de temps maintenant… En ce qui concerne, Of Mice And Men, je connais moins, ce qui ne veut pas dire que nous allons passer de mauvais moments ensemble, au contraire !

Vous avez fait beaucoup pour la musique… Mais qu’est-ce qui vous tient le plus à coeur ? Remporter un grammy ou voir l’album sortir ? 

Anders Fridén : C’est de voir son album sortir… Remporter un prix, c’est un honneur… Mais c’est genre « Merci beaucoup. Au revoir… ». Quand tu crées quelque chose, c’est toujours plus gratifiant. Tu sais, aller en studio, communiquer avec les autres, sentir qu’il y a quelque chose en train de se passer entre les musiciens, c’est toujours très excitant. Avoir l’album entre tes mains, c’est la récompense finale. Rencontrer tes fans, ceux qui écoutent ta musique, c’est quelque chose de très gratifiant également. Les shows sont importants…

Ma question concerne le nouveau guitariste… Niels Nielsen. Son arrivée au sein du groupe date d’il y a deux semaines maintenant. Est-ce que vous pouvez revenir sur son arrivée au sein du groupe ? 

Anders Fridén : Il déchire tout. Ça fait du bien d’avoir quelqu’un qui sait jouer du clavier. Ça fait pas mal de temps que je le connais. Quand je lui ai proposé de rejoindre le groupe, il a répondu direct : « ça le fera ».

Björn Gelotte : Ce qui est amusant, c’est que nous n’avions jamais répété avant. Il nous a juste montré ce qu’il savait faire le premier soir. C’était au Rock Am Ring.

Aujourd’hui, les fanzines aident de jeunes formations locales à sortir du lot. J’aimerais bien savoir s’il y en a un en particulier qui a aidé le groupe à se construire quand il a commencé. Quel est celui qui vous a aidés à atteindre le sommet ?

Anders Fridén : Nous ne sommes pas encore au top. Nous repoussons toujours les limites de nos possibilités et de nos frontières. Nous estimons qu’il y a encore beaucoup à faire. Mais oui, quand nous avons débuté, il y avait bel et bien des petits fanzines, qui nous ont aidés à nous faire connaître à nos débuts quand nous étions situés sur Gothenbourg. Bien avant ce groupe d’ailleurs, quand j’étais dans Dark Tranquility, il y avait des journalistes qui vendaient des fanzines à la fin des shows, les gens s’échangeaient leurs cassettes. Ils faisaient du tapes trading. Parmi ces fanzines, il y avait Slayer Magazine venu tout droit de Norvège. À l’époque, c’était une réelle source d’informations pour les fans de musique extrême. Ils avaient aussi de très beaux logos. (rires)

Dernièrement, votre batteur vous a quittés car il voulait brasser sa propre bière…

Björn Gelotte : En fait, c’était surtout pour rester proche de sa famille qu’il l’a fait. C’était sa première raison…

Que feriez-vous si vous deviez arrêter In Flames ? 

Björn Gelotte : Je ne sais pas… Boire de la bière ?

Anders FridénJe ne sais pas non plus… J’ai fait ça toute ma vie, et je ne sais faire que ça… Je me ferais peut-être engager dans une quelconque boîte… Mais c’est tellement dur d’imaginer. J’ai passé toute ma vie dans ce groupe… J’espère que je pourrai continuer à faire ce qui me plaît encore longtemps.

J’ai une question concernant le clip du morceau « Save Me ». Cette video m’a particulièrement choqué…  

Anders Fridén : Oh, vraiment ?

Oui, vers la fin…

Anders Fridén : Pour ce clip, nous avons engagé quelques « zombies » pour qu’ils nous poursuivent. C’était un peu brutal. Cette video est vraiment bien foutue.

Pensez-vous, comme Lemmy, que jouer de la guitare permet de mettre des filles dans son lit ?

(rires) Björn Gelotte : Dans son cas, je pense que oui ! Après, il faut savoir que lorsque nous jouons, nous sommes fortement exposés… Si c’est le but de quelques autres musiciens, ils y arriveront probablement sans réelle difficulté… Je pense que oui…

Est-ce que vous avez quelques anecdotes croustillantes à nous faire partager ? 

Anders Fridén : Je pense que ce n’est pas le genre de choses que l’on partage en conférence de presse. Mais oui, nous en avons pas mal !

Que pensez-vous du Hellfest, et des festivals français en général ? 

Björn Gelotte : Ce festival grandit d’année en année. C’est dingue de voir la vitesse à laquelle le festival évolue ! Nous sommes vraiment impressionnés, c’est peut-être l’un des plus gros festivals où nous nous sommes produits.

Anders Fridén : On en parlait encore entre nous avant d’arriver. C’est vrai, ce festival est très bien organisé… Nous ne sommes pas encore allés au catering, c’est là qu’on juge un festival à vrai dire. (rires)

Avez-vous déjà bu quelques coupes de muscadet, le vin que l’on produit ici ? 

Anders Fridén : Nous aimerions bien… Mais nous jouons à une heure du matin cette nuit. Nous ne voulons pas être bourrés avant de monter sur scène.

Qu’attendez-vous du concert de ce soir ? Ce n’est pas la première fois que vous venez ici au Hellfest…

Björn Gelotte : Oh oui, nous nous souvenons très bien de notre dernier concert ici. Il y avait tellement de personnes en train de voler dans le public et les fans chantaient en choeur avec nous. En général, je pense que la France est un excellent pays, et ses fans sont tellement passionnés. Bien que nous jouions après minuit, nous savons très bien que l’audience sera au rendez-vous. Du moins, j’espère que nos fans se réveilleront quand ce sera notre tour.

Vous avez déjà travaillé avec Marilyn Manson… Est-ce que vous avez comme objectif de collaborer de nouveau avec lui dans un futur proche ? 

Anders Fridén : Ce n’est pas encore prévu, mais nous ne rechignerions pas à l’idée de travailler une nouvelle fois avec lui et son équipe. Je garde un très bon souvenir de notre collaboration. J’ai bien aimé ce voyage en Californie. C’était une très belle expérience. Ça devrait arriver, mais vu que nous tournons pour le nouvel album, nous ne pouvons pas nous projeter.

Avez-vous prévu de sortir un DVD live dans les mois à venir ? 

Björn Gelotte : Nous venons juste de le faire (Sounds From The Heart Of Gothenburg est sorti en 2016, NDLR). Un nouveau DVD n’est pas encore sous la houlette. Quand nous tournons, quand nous pouvons filmer, nous le faisons… Mais il n’y a rien de prévu.

Je viens d’Australie, et j’aimerais savoir s’il y avait des groupes australiens avec lesquels vous aimeriez collaborer…

Björn Gelotte : Karnivool ! Si nous pouvions juste tourner avec eux un jour, ce  serait tout simplement énorme !

Anders Fridén : Oui, sans hésitation. Après, bien sûr AC/DC…

Aujourd’hui, les groupes deviennent des marques à proprement parler. Gene Simmons a une fois émis l’idée que Kiss pourrait devenir un groupe aux membres interchangeables. Il entendait par cela, qu’on pouvait garder le nom Kiss sans pour autant garder les membres… Que pensez-vous de tout ça ? 

Björn Gelotte : C’est une question difficile… Quand tu regardes bien, nous-mêmes avons régulièrement changé notre line-up au cours des années, mais nous, nous avons plus de 25 années de carrière derrière nous. Après, s’il nous faut un membre, et que le gars en question aime bien se produire sur scène, et qu’il aime bien la musique, je pense qu’il n’y a pas de problème. Si le gars n’aime pas tourner, je pense que c’est une mauvaise idée.

Des groupes comme Metallica et Paradise Lost ont pris l’habitude de jouer quelques-uns de leurs albums dans leur intégralité. Est-ce que vous n’avez jamais pensé à reprendre Clayman et Reroute To Remain en entier ? 

Les deux en temps : Non, non. Ça ne nous intéresse pas…

Anders Fridén : Nous avons pris l’habitude d’inclure pas mal de vieux morceaux dans nos setlists. Après, on ne sait pas ce que le futur nous réserve.


Line-up :

Björn Gelotte : Guitare

Joe Richard : Batterie, Percussions

Anders Fridén : Chant

Niels Nielsen : Guitare

Discographie :

Lunar Strain (1994)

The Jester Race (1996)

Whoracle (1997)

Colony (1999)

Clayman (2000)

Reroute to Remain (2002)

Soundtrack to Your Escape (2004)

Come Clarity (2006)

A Sense of Purpose (2008)

Sounds of a Playground Fading (2011)

Siren Charms (2014)

Battles (2016)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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