Comme dirait l’autre, aujourd’hui c’est grand jour, puisque si le dimanche à Bamako est synonyme de mariage, le vendredi 09 juin à le Plessis-Pâté est synonyme d’ouverture des festivités du Download Paris, et rien que ça, ça vaut plusieurs chansons ! Quoi qu’il en soit d’un quelconque air populaire, il est 11h pétantes alors direction Paris, ou plutôt quelques kilomètres à côté, pour prendre part à la seconde édition du Download Festival « made in France » et plus précisément, made in Cœur d’Essonne. C’est donc trois jours de festivités et plus d’une cinquantaine de groupes qui nous attendent de pied ferme tels les dernières recrues au garde-à-vous de notre fière armée française. Inutile de préciser que mon baluchon était prêt depuis pas mal de temps et que le chemin entre les différentes scènes trottait depuis quelques jours déjà dans ma caboche. Mais pour l’instant place à la route, aux péages, aux bouchons, aux péages, à la route et au Download en bout de course. 14h, enfin arrivés près de la Base Aérienne 217, la mascotte du Download est en vue et voilà qu’une envie soudaine de faire cracher la sono de la voiture à coup de System Of A Down me prend. Mais trop d’excitation tue l’excitation puisque voilà… Surprise, désarroi, horreur, stupeur, malheur… Moi qui croyais mon périple fini en apercevant le site du Download, j’aperçus le bouchon d’ta race ! Bouchon d’ta race qui nous retint pas loin d’une heure et demie dans le four qu’est devenu la rouge automobile qui a eu le courage de braver les dangers pour nous amener jusqu’ici. Une fois le bouchon débouchonné, le temps de se garer (et de prendre le panneau du parking en photo pour retrouver la tuture hein), de pouvoir accéder au site, puis au camping et d’installer rapidement la tente, il est donc près de 17h. Petite précision toutefois, par « installer rapidement la tente », j’entends : la balancer en espérant qu’elle se monte seule, ce qui fut relativement un échec…. Tortures et mauvais traitements de tente à part, il est donc près de 17h lorsque mon périple de rédacteur itinérant plus ou moins nomade pour trois jours commence. Et pour ce premier concert de l’édition 2017 du Download Paris, c’est essoufflé et au bout d’une course mémorable, que j’arrive pour les dernières vingt minutes du show des British de RavenEye.
Alors ce premier concert, c’était bien ? Ouais, un set puissant et pas piqué des hannetons qui a remué pas mal de caleçons. Et ce RavenEye c’est bien ? Ben du coup oui, RavenEye est sans doute ce que le Royaume-Uni a de plus prometteur niveau Rock, Hard Rock et Blues Rock. Prometteur car RavenEye ne compte qu’un album et une démo dans les compteurs de sa jeune discographie électrique. Quoi qu’il en soit, sur scène le son et la performance rendent à la musique du trio toute son énergie et sa fougue intrépide. RavenEye en live, ça agite des caboches, des épaules et des culs-culs. Niveau setlist, RavenEye en live ça sert des « Come With Me », « Breaking Out » ou encore des « You Got It » et des « Hey Hey Yeah » surélectrifiés et ça fait plaisir. En plus, cette prestation colle magistralement au soleil qui s’abat actuellement sur le Cœur d’Essonne. Mais bon, comme je suis arrivé alors que le set était bien entamé, ce dernier file à toute allure. Et l’espace de la prestation ne me laissera esquisser, réaliser puis affirmer trois exclamations. A savoir, première remarque : « Tch’eu qui fait chaud ! ». Deuxième remarque « Ah putain ouais, c’est bien RavenEye ! ». Troisième remarque « C’est déjà fini ?! ». Je regarde ma montre (enfin mon téléphone, mais l’idée est là), et oui déjà 17h15, le temps de répondre à un dilemme cornélien : Dagoba ou Kvelertak ?
Bon d’accord, Kvelertak commence avant Dagoba, mais impossible de me décider jusqu’au bout, alors je les évoquerai tous les deux en même temps ! D’un côté comme de l’autre, c’est costaud et ça promet un sacré show, que ce soit par le Groove Metal de Dagoba ou par le mélange Black-Hardcore de Kvelertak. Sur une scène comme sur l’autre, le show a été solide et cogneur, que ce soit au son des « When Winter… », « The Man You’re Not » et « I, Reptile » sur la Warbird Stage qu’au son des « Mjød », « 1985 » et « Bruane Brenn » sur la Main Stage. Sur Dagoba comme sur Kvelertak, on met à l’honneur le dernier opus en date, Tales Of The Black Dawn pour les Français et Nattesferd pour les Norvégiens, voire même celui à venir (Black Nova avec « Inner Sun » pour Dagoba). Wall of death à gauche et circle-pit à droite avec, bien sûr, du mosh et des pogos un peu partout. Bref, comme le choix cornélien du début le laissait présager, c’est compliqué, très compliqué de départager les deux formations tout comme leur prestation respective. Mais pour vraiment trancher, disons qu’au final Dagoba l’emporte niveau lourdeur, puissance et animations bien que Kvelertak n’ait pas grand-chose à se reprocher, si ce n’est d’avoir été programmé en même temps que Dagoba.
Peu importe qui de l’un ou de l’autre remporta cette bataille des sons finalement puisqu’il est déjà 18h05 et que de l’autre côté du site, sur la Main Stage 2, Dinosaur Jr s’apprête à faire son entrée pour interpréter ses plus grands titres (par « plus grands titres » j’entends « Moutain Man », « Watch The Corns » ou encore « Feel The Pain »). Et le show tient ses promesses, Lou Barlow et les siens ont plutôt l’air ravi d’être là, les morceaux sont parfaitement exécutés (à quelques exceptions près) et le set s’écoule relativement vite. Pourtant, mine de rien, le trio d’Amherst a joué une bonne grosse douzaine de titres (treize précisément) en y mêlant aussi bien les classiques de leurs setlists (« Kracked », « Freak Scene ») que des nouveautés plutôt récentes (« Goin Down », « Love Is… » etc. issus du dernier album en date, Give A Glimpse Of What Yer Not sorti en 2016) ou que des reprises (au programme « Just Like Heaven » de The Cure et « Training Ground » de Deep Wound). Bref, sans grande surprise, Dinosaur Jr assure le taf sans toutefois vraiment surprendre. Inutile de s’étaler davantage sur le sujet en fait, c’est maîtrisé, bête et efficace tout simplement !
Mais, 18h et quelques, c’est également l’heure de voir The Charm The Fury envahir la Spitfire Stage alors que Dinosaur Jr s’excite, pour sa part, sur la Main Stage 2. Menés par sa charismatique frontwoman, les Néerlandais avancent, sur certains passages, dans un Metal puissant et mélodique à en rappeler un Arch Enemy version Alissa White-Gluz ou encore un The Agonist encore version Alissa White-Gluz (décidément…) et sur d’autres passages dans un Heavy Rock rappelant Lacuna Coil ou encore Delain. Les musiciens sont visiblement très heureux d’être ici, cela se sent, cela se voit et cela s’entend pour le plus grand bien de la foule du Download. Niveau set, The Charm The Fury alterne agressivité et mélodie en piochant par-ci par-là au grès des, désormais, deux albums de sa discographie (« Echoes », « No End In Sight », « Songs Of Obscenity »). Bien sûr, le tout jeune The Sick, Dumb & Happy est mis à l’honneur (« Weaponized », « Down On The Ropes »), mais A Shade Of My Former Self (2014) ne manque pas de participer à la prestation du combo (« Colorblind », « Carte Blanche »). Et c’est donc au bout de cinquante minutes que The Charm The Fury repose les décibels pour laisser la scène libre quelques instants le temps du changement de plateau. Quoi qu’il en soit, c’est une foule visiblement ravie et comblée que le quintet laisse derrière lui (ou plutôt devant lui). Mais bon, trêve de rêveries et direction la Main Stage !
C’est donc juste à temps pour ne pas rater le début de Blink-182 que j’arrive précipitamment devant la grande scène qui arbore fièrement un backdrop à l’effigie de la bande originaire de Poway. Le set commence par « Feeling This » et « Rock Show » qui dénotent tous deux directement la sonorité Pop-Rock, Punk-Rock que l’on connaît à Travis Barker et ses compagnons musicaux. Niveau déroulement de setlist, Blink-182 alterne nouveautés, notamment en interprétant quelques titres de son dernier album en date, California, (« Bored To Death », « Cynical », « Brohemian Rhapsody ») et grands classiques (« All The Small Things », « Dammit »). Mais je ne sais pas, quelque chose me dérange dans la prestation des Américains sans que j’arrive réellement à savoir quoi, en quelque mots je dirais tout simplement que je ne suis pas convaincu du spectacle Blink-182, et visiblement je ne suis pas le seul. Le trio reste assez statique sur scène et arbore un air peu emballé, ce qui ne facilite pas tellement les « pas trop fans » à entrer complètement dans ce show. Ne tombons pas pour autant dans le drama puisqu’une partie du public semble apprécier et apprécie tout simplement le set envoyé par Mark Hoppus et les siens. Quoi qu’il en soit, définitivement je n’arrive pas à me plonger dans le bain (de foule ou non) de ce concert et, ce, en dépit de morceaux comme « Violence », « Sober », « She’s Out Of Her Mind » ou « Family Reunion ». C’est donc, pour ma part, un constat amer qui se dresse en arrière-plan de ce concert de Blink-182. Constat qui, au bout de quelques titres, me conforte dans mon choix d’aller me déchaîner en compagnie de Jamey Jasta sur une scène mitoyenne.
Parallèlement à la Main Stage, il y avait donc une scène qui s’agitait fort bien, très fort bien même, et je m’y dirigeai aussitôt puisque Hatebreed envoyait déjà une bonne dose de Hardcore. Normal, c’est Hatebreed putain !
Du coup, après la bagarre qui entraîne une autre bagarre (plus légère), place une nouvelle fois à de la bagarre plus lourde, pour que Hatebreed ravage la Warbird Stage avec des uppercuts comme « Live For This », « Everyone Bleeds Now » voire « In Ashes They Shall Reap » qui ont fait la renommée de son Hardcore. Pas de doute là-dessus, Jamey Jasta et ses loustics sont bel et bien en forme, la setlist tout comme l’énergie de la prestation le font bien sentir. C’est donc avec la rage et la fougue habituelles de son frontman qu’Hatebreed réveille la B.A. 217 pour que cette dernière se transforme en squat Hardcore où les épaules s’entrechoquent, les godasses décollent de la boue et que quelques mandales se perdent au hasard dans l’amas de membres et de tignasses. Alors, Hatebreed envoie toujours du Hatebreed et ça fait toujours plaisir à voir, mais surtout les classiques sont toujours un plaisir à entendre ! D’ailleurs, il faut dire qu’avec, désormais, neuf albums studio, les classiques commencent à se faire légion et la setlist ressemble à enchaînement d’une quinzaine de titres issus d’un best of (pour cette fois « To The Threshold », « Tear It Down », « Smash Your Enemies »). Outre les classiques, Hatebreed n’oublie pas de mettre à l’honneur son dernier venu, The Concrete Confessionnal, notamment par les singles « Looking Down The Barrel Of Today » et « A.D ». Quoi qu’il en soit, c’est bel et bien sur un classique que ce set puissant des Ricains finira, puisque ce n’est autre que le traditionnel « Destroy Everything » qui est choisi, peu de temps après « I Will Be Heard », pour finir de dépecer le pit du Download Paris.
Après la bagarre qui fit suite à une autre bagarre qui entraîna une autre bagarre, place désormais à une envolée emplie de lourde légèreté et de baleines volantes puisque Gojira s’avance déjà sur la Main Stage 2. C’est donc quelques instants après mon arrivée en face de la petite jumelle de la grande scène, que la bande bayonnaise ouvre sa prestation avec « Only Pain » qui se charge aisément d’alerter la foule qu’elle s’apprête, une nouvelle fois, à gesticuler dans tous les sens. Mais bien plus qu’être une simple occasion de crier « cocorico », Gojira sur l’une des Main Stage du Download, c’est l’occasion d’assister à un show réglé au millimètre près et qui en met autant plein la vue que les tympans, chaque titre étant illustré visuellement et parfaitement exécuté auditivement. D’ailleurs, ce n’est pas « Oroborus », « The Cell » ou encore « L’Enfant Sauvage » qui diront le contraire. Côté setlist, Magma, qui fête sa première année d’existence se voit fort mis en avant puisqu’il est représenté par, pas moins, de six titres (dont les désormais incontournables « Stranded » et « Silvera »). Pour le reste des treize titres composant la setlist, Gojira sort le gros, le gras et l’efficace qui se succéderont pour tamiser le Download et lui faire imprimer une fois pour toutes que Gojira mérite bel et bien sa place de co-headliner. C’est donc par « Backbone », « The Heaviest Matter Of The Universe » et bien évidemment « Flying Whales » (jouée avec l’intro s’il vous plaît !) que la Base Aérienne décollera pour n’atterrir qu’une heure et quart plus tard. Une heure et quart, le temps de caser une prestation maîtrisée qui sera accompagnée d’un solo de batterie et de quelques brèves tirades d’un Joe Duplantier assez bavard, qui sera d’ailleurs l’orateur d’un magnifique discours philosophico-introspectif à base de « quand on ressortira d’ici on sera tous plus forts […] le pouvoir de l’intérieur du corps (et les licornes c’est trop bien) ». Joe qui se targuera d’ailleurs du plaisir qu’il prend à jouer devant cette marée humaine devançant un magnifique coucher de soleil (bon, c’est vrai que c’était beau). Pour la fin, comme d’accoutumé, c’est « Vacuity » qui se chargera de laisser résonner les dernières notes de ce set gojirien. Quoi qu’il en soit, pour cette seconde prestation au Download Festival (en deux éditions !), Gojira a répondu présent et a aisément surpassé les attentes qui pouvaient planer autour de cette prestation.
De l’autre côté, sur la Spitfire Stage, Mars Red Sky décolle également à sa façon avec son Stoner Rock Psychédélique. Alors il était plus que logique d’y consacrer pleinement une oreille et d’y jeter un œil, même si généralement y consacrer les deux oreilles et y jeter les deux yeux c’est mieux. Comme à son habitude, le trio bordelais compte bien s’élever un peu plus haut et décoller de la terre ferme pour aller côtoyer astres et étoiles. Ce n’est d’ailleurs par Mars qui dira le contraire… Blague lourde à part, niveau prestation musicale, comme d’habitude les vocales de Julien Pras répondent à celles du bassiste Jimmy Kinast et le tout est magnifiquement accompagné par les touches rythmiques ou contre-rythmiques des fûts de Mathieu Gazeau. Le tout fait plaisir à voir et à entendre, c’est une certitude ! D’autant plus que les trois Girondins ont également amené dans leur setlist quelques titres de leur dernier album en date, Apex III – Praise For The Burning Soul, sorti fin 2016. Bref, une nouvelle fois une prestation cadrée, maîtrisée et surtout réussie qui ne décevra nullement le public ayant échappé à Gojira pour venir saluer avec une quelconque envie psychédélique le trio de Mars Red Sky.
Laissons désormais la lourdeur et la puissance de groupes comme Dagoba ou Hatebreed, et le côté planant de groupe comme Gojira, Mars Red Sky et consorts pour nous orienter vers la Main Stage 1 et attendre les cinq petites minutes avant le début du set de la première tête d’affiche de ce Download Festival France version 2017 : Linkin Park. Bon, ne le cachons pas, l’annonce de Linkin Park comme tête d’affiche avait déjà fait jaser certains et rendus d’autres heureux. Reste à voir, désormais en live, qui de cet entrain ou de ce repoussement le remporterait. Pour ce soir, Linkin Park opte pour une scène en toute sobriété, puisque même si par la suite le show est calé, la scène n’arbore en revanche aucun décoratif, donc pas grand-chose à se mettre sous la dent visuellement, et c’est bien dommage… D’ailleurs, le défaut de décor sur les planches laisse une sensation de vite sur scène, notamment accentuée par l’espace entre les musiciens. Peu importe l’aménagement de la scène, passons à la setlist désormais ! Et ce qui marque d’emblée est que le mélange entre les titres « Néo » Metal des débuts de Linkin Park (« One Step Closer », « Faint », « Papercut ») et des titres du « néo » Linkin Park d’aujourd’hui en déboussolera plus d’un. En effet, même si les titres dans le style le plus abrupt du Linkin Park du début des années 2000 mettront quasiment unanimement d’accord le public rassemblé ce soir, les tracks du Linkin Park « nouvelle génération » diviseront bien plus, certains allant jusqu’à siffler la prestation de Chester Bennington et compagnie pendant l’enchaînement de titres issus du nouvel album, One More Light. Assurément, le choix artistique de la bande californienne passe mal… Très mal sur ce point… Et donc oui, une partie du public n’hésite pas à démontrer son mécontentement sur « Good Goodbye » ou encore « Invisible ». Quoi qu’il en soit, de mon côté un inconnu chevauchant miraculeusement un dinosaure (qui se dégonflait parfois) profitera de ces variations calmes dans le set de Linkin Park pour m’inviter à boire un coup et trinquer à la santé de sa bestiole gonflable verte.
Après tant d’efforts et d’émotions, un petit détour par Nostromo s’imposait et avec lui, un retour pur et simple à la violence et aux moshpits. Et on peut dire que, depuis leur retour, les Helvètes sont bien déterminés à reconquérir leurs trônes de scènes et à martyriser les pauvres gueux que nous sommes devant l’efficacité de leur mélange Metal-Hardcore-Thrash-Patate dans ta gueule. Pour les non-connaisseurs hé bien… Ben ça tape, ça cogne et ça grunt. Pour les connaisseurs hé bien… Ben ça tape, ça cogne, ça grunt et putain qu’ça fait du bien ! Du coup, réentendre (ou entendre) des titres comme « Delight », « Epitomize » ou encore « Stillborn Prophet » procure la plus belle sensation inlassable de délicate et envahissante brutalité technique. Pas besoin d’en dire plus, Nostromo sert une bonne dose de Nostromo qui nous rendrait presque aussi blancs qu’après une lessive Omo !
Retour à la Main Stage et à Linkin Park, pour le bouquet final de cette première journée (enfin sur la Main Stage, le camping lui va vivre encore quelques heures de concerts ou de beuveries). Et il est assez étonnant que les six d’Agoura Hills finissent leur set par un enchaînement « Numb », « Heavy », « Papercut » pour clôturer définitivement leur prestation sur « Bleed It Out ». Mais peu importe, un circle pit se dessine doucement au milieu du pit sur cette dernière chanson. Le public et le groupe se seraient-ils réconciliés ? Ben à vrai dire, le tiers de la foule est conquis et acquis, un autre tiers fait la gueule et le tiers du milieu est assez indécis ou s’en bat totalement les reins. Il est clair que des titres comme « In The End », « Burn It Down » et « Crawling » (jouée en version piano) ont fait chanter la foule, que des titres comme « Faint » ou « What I’ve Done » l’ont fait remuer mais la trop grande différence entre les orientations artistiques des différents albums passe difficilement. Pour ma part, je dirai que les anciens titres m’ont rappelé quelque peu des souvenirs d’adolescence et aussi une certaine B.O. de Transformers (hein ouais « New Divide » ?!), mais j’avoue avoir eu beaucoup de mal avec les titres issus du dernier album en date, One More Light (comme « Heavy » ou « Battle Symphony »). Alors en prêchant pour ma paroisse, je dirais que la setlist était beaucoup trop orientée vers le « nouveau » Linkin Park (enfin post-Minutes To Midnight quoi) et pas assez vers le « vieux » Linkin Park (Hybrid Theory, Meteora). Mais est-ce que tout cela méritait-il des jets de projectiles ? Des sifflets à la limite, cela se comprend… Quoi qu’il en soit, peu importe mon avis, des sourires se dessinent aisément sur les visages d’une partie de la foule, tandis que l’autre partie de celle-ci s’adonne à l’art de pester contre un groupe ou une prestation tout simplement pas à son goût. Et ça, cela ne relève que d’une simple constatation et non d’un avis…
Oublions quelques instants Linkin Park et même les Main Stages et dirigeons-nous vers le camping, et plus précisément la scène réservée aux adeptes des sardines et des duvets. Car oui, cette année les campeurs disposent d’une scène rien qu’à eux, j’ai nommé la Firefly Stage. Et réjouissons-nous d’autant plus que les premiers à fouler les planches de cette petite dernière ne sont autres que les vétérans nationaux d’Unswabbed signant leur retour. C’est donc quelques minutes après la fin de la prestation de Linkin Park qu’Unswabbed vient maintenir éveiller davantage les campeurs déjà fort bien usés par cette première journée de festival. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas plus que quelques notes qui seront utiles à Unswabbed pour éclipser la prestation de Linkin Park et les débats que celle-ci peut appeler. Il est donc un peu plus de 23h20, lorsque la bande lilloise entraînée par Seb Simon fait son entrée sur la Firefly et la remue au son de son Rock-Metal bien à lui. Ah oui, pour ceux qui ne s’y connaissent pas, Unswabbed ça chante en français (malgré un nom bien shakespearien). Passé l’avertissement, la découverte ou l’habitude, Unswabbed envoie des patates plus ou moins fortement imprégnées Néo Metal (« Rien à Perdre », « Paranoïaque » etc.). Le groupe n’hésite pas à rappeler la joie qu’il éprouve à revenir sur scène, se produire au Download et à mettre l’eau à la bouche sur son prochain album, De l’Ombre à la Lumière, dont la sortie est prévue pour septembre. A ce titre, les Lillois présenteront pas mal de nouveaux titres (« Une Bouteille à la Mer », « De l’Ombre à la Lumière » etc.). Bien sûr, le groupe n’oublie pas ses classiques et fout une sacrée pagaille dans la foule bien réveillée désormais. Bref, un groupe survolté mené par son leader déchaîné, une prestation énergique malgré un petit souci technique et quelques bleus aux épaules de plus qui ne feront de mal que le lendemain en même temps que les courbatures de la veille. Ah oui ! Vilains garnements que nous sommes (ma collègue se reconnaîtra), on s’est aussi bien marrés avec tous les gars qui se sont ramassés en se prenant les pieds dans le champ de poussière recouvrant désormais le pit (retweet si c’est triste). Quoi qu’il en soit, à la fin, tout le monde est content : la foule d’avoir bougé son cul, Unswabbed de retrouver le public et moi d’avoir pu (re)re(re)revoir Unswabbed (ça à la rigueur c’est pas le plus important).
Place désormais à Black Peaks et son Post-Hardcore Progressif qui se chargent de clôturer la journée en termes de concerts, de décibels et de prestations. Alors disons simplement que la bande made in UK et son univers se chargeront tranquillement de finir en beauté cette journée d’un vendredi de festival à Brétigny-Sur-Orge déjà fort bien remplie. Donc voilà, le premier jour du Download Paris est fini, du moins s’agissant des concerts, puisque désormais la nuit et le camping appartiennent aux fêtards, aux adeptes de l’apéro à toute heure et aux chanteurs alcoolisés à plus ou moins haut talent. Et tout ça nous amènera rapidement jusqu’au bout de la nuit et bien au-delà ! Quoi qu’il en soit, la première journée a tenu son lot de promesses mais a également eu son lot de douces découvertes et il me tarde d’affronter la journée du lendemain. Mais pour l’instant, il est plus de trois heures du matin, et même si les voisins de tente sont encore en train de chanter, le repos du guerrier est bien mérité. Et c’est comme ça que s’achève une journée bien remplie et réussie : par un amas de ronflements lourds, bruyants et absolument pas charmants pour un sou !
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