Avant de changer de nom en septembre, Sounds Like Hell Fanzine vous propose de retrouver tout l’été des morceaux choisis de ses publications magazine. Aujourd’hui, retour sur la rubrique « En Chair Et En Encre » avec une interview du boss du Nels Tattoo de Douai. C’était dans le numéro 5 « Spécial Hellfest » publié en mai dernier.


C’est autour d’une bonne frite que nous nous sommes entrevus avec le boss de Nels Tattoo, Antonio Miguens lui-même. Et c’est avec stupéfaction que nous avons réalisé que derrière ce « hardworking man » se cachait un homme très ouvert, et très entrepreneur dans sa démarche.

Propos de Nels recueillis par Justine Meuriche.

 

Bonjour Nels ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Alors salut, moi c’est Miguel Antonio alias Nels !

Quelle est l’origine de ton pseudo ?

À l’époque, je traînais avec un petit groupe d’adolescents assez « Punk » dans l’âme. On se donnait tous des petits surnoms comme ça. Nels vient de là. C’est un surnom que mes potes m’avaient donné à l’époque. Je l’ai gardé en souvenir !

Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer sur cette voie ?

Le tatouage, c’était une façon de vivre un peu différemment. Je n’avais pas envie de changer mon look pour pouvoir postuler à un emploi. Du coup, je suis resté moi-même et j’ai ouvert la boutique. C’était une manière pour moi de vivre de ma passion. Je suis devenu tatoueur par hasard. J’ai toujours dessiné. Quand j’ai déménagé à Grenoble, j’avais une bande de potes – Ils étaient tous tatoués – Je me suis ensuite moi-même fait tatouer chez Crad. J’ai adoré l’ambiance et c’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais devenir tatoueur.

Peux-tu nous parler de ton salon ?

Au début, j’avais juste un petit local de 20m2. J’avais ouvert pour six mois avec le peu d’argent que j’avais. C’était minime à l’époque. Au fur et à mesure, j’ai reçu d’autres tatoueurs du Quebec ou encore de Polynésie en guest. On échange… Puis la boutique a grandi. On s’est retrouvés à deux puis trois, puis quatre. Actuellement, je travaille avec Phil qui tatoue depuis une quarantaine d’années. Il y a aussi Spike nous a rejoints il y a quatre ans. Enfin, il y a Nico. Il était apprenti, maintenant il est indépendant. Il sort de l’Ecole Supérieure des Arts de Saint-Luc.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Je suis inspiré par le tatouage lui-même. J’ai commencé à tatouer des petites pièces. C’est ce qui a contribué à l’évolution de mon style. Je ne crache pas dans la soupe ou dans la fontaine qui me donne à boire. Quand une personne pousse la porte pour n’avoir qu’une petite pièce, je la prends en considération et au sérieux. Je vais réfléchir pour lui apporter la petite touche qui va rendre ça bien. Je fais des petites comme de grandes réalisations. Je suis tatoueur donc je fais du tatouage ! Rien de plus logique ! Je ne suis pas du genre à imposer mon style.

Quelle est ta spécialité ?

Le portrait, tout ce qui est réaliste, j’aime bien. Après, je me suis intéressé à toutes formes de tatouage que ce soit asiatique ou polynésien. Ce sont des tatouages qui ont un sens, qui sont de vraies cartes d’identité. Il y a une culture du tatouage qui date de plusieurs millénaires. Nous, en Europe, c’est surtout du tatouage décoratif.

Le dimanche 5 mars, M6 diffusait un reportage sur les tatouages et la notion d’effet de mode. Le tatouage l’est-il vraiment ?

Ça l’est. Evidemment que ça l’est, on ne va pas se mentir ! Il y a une partie effet de mode mais il n’y a pas que ça ! Depuis que les médias ont mis le tatouage en avant à travers les stars de ciné, les footballeurs et tout ce que tu veux, les gens ont une autre vision du tatouage. Mais pour moi, ça ne représente pas le tatouage. Nous, on se sert du tatouage qui existe depuis des millénaires pour le transmettre à d’autres tatoueurs. Le tatouage ne nous appartient pas. On est juste là pour le retranscrire.

Si tu devais donner un conseil à une personne qui hésite à sauter le pas, lequel serait-il ?

Qu’elle retourne chez elle et qu’elle réfléchisse ! Un tatouage, ce n’est pas quelque chose d’anodin. Faut pas prendre un tatouage comme un vêtement. C’est complètement différent. Après se faire tatouer parce que c’est une mode ou parce que ton pote en a un, ce n’est pas ça la démarche du tatouage. C’est quelque chose de réfléchi. Il faut faire quelque chose qui nous représente et pas parce que ça fait beau.

En dehors de ton salon, où sommes-nous susceptibles de te croiser ?

Sur les chemins de Compostelle ! Pendant des conventions aussi bien sûr. J’ai participé à celles de Toulouse, Biarritz et je vais prochainement participer à celles de Tour et de Saint-Etienne. Je co-organise aussi le Tattoo Convention de Cambrai les 13 et 14 mai prochain au Palais Des Grottes.


Pour le contacter :
Adresse :
84 Rue de la Cuve d’Or, 59500 Douai

Téléphone : 03 27 97 64 92

https://www.facebook.com/pages/Nels-Tattoo/152670908099404


 

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