CYTOTOXIN
GAMMAGEDDON
Brutal Death
Unique Leader Records
3,5/5
Cinq ans après avoir lancé un pavé dans la mare avec Radiophobia, Cytotoxin a écumé en long et en large les scènes d’Europe où ils ont traîné leurs guêtres avec bon nombre de têtes d’affiche. L’album avait reçu un très bon accueil et les prestations live du groupe ont été remarquées à plusieurs reprises. Leur dernier opus Gammageddon est sorti et la tournée associée débutera en septembre. Il était donc temps pour la rédaction de se pencher sur ce nouvel album.
Pour leur troisième LP, les Allemands ont décidé de garder les ingrédients qui avaient fonctionné dans l’opus précédent. On ne change pas une équipe qui gagne. Toutes les composantes de Radiophobia sont présentes dont certaines ont été plus exploitées que par le passé. « Radiatus Generise » ouvre le bal sur un sweeping d’anthologie qui permet directement de se mettre dans l’ambiance. « Gammageddon », « Corium Era » et « Antigenesis » ont le droit au même traitement. On peut dire que le niveau technique des Teutons n’a rien à envier à d’autres formations de Brutal Death. C’est maîtrisé et il faut avouer que la composition et le placement de ces éléments sont bien pensés et donnent vraiment un aspect dynamique à l’album. Ce n’est pas sur toutes les galettes que l’on trouve des sweeps mélodiques et groovy comme ceux présents ici. Le chant de Grimo est égal à lui-même, une voix caverneuse et rugueuse à laquelle il oppose une voix plus « Black ». Que l’on aime ou non, il nous ressert également ses habituels « Bree, Bree…..Bree, Bree » à forte consonance Deathcore. En parlant de Deathcore, on retrouve toujours ses passages très typés comme sur « Outearthered » ainsi que les sempiternelles mosh part qui raviront tout fan du moulinage de bras. Pour rassurer ceux qui n’aiment pas, les Allemands exploitent beaucoup moins cet aspect qu’auparavant. Ils le font avec beaucoup plus de parcimonie et ce n’est pas pour nous déplaire. « Deadzone Oupost » vient couper l’album en deux. Cet interlude nous plonge au cœur d’un groupe de scientifiques venant mesurer au bruit du compteur geiger la radiation environnante. Ce sample n’est pas essentiel à l’ensemble et arrive comme un cheveu sur la soupe. Et c’est le seul problème de cet opus. Cytotoxin a, de temps à autre, tendance à faire monter la sauce pour aussitôt la faire retomber avec des influences tirées d’autres styles et qui ne semblent pas s’intégrer à l’ensemble. Ils sont tellement plus efficaces quand ils envoient le bois sans faire de copeaux que l’on en devient exigeant. Mais restons objectif, le quintet nous livre quand même un Gammageddon très abouti.
En résumé, cet album nous prouve une fois de plus qu’il faudra dorénavant compter avec les Allemands sur la scène Brutal Death actuelle. Le groupe maîtrise son sujet sans pour autant nous étonner ou innover. Cytotoxin n’est pas là pour se réinventer mais plutôt pour enfoncer le clou et ils le font bien. Espérons juste que l’album ne pâtira pas des dernières grosses sorties dans le style.
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