On les avait découverts au Raismes Fest, ils s’étaient ensuite produits dans le cadre du Bully On Rocks, puis au Hellfest… Les Allemands de The New Roses ont désormais toutes les cartes en main pour devenir une des futures valeurs sûres du Rock, la preuve en est avec ces dates qui ne cessent de tomber un peu partout en Europe. Alors après un Dead Man’s Voice (2016) d’excellente facture, pas question de se reposer sur ses acquis. One More For The Road arrive de près et compte bien convertir ceux qui ne croyaient pas encore en eux !
Propos de Timmy Rough (chant/guitare) recueillis le 20 juillet 2017
Salut ! Comment te portes-tu depuis le concert que The New Roses a donné au Hellfest ? Ce n’était pas trop difficile de jouer aussi tôt ?
C’était un peu tendu, c’est vrai. La veille, nous étions à Paris (au Forum de Vauréal, NDLR) et avions partagé la scène avec les Dead Deasies. On a roulé toute la nuit pour arriver au Hellfest. Il me semble que nous n’avons dormi que trois heures. Ce n’est pas beaucoup ! J’avais eu pas mal de bons retours sur ce festival. Les magazines et les radios en disent beaucoup de bien ! Mais bon, quand on arrive sur scène, on s’éclate. On oublie la fatigue et on rencontre des gens. C’est un festival très spécial que vous avez là en France ! (D’ailleurs, le groupe a réalisé un clip pour le morceau « Every Wild Heart » qui raconte l’acheminement des The New Roses vers le Hellfest, à consulter ici, NDLR )
À la fin du mois d’août, vous allez sortir le successeur de Dead Man’s Voice, c’est One More For The Road. C’est votre deuxième album en deux ans. C’est depuis que Norman et Hardy sont arrivés que vous avez gagné en inspiration ?
Hardy (basse) et Norman (guitare) nous ont rejoints avant la sortie de Dead Man’s Voice. Ça fait pas mal de temps que nous les connaissons. Nous avons beaucoup d’amis en commun. Quand j’avais seize ans, on avait participé à un tremplin avec mon premier groupe. J’avais été confronté à celui de Hardy. C’est amusant, n’est-ce pas ? C’est cool de voir des gens que tu connais bien rejoindre ton groupe. C’est devenu un membre de ma famille. Norman est plus jeune lui. Il nous inspire beaucoup. Maintenant, quand je compose, j’imagine ce que lui pourrait m’apporter à la guitare.
C’est comme ça que tu as procédé pour l’écriture de One More For The Road ?
Oui ! Je compose tous les morceaux. Après que Dead Man’s Voice est sorti, nous avons énormément tourné. J’essaie toujours de capter l’ambiance générale de la tournée et de l’imprégner à mes morceaux. Quand nous tournons, nous changeons d’environnement, ça reflète, en quelque sorte, notre vie. On voulait que ça se ressente sur le nouvel album… D’ailleurs, c’est pour ça qu’il s’appelle One More For The Road. Nous nous sommes mis d’accord, nous voulions que cet album reflète notre vie sur la route. Je garde toujours quelques riffs dans un coin de ma tête, après je récolte des riffs ici et là. Enfin, j’enregistre les démos, je les fais écouter aux autres membres et ils choisissent, et on enregistre ensemble !
Tu parlais du titre de l’album… Personnellement, One More For The Road (« Une dernière pour la route » en français, NDLR), est le genre de phrases que je sors quand je suis au bar et que je n’ai pas trop envie de partir. C’est un peu ça aussi, non ?
Oui, il y a un peu de ça aussi (rires). Tu sais, quand tu es en tournée, tu ne cesses de rencontrer des gens. Tu bois des verres avec eux, tu discutes. Oui, c’est ce fameux moment où tu n’as pas trop envie de partir… Quand tu veux rester plus longtemps avec tes fans et amis. Cette expression reflète également un état d’esprit particulier. Tu ne sais jamais ce qui peut arriver. Donc tu profites à fond de la vie ! « Une dernière pour la route ! ».
Donc si je résume ta façon de voir le Rock’ n’ Roll, c’est avant tout la musique, mais aussi le fait de partager.
Bien sûr ! Le Rock’ n’ Roll, c’est un état d’âme particulier. Le Rock, c’est le fait d’être fou sur scène et de profiter de l’instant présent. Quand tu joues, tu réalises que tu as beaucoup de chance… La musique, c’est un langage, mais aussi un prétexte pour rassembler les gens ensemble. S’il n’y avait pas de musique, les gens n’auraient pas de raisons de se rendre aux concerts et ne se rencontreraient pas. C’est la combinaison des gens dans la salle et de cette passion commune qu’ils partagent qui permet à cette mentalité d’exister !
Revenons à votre nouvel album, One More For The Road. Ce qui m’a principalement marqué lorsque je l’ai écouté, c’est la manière dont les refrains sont amenés. C’est toujours très instinctif ! Quelle est la partie la plus importante dans un morceau pour toi ? Les refrains ? Les solos ? Tout ?
Je dirais l’ensemble. Mais nous donnons beaucoup d’importance aux refrains, c’est vrai. Nous ne sommes pas comme Led Zeppelin, nous n’écrivons pas de morceaux qui durent plus de 7 minutes. La structure de nos morceaux reste très classique en fin de compte… Mais ce n’est pas un problème en soi. Les refrains que nous proposons sont très dynamiques ! Les morceaux qui figurent sur One More For The Road datent de l’ère « Dead Man’s Voice », ça fait un bail que je les ai écrits ! Tous ces morceaux que nous avons sélectionnés s’imbriquent bien, et proposent une ambiance générale très intéressante. C’est important pour nous que tous les titres aient un lien entre eux.
Vos titres sont taillés pour être joués sur scène, mais aussi pour passer à la radio…
Oui, notamment « One More For The Road », le titre éponyme. C’est un morceau très personnel. Sa structure n’est pas surprenante, mais il passerait bien à la radio. Je ne sais pas si les grosses ondes seraient intéressées à l’idée de nous passer, mais j’aimerais bien !
Les sources d’inspirations des New Roses sont très diverses ! Elles vont de Muddy Waters aux Guns N’ Roses… Pourtant, vous êtes allemands. Est-ce que l’on vous a déjà pris pour un groupe américain ?
Tu n’es pas le premier à me poser cette question. Et c’est vrai, ça nous ait déjà arrivé qu’on nous prenne pour un groupe américain. Je prends ça comme un compliment ! Personnellement, je ne me suis jamais demandé si je devais chanter en anglais ou en allemand. L’anglais est la langue du Rock’ n’ Roll. Point à la ligne. Cette langue est tellement malléable, on peut vraiment tout faire avec ! L’anglais nous permet d’être compris un peu partout. Nous pouvons nous faire comprendre des Suisses, des Français… Avec ces morceaux, nous pouvons tourner partout ! Si les gens pensent que nous sommes anglophones, c’est que nous avons réussi notre pari !
Un morceau a capté mon attention. C’est « Life Ain’t Easy (For A Boy With Long Hair) ». Ce morceau raconte une de tes expériences, non ?
Oui ! (rires) Quand j’étais jeune, j’avais des cheveux longs, mais ils étaient coiffés à la Elvis. À l’époque, les Backstreet Boys avaient la côté, tout le monde n’écoutait que ça au lycée, c’était tout sauf du Rock’ n’ Roll (rires). J’avais mon propre style, moi. Je retirais les manches de mes t-shirts, mais les gens ne me prenaient pas au sérieux. Certains avaient dit à mes parents que je voulais percer dans la musique, ce qui était impensable à l’époque pour un jeune Allemand. On m’a toujours dit que je rêvais. Quand j’ai commencé, c’est vrai, je n’avais pas une thune. J’avais du mal à m’en sortir… Mais en y repensant, je pense avoir réussi. Ce morceau est important, il véhicule un message important. Ne vous contentez pas d’essayer ! Donnez toujours le meilleur de vous-mêmes ! Si tu arrives, tu gagnes ton propre voyage ! À la fin du morceau, je chante « Everybody has changed, but I am still the same »… Ce qui est le cas aujourd’hui. Ce morceau ne concerne pas que ma propre personne, mais bien tous ceux qui aimeraient vivre la même aventure que nous. Si tu crois en ce que tu fais, fonce ! Ne laisse pas les autres se mettre en travers de ton chemin !
Comment avez-vous réussi à rendre la production de votre album aussi instinctive ?
Nous avons une nouvelle fois enregistré au Basement Studio et avons confié les pistes au même ingénieur son, Markus Teske. Nous aurions pu enregistrer l’album ailleurs, et travailler avec un autre ingénieur. Mais on connait tellement Markus… Puis le studio n’est qu’à quelques kilomètres de chez nous… Nous sommes très satisfaits de la production de l’album, à chaque fois, il sait ce qu’on attend de lui ! Pour notre premier album (Without A Trace, NDLR), nous avions fait attention aux harmonies. En ce qui concerne Dead Man’s Voice, c’était déjà une autre histoire. On a mis moins d’effets et on a fait en sorte que l’album soit pur ! Tu sais, tous ces petits détails fâcheux, nous les avons laissés. Les morceaux ne sont pas retouchés, et dès lors, plus naturels ! Nous avons également procédé de cette manière pour One More For The Road. En ce qui concerne le chant, notamment sur le nouvel album, j’ai travaillé ma voix et ai enregistré les parties de chant d’une seul traite. Tu peux même sentir que je suis fatigué à la fin du morceau. Mon souffle devient même plus lourd ! Pourquoi procéder ainsi ? Tout simplement parce que mes morceaux sont écrits pour être joués sur scène. Je veux être en mesure de les jouer, c’est pour ça que j’ai privilégié les prises « live » pour cet album.
C’est vraiment le sentiment que j’ai eu quand j’ai écouté l’album. One More For The Road peut être aussi bien apprécié sur la route, lors d’un road trip avec des amis, ou bien en live ! En plus, il inspire la joie de vivre. C’est vraiment ce dont on a besoin aujourd’hui…
Oui, c’est vrai. Sur Dead Man’s Voice, il y a ce morceau « What If It Was You ». Ça parle de tous ces gens qui ont des problèmes dans la vie. Je n’ai pas besoin de me répéter, ce qui a déjà été dit a déjà été dit. The New Roses ne fait pas dans la politique, mais nous faisons des constats. Nous voulons également transmettre une nouvelle énergie. « La joie de vivre », comme tu dis !
La pochette est assez particulière. Elle est turquoise. C’est très flashy, non ?
Nous avons confié cette tâche à Matthias Bäuerle, une nouvelle fois. Je lui ai donné les morceaux et le nom de ces derniers, et lui ai envoyé une lettre lui expliquant ce que les morceaux représentaient pour moi. Tu sais, le fait d’être sans arrêt sur la route… Tu ne sais jamais ce qui peut t’arriver dans ces cas… Quand tu vis comme ça, tu ne sais jamais si ta journée sera bonne ou mauvaise. Tu ne le sais jamais ! Ici, tous les morceaux correspondent à un symbole particulier, comme un tatouage au final. Notre illustrateur nous a proposé une pochette très colorée qui représente ce bras tatoué. C’est assez inhabituel, et nous nous sommes dits : « Pourquoi pas ! ». Certes, ce n’est pas très Rock’ n’ Roll, mais nous n’avons pas peur d’essayer !
Vous allez tourner pour promouvoir One More For The Road. Les principales dates sont concentrées en Allemagne… La France semble être boudée. Pourquoi ?
Nous reviendrons en France, mais pas maintenant. Nous sommes pourtant prêts… Pour t’expliquer, nous commençons tout juste à nous faire connaitre chez vous. Nos premières dates chez vous sont encore très récentes. Nous avons mis du temps à nous implanter chez vous… Maintenant, il nous faut trouver des dates, de l’espace pour pouvoir nous produire à nouveau chez vous. En tout cas, nous gardons un excellent souvenir de nos derniers passages en France. Nous avons toujours été accueillis comme des Rois ! (Quelques jours après notre entretien, nous avons appris que le groupe avait été booké au Motocultor Festival 2017)
Sounds Like Hell Fanzine est un média qui met en avant l’actualité Metal des Hauts-de-France. Vous vous y êtes produits à deux reprises. Il y avait le Raismes Fest pour commencer, puis le Bully On Rocks. Te souviens-tu de ces concerts ?
Oui ! Si je me souviens bien, le Raismes Fest est le premier festival où nous nous sommes produits. Ça marque ! Nous avions fait connaissance avec les mecs de The Answer à-bas ! En ce qui concerne le Bully On Rocks, c’est le premier festival français où nous étions en haut de l’affiche ! L’endroit était très sympathique, c’était une sorte de théâtre ! J’en garde un excellent souvenir !
The New Roses a été révélé grâce à la série Sons Of Anarchy. Est-ce que tu penses que regarder la TV est un bon moyen de découvrir des groupes ?
Je ne sais pas… À vrai dire, je ne la regarde que très rarement. Je ne sais même pas ce que l’on y passe en ce moment. Mais après, quand tu as une bonne série qui se sert de ta musique pour en faire sa bande originale, ça ne peut qu’aider. Dans le cas qui nous concerne, nous avons été chanceux puisque Sons Of Anarchy correspond à notre univers ! Il me semble que l’on est le seul groupe européen à figurer dans la bande originale, automatiquement, les gens se questionnent ! Après, à mon humble avis, la télévision ne conduit pas systématique au succès. C’est le fait de se produire encore et encore qui ouvre les portes du succès et rien d’autre quand on joue dans un groupe de Rock’ n’ Roll ! Passer à la TV, c’est cool, mais le plus important, c’est de se produire sur scène !
Ma dernière question concerne le rapport que tu entretiens avec la scène Underground. Je sais que le groupe est occupé, mais est-ce que tu as encore le temps de découvrir de jeunes formations ?
Bien sûr ! Nous recevons pas mal de démos… Les jeunes groupes nous les offrent à la fin des concerts. La semaine dernière, ça devait être un groupe de jeunes de 19 ans. Nous écoutons toujours ce qu’on nous offre… Nous passons ces disques quand nous sommes sur la route ! Quand ils nous intéressent, ça nous arrive de les contacter. Dernièrement, nous avons sympathisé avec les New Generation Superstar. Ces Anglais sont devenus de bons amis ! On va se produire à trois reprises avec eux en Angleterre. Nous allons faire en sorte de leur rendre la pareille en les faisant jouer en Allemagne. C’est important de prêter attention à ces jeunes groupes. Nous venons de là nous aussi ! On nous a toujours donné l’opportunité de nous produire avec de plus grosses formations, pourquoi ne le ferions-nous pas ?
Je te laisse le dernier mot !
« On est très contents de jouer en France » ! Nous sommes impatients de revenir chez vous ! Nous avons pris beaucoup de plaisir à jouer en France, nous y reviendrons dès que possible !
Crédit photos : François Lampin
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