ALICE COOPER
PARANORMAL
Hard Rock / Shock Rock / Glam Rock
Ear Music
3,5/5
L’oeuvre d’Alice Cooper mérite que l’on s’y attarde : une productivité exemplaire pour un artiste, Vincent Furnier, qui n’a jamais cessé de renouveler le style dont il a été l’initiateur avec Kiss dans les années 70 : le Shock Rock. Ont donc découlé au fil de sa carrière d’énormes classiques tels que Welcome To My Nightmare, School’s Out, Trash et même Hey Stoopid. Alors que faire en 2017 ? Que prouver aujourd’hui ? Que la flamme est toujours entretenue ? Oui. Néanmoins, l’énième collaboration entre Vincent Fournier et Bob Ezrin prouvera-t-elle une nouvelle fois que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ? Les avis sont tranchés !
Alice Cooper a pris l’habitude d’inviter quelques « grandes stars » du Rock pour la réalisation de ses albums. Rappelez-vous, c’est ce qu’il avait fait pour Welcome 2 My Nightmare. Kesha (oui !) avait participé à l’écriture de « What Baby Wants », de même que Keith Nelson (Buckcherry) pour « Caffeine ». Alors, c’était évident. L’illusionniste a voulu d’immortaliser une nouvelle fois son amitié avec d’autres personnalités. Qu’en est-il de Paranormal ? Billy Gibbons (ZZ Top) assure les parties de guitares « bottleneckées » sur « Fallen In Love ». Roger Glover (Deep Purple), lui, donne du relief à « Paranormal » avec sa basse tandis que Larry Mullen (U2) se charge de l’intégralité des parties de batterie. De beaux invités, certes, et bien qu’on ne puisse pas contester leur apport, c’est bien Vincent Furnier qui est à la tête de son orchestre, et personne d’autre.
Paranormal est un album sensiblement différent de ses deux prédécesseurs, Welcome 2 My Nightmare et Along Came A Spider, mais ne renouvelle cependant rien. On peut pourtant se laisser entraîner par la richesse des registres entrepris par l’artiste (Rock ‘n’ Roll, Glam Rock et Hard Rock…) et notamment cette production très « rétro » dans l’âme. « Paranormal » et « Paranoiac Personality » remplissent bien leur rôle de « hit » avec ces rythmiques alambiquées, languissantes et leurs refrains un poil radiophoniques, menés par un illusionniste, qui tient encore le coup sur le plan vocal. « Fallen In Love » et « Fireball », quant à eux, contribuent au groove de l’album, mais ne surprennent guère. Jusqu’au final très paisible de « The Sounds Of A », on est pris par la qualité de l’enregistrement, mais jamais Paranormal ne crée l’exploit de tromper, de duper et d’étonner son auditeur. C’est très Rock ’n’ Roll, de bon goût, mais très limite pour un magicien qui veut faire dans le « paranormal ». Ses tours de magie sont revus, archi revus… Au bout des 34 minutes, une réaction : « déjà ? ». Mais, au fil des écoutes, on adhère, et on finit même par s’attacher. C’est peut-être ça, la magie, non ?
Paranormal, c’est aussi et surtout un deuxième disque. Il comprend deux titres enregistrés avec une partie du « Alice Cooper Band » d’époque (Vincent Furnier, Michael Bruce, Dennis Dunaway et Neal Smith) et des classiques interprétés et enregistrés « live ». Certes, « Genuine American Girl » (très The Beach Boys dans l’âme) et « You And All Of Yours Friends » (trop prévisible) n’apportent rien de très croustillant, mais auront le mérite de concrétiser des retrouvailles musicales esquissées sur Welcome 2 My Nightmare (chacun avait pris part à la conception d’un titre, mais séparément. Cette fois-ci, ils ont composé et enregistré les morceaux ensemble).
C’est « School’s Out » qui ferme le deuxième disque, et l’heure est déjà au bilan. Paranormal n’est pas un album si magique que ça. Il contient certes de bons moments, mais un réel manque d’ambition s’est fait ressentir au fil des écoutes. Il plaira cependant aux fans d’Alice Cooper qui ont adhéré à chacun de ses albums, car le monsieur reste toujours une valeur sûre. À bon entendeur.
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