Peu de groupes de Speed/Thrash peuvent se targuer de rencontrer un succès aussi fulgurant que celui des Evil Invaders. En effet, leur premier album, Pulses Of Pleasure, leur avait permis de se faire connaître un peu partout en Europe, et ce par le biais de leur label, Napalm Records. C’est donc à quelques semaines de la sortie de Feed Me Violence (prévue pour le 29 Septembre) que nous sommes allés à la rencontre de Joe (chanteur, guitare) et Joeri (le nouveau bassiste de la formation) à l’Alcatraz Festival, où les Belges ont inauguré la toute nouvelle scène, La Swamp. 

Propos de Joe et Joeri recueillis le 11 Août 2017 à Courtrai (Alcatraz Festival)


Comment vous portez-vous depuis votre voyage en Slovénie ? (le groupe revient de Slovénie, des Metal Days plus précisément, où il s’est produit, NDLR) 

Joe : Le public était génial, on nous a réservé un superbe accueil là-bas !

Est-ce que vous vous souvenez de cet énorme canard en plastique qui avait volé dans le pit ? 

Joe : Oui ! (Rire)

Joeri : Je ne vois pas de quel canard tu es en train de parler…

Joe : Mais si, la structure gonflable qui était dans le public !

Joeri : Ha ! Je ne sais pas pourquoi il y avait ça là, il devait y avoir de bons groupes et une bonne ambiance ce jour-là !

Joe : Ils aiment bien les structures gonflables là-bas ! (rires) J’avais déjà fait l’Obscene Extreme, mais là, les Metal Days, c’était vraiment mieux ! Je suis resté quelques jours de plus, le cadre est vraiment exceptionnel !

Oui, mais nous n’avons pas été gâtés par le temps cette année… Il y a eu trois orages en deux jours ! Les Allemands, pourtant, n’avaient pas le morale en berne. Ils s’amusaient dans les flaques de boue avec cette fameuse bouée en forme de canard. D’ailleurs, c’est après votre show que le troisième orage a éclaté… Qu’avez-vous pensé de votre gig là-bas ?

Joeri : Les gens ont bien aimé, nous avons eu quelques très bons retours de la presse…

Joe (prend une petit voix et me siffle dans l’oreille) : Oui, enfin, personne ne le dit quand c’est pas bien de toutes manières ! (rires)

Vous vous être produits aujourd’hui dans le cadre de l’Alcatraz Festival… C’est une sorte de consécration pour vous, non ? C’est la première fois que vous vous y produisez…

Joeri : Nous étions les premiers à jouer sous la tente aujourd’hui, mais ça a été au-delà de mes espérances. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre au départ, mais je suis totalement ravi par la manière dont les fans nous ont accueillis. Je connais bien le festival. Au départ, ça ne se déroulait que sur une journée, puis deux, puis aujourd’hui trois ! La tente était pleine…

Joe : C’était excellent. Quand nous avons joué « Fast, Loud ’n’ Rude », un Wall Of Death s’est formé ! On n’avait rien à faire, rien à dire, les fans ont formé un Mur de la Mort par eux-mêmes ! Génial !

Joeri : Le public s’est bien foutu sur la tronche ! Il y avait pas mal de circle-pits aussi…

En tant que fans, ça vous arrive de venir régulièrement ici, à l’Alcatraz Festival ? 

Joe : Oui, mais je n’y vais pas tous les ans. J’y suis allé il y a trois ans pour aller voir Twisted Sister.

Joeri : Oui, je connaissais ce festival bien avant avoir rejoint Evil Invaders (Joeri a rejoint le groupe en 2015 et a remplacé Max qui, lui, est passé à la guitare solo, NDLR). C’est un rendez-vous immanquable aujourd’hui !

Joe : L’affiche est toujours mortelle ici… Je viens d’aller voir Krokus là ! C’était dantesque !

Oui, on m’avait bien précisé que tu ne voulais pas que l’interview ait lieu pendant ce concert (rire)…

Joe : Oui ! C’est la première fois que je les voyais. Ça fait plus de quinze que j’écoute ce groupe pourtant… Ils étaient passés par chez moi il y a une dizaine d’années, mais j’étais trop jeune et j’avais déjà fait le Graspop Metal Meeting, alors ma mère m’a sorti une phrase du genre (il imite sa mère) : « Tu es déjà allé au Graspop, tu restes à la maison, c’est bon maintenant, blablabla ! » (rire)

Un nouvel album d’Evil Invaders va voir le jour à la rentrée. C’est Feed Me Violence ! C’est le deuxième que vous sortirez via Napalm Records. Pourquoi pouvons-nous dire qu’il est différent de son prédécesseur, Pulses Of Pleasures ?

Joeri (enthousiaste) : Car je joue dedans !

Joe : Nous avons bien évolué en tant que musiciens, c’est une sorte d’Evil Invaders 2.0. que les fans retrouveront sur Feed Me Violence ! Les tempos sont également différents sur ce nouvel album. Nous avons fait en sorte de les varier… Je pense que ceux qui n’avaient pas aimé notre premier aimeront peut-être celui-ci ! Il est peut-être plus accessible ! En fait, je me suis fait une idée sur sa future réception seulement quand j’ai écouté le mixage final. J’étais assez optimiste ! Je tiens à rassurer nos fans, ils ne seront pas perdus, nous sommes toujours « Evil Invaders ». Nous avons juste évolué !

Vous avez changé de producteur pour cet album ? 

Joe : En fait, nous avons essayé de changer de producteur, parce que nous voulions essayer de nouvelles choses. J’ai essayé de travailler avec d’autres personnes, et j’ai perdu beaucoup d’argent en fin de compte… Pour finir, nous avons travaillé avec la même personne, Walter « Sarge » Zwol. C’est également lui qui a fait notre son aujourd’hui.

Vous aviez sorti un EP l’année dernière, c’est In For The Kill. Il ne contient que quatre morceaux, deux nouveaux morceaux et deux titres « live ». Vous n’auriez pas pu attendre et les mettre ainsi sur votre nouvel album ? C’était quoi le projet ? 

Joe : Le projet était de réaliser quatre nouveaux morceaux au départ… Mais à l’époque, nous tournions beaucoup et nous avions une belle tournée qui s’annonçait avec Suicidal Angels. Nous nous sommes dit que ce serait pas mal de réaliser quelques nouveaux morceaux pour marquer le coup. On était déjà en avril et nous avons contacté Napalm Records pour expliquer que l’on voulait sortir un EP en septembre. Ils nous ont expliqué que l’idée les intéressait… Mais il leur fallait les titres avant la fin du mois de juin… Les morceaux n’étaient pas encore prêts et nous étions au Brésil quand le marché a été conclu ! Nous avions deux morceaux en cours de composition, et deux autres en « brouillon »… Du coup, quand on est rentrés, on a pris nos guitares, et on a travaillé comme des fous ! Nous nous sommes concentrés sur deux titres, nous avons fait en sorte de les perfectionner. Ensuite, je suis allé voir notre ingénieur son. Il avait fait quelques prises « live ». Nous avons pris les meilleurs enregistrements et les avons inclus dans l’EP…

J’imagine que les deux morceaux qui n’étaient pas finis ont trouvé leur place sur le nouvel album !

Joe : Je ne sais plus… C’était vraiment des bribes de riffs. Rien de plus ! On s’est demandé s’il était bon de mettre « Raising Hell » dans le nouvel album… Personnellement, le nouvel album est très bien comme il est donc je ne voyais pas trop l’intérêt ! Si nous l’avions réenregistré, il aurait juste sonné d’une autre façon. Ça n’aurait pas été très intéressant !

J’imagine que les mecs de Napalm Records ont été compréhensifs… 

Joe : Oui, c’est moi qui me mets une pression de dingue ! Nous prenons du plaisir à composer, mais ce que nous voulons, nous, c’est jouer de nouveaux titres sur scène. Imagine, jouer tout le temps les mêmes titres… Quel ennui ! Nous adorons tourner, mais des moments, il faut s’arrêter et composer, se renouveler pour repartir encore plus fort par la suite ! C’est ce qui s’est passé pour Feed Me Violence, on avait réservé le studio pour l’hiver, mais on n’arrêtait pas de nous contacter pour jouer… Ça nous embête de devoir dire « non », mais c’est pour le bien de nos fans…

J’aimerais revenir sur votre collaboration avec Napalm Records… Ils sont là depuis vos débuts. C’est un label qui aime soutenir les jeunes valeurs sûres. Est-ce vous pensez que c’est ce qu’il cherche à faire avec vous ? 

Joe : Oui, carrément ! Ce label, en plus d’être pro, est très ouvert. Il signe vraiment de tout. D’ailleurs, tu peux voir tout ça sur leur chaîne Youtube. Quand tu regardes le clip de « Mental Penitentiary »…

Tu as dû souffrir lors du tournage de ce clip… (rires) (à consulter en bas, NDLR)

Joe : J’ai souffert, oui ! (rires) Mais pour revenir à ce clip, vu qu’il est diffusé sur la chaîne Youtube de Napalm Records, nous pouvons atteindre de nouvelles personnes et avoir de nouveaux fans, ce qui n’aurait pas été le cas si nous avions posté la vidéo sur notre propre chaîne…

Joeri : Et notre but est de diffuser le plus largement notre musique, donc…

… Pour le nouvel album, comment avez-vous procédé pour composer. C’est toi qui te charges de tout, Joe ? 

Joe : Non ! Pour cet album, nous avons procédé d’une autre façon. On a composé tout ça ensemble et pareil, pour les paroles. Pour le premier album, j’avais écrit l’ensemble des textes, cette fois-ci, Max (initialement le bassiste, devenu guitariste du groupe par la suite, NDLR) m’a aidé. Maintenant, on se connaît tellement qu’on est capable d’écrire des musiques ensemble. Ça compte beaucoup pour moi…

Est-ce que vous pouvez toucher quelques mots concernant votre tournée en Amérique Latine ? Ils sont comment les fans là-bas ? 

Joe : Quand tu fais de la merde, ils te cassent la gueule ! (rire) Mais nous avons eu de très bons retours. C’était très intense aussi bien dans le pit que sur scène. Ça leur arrivait même de monter sur scène pour se jeter dans le public. Une fois, nous avons joué dans un endroit assez piteux, dans un petit club, Max venait de rencontrer un problème de basse. On a dû arrêter le concert plus tôt à cause de ça et un des gars du public m’a pris (Joe me prend par le col) et m’a gueulé dessus : « Play more, play mooooooore » (Joe imite le fan en colère)… Ils étaient fous !

Nous devons écourter l’interview par manque de temps malheureusement… Ma dernière question sera donc la suivante : pourquoi devrions-nous nous procurer Feed Me Violence à votre avis ? 

Joeri : Car il est génial !

Joe : Achetez-le, point à la ligne ! (rire)

Crédit photos : Tim Vermoens (TimVermoensPhotography/)


Evil Invaders, c’est : 
Joe : Chant / Guitare
Max : Guitare Lead
Senne : Batterie
Joeri : Basse
Discographie : 
D-emokill (2009)
Evil Invaders (EP) (2013)
Pulses of Pleasure (2015)
In for the Kill (EP) (2016)
Feed Me Violence (2017)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.