GRAVE PLEASURES

MOTHERBLOOD

Post-Punk / Death-Rock

Century Media

5/5


Du nouveau chez Grave Pleasures qui revient deux ans après son premier album Dreamcrash et quelques mois après son EP, The Funeral Party. Grave Pleasures, qui est né sur les cendres du groupe Beastmilk, entend bien écraser tout sur son passage avec un album résolument Pop, résolument Dark, résolument Old School, mais aussi résolument moderne. Une feuille de route qui en impose, mais dont le pari est largement remporté par la bande à Mat Mc Nerney.

Mais avant quelques présentations s’imposent. Grave Pleasures, c’est la réunion d’un duo : Mat Mc Nerney (ex-Hexvessel) au chant et Valtteri Arino à la basse. Un premier groupe, Beastmilk, émerge à Helsinki, en Finlande, fin 2010. Il se fait vite remarqué, mais un changement de line-up vient perturber la donne et pour repartir comme de zéro, le groupe en profite pour changer de nom en plus de ses musiciens. Rejoignent donc « l’aventure Grave Pleasures » les musiciens Juho Vanhanen (Oranssi Pazuzu) à la guitare lead, Aleksi Kiiskilä (ex-Kohu 63) à la guitare et Rainer Tuomikanto (Ajattara, ex-Shining Swe) à la batterie.

Avec pour objectif d’explorer les tréfonds de l’âme humaine, de mettre en relief le côté sombre et sale de tout à chacun, le quintet ne cède pas à la facilité en proposant une musique et des rythmiques très entraînantes, presque en opposition avec son propos… Et ça marche ! En septembre prochain, ils reviennent avec un deuxième album intitulé Motherblood, que nous avons eu le plaisir d’écouter, à l’extrême, jusqu’à l’overdose !

Au programme, dix titres n’excédant pas les quatre minutes, excepté « Atomic Christ » et son intro très théâtrale qui lorgne vers Alice Cooper ou The Doors. Des titres calibrés pour la radio, et pourquoi pas les stades tant le sens de la chanson, entraînante et hypnotique, prend ici ses lettres de noblesse. Cela commence avec le single « Infatuation Overkill », et ses guitares sombres, mais accrocheuses, qui a déjà eu les honneurs d’un clip où les membres du groupe se font maltraiter de maintes façons possibles. Cela continue avec « Doomsday Rainbows » où les graves profonds de la voix de Mc Nerney rappellent The Cure et où la section rythmique lorgne vers le Noise d’un groupe comme celui des Canadiens de Metz. Et puis arrive « Be My Hiroshima », deuxième single de l’album où Mc Nerney survole le titre avec des aigus maîtrisés et une ambiance presque Old School, à la Blue Öyster Cult .

Le reste de l’album est à l’image de son début : « Un vrai roudoudou qui nous coupe les lèvres et nous nique les dents » pour citer Renaud et son nostalgique « Mistral Gagnant ». C’est, en effet, un peu comme si le groupe était dans une faille spatio-temporelle, où des atomes de Depeche Mode, de Killing Joke et de David Bowie venaient fusionner avec des lignes de basses catchy et des lyrics qui célèbrent la fin du monde et les débordements affectifs. Un foutraque « foutracks » qui donne la pêche et nous invite à sauter pieds joints et sourire aux lèvres dans la marmelade du Big Bang final. Juste ce qu’il faut pour masquer nos peurs et ne pas laisser nos larmes couler.

En résumé, Grave Pleasures le fait « grave » et c’est avec une excitation certaine que nous prendrons plaisir à suivre le groupe sur scène dès que possible. En attendant, Motherblood rythmera notre fin d’année, un pas après l’autre vers l’hystérie collective.

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