IMPLORE

SUBJUGATE

Death/Grind

Century Media

4,5/5


Voilà une formation qui a décidé de mettre les bouchées doubles pour percer ! Implore n’a commencé à se produire qu’en 2013 et pourtant, ils ont déjà six objets à leur actif ! Il faut dire qu’il n’y a pas de temps à perdre. Deux ans après leur premier « full length », Depopulation, sorti chez Pelagic Records, les Germaniques reviennent sur le devant d’une scène qu’ils n’ont jamais véritablement quittée avec Subjugate, un album qui va voir le jour prochainement via l’écurie Century Media.

Distillant un Death/Grind sans concession, Implore a maintenant toutes les cartes en main pour devenir une référence du genre. C’est bien cette mentalité qui a amené le groupe à composer en un temps record une panoplie de titres renouant avec une esthétique profondément marquée par Carcass, mais aussi les groupes de Porno Grindcore (Gutalax et Rectal Smegma en têtes de liste). Les titres de Subjugate ne dépassent donc jamais les 3 minutes. La moyenne étant de 2 minutes, les Allemands peuvent ainsi varier les tonalités de leur musique, tout en gardant une hargne exemplaire.

Désormais à quatre (et non plus à trois comme ce fut le cas pour Depopulation), Implore s’offre les conseils avisés de son nouveau guitariste, Markus, même si ce dernier n’a pas participé à l’enregistrement des morceaux. Un autre nouveau membre, Guido (batterie) a lui contribué à l’album. Il inculque à Subjugate un petite touche « Crust/Hardcore » pas trop dégueulasse. Elle prend le contre-pied de ce que l’on était en droit d’attendre d’une telle musique. En somme, Implore y présente un Grind suffisamment personnel pour que l’on s’y attarde.

Comme dit ci-dessus, l’album est composé quinze titres, très courts, très vifs (en moyenne 220 BPM) totalement différents les uns des autres. Certains s’inscrivent dans la lignée du Death/Grind, tels que « Cult Of El », « Cursed Existence » et « Totalitarian », d’autres sont dignes des plus grands du Hardcore à l’instar de « Patterns To Follow » et « Desolated Winds », tandis que d’autres font l’objet d’expérimentation (« Enocide », « Boundary »). Clairement, on ne cesse d’être surpris par la richesse des styles exploités par Implore, et ce, à chaque écoute.

Plus surprenant encore, le groupe consolide ses inspirations Punk en se reposant sur les méthodes de ses aînés. Ce sont des compositions qui sont composées instinctivement pour faire un carnage en live… La production veut donc reproduire une sorte d’ambiance « live ». Les petits effets « roots » tels que des larsens (sur « Paradox » et « Technology A Justification For Killing » notamment) et autres dérapages contrôlés rendent l’album authentique et naturel au possible.

Un petit mot en ce qui concerne le souffle de Gabriel. À la frontière du Death, du Grind et du Hardcore, ce hurleur des temps modernes peut varier ses intonations, notamment sur « Cursed Existence ». Le bonhomme crie et s’exprime de telle sorte que ses sujets (très sérieux, même philosophiques et politiques par moments comme sur « Loathe » et « Totalitarian ») fassent le plus grand effet sur les masses.

Implore confirmera sans doute son ascension avec Subjugate et sa demi-heure de musique extrême. Maintenant que l’avis de la rédaction est unanime, encourageons les Allemands à s’affirmer sur les plus grandes scènes d’Europe, comme ce fut le cas cet été aux MetalDays.

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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