Par moments, une interview peut s’avérer être un exercice difficile. Il faut être en phase avec l’actualité du groupe concerné, lui poser des questions pertinentes, le surprendre avec d’autres questions encore plus percutantes. Un exercice en somme. Mais lorsque l’on se retrouve avec les membres de Bukowski, tout devient plus simple ! C’est à quelques heures de la dernière date française avant une petite pause bien méritée, que nous nous sommes entretenus avec un groupe, dont le projet ne cesse de prospérer.
Propos du groupe recueillis par Axl Meu et Hyacinthe Gomérieux.
Retranscription par Axl Meu.
(Mathieu Dottel feuillette le dernier Heretik Magazine)
AmenRa, je ne connais pas trop… Ils sont Suisses ?
Belges. L’interview a été réalisée au Festival de Dour. Ils vont sortir un nouvel album ! Quoi qu’il en soit, vous revoilà ici, à Rexpoëde dans le cadre du festival Du Metal A La Campagne, deux ans après votre dernière performance ici-même… À l’époque, Clément Rateau venait juste d’intégrer le groupe…
Clément Rateau (guitare) : Oui, nous sommes des vieux amis. Dès que Fred (Duquesne, NDLR) est parti rejoindre Mass Hysteria, ils m’ont appelé pour que je vienne le remplacer, ce que j’ai fait.
Vous souvenez-vous de la dernière performance que vous avez donnée ici ?
Mathieu Dottel (chant, guitare) : Bien sûr ! Il y avait nos potes de Dagoba. C’était une sacrée bonne soirée… Je sais maintenant qu’il faut que je fasse attention à la marche. C’est de suite ce à quoi j’ai pensé quand je suis arrivé dans cette salle.
L’album On The Rocks venait juste de sortir, via Verycords. C’était votre deuxième collaboration…
Mathieu Dottel : Nous avions signé un contrat pour deux albums…
On le connaît bien cet album maintenant. Il a bien tourné sur nos platines. Avec le recul, il y a des pistes qui peuvent paraître amusantes comme « Scarecrow », qui est un hommage indirect à Ghost….
Mathieu Dottel : Il y a pas mal de clins d’œil dans cet album. Nous l’avons agrémenté de petites touches assez funny faisant référence à nos groupes de chevet…
Il y avait notamment cette référence à Rage Against The Machine sur « White Line » qui en a marqué plus d’un.
Mathieu Dottel : C’est plus qu’un clin d’oeil, là ! On l’a totalement enregistré de sorte qu’il ressemble à un morceau de Rage Against The Machine. (Il imite le solo de « Bulls On Parade » de RATM). On a fait attention que le clin d’œil ne dépasse pas les 30 secondes, sinon, c’était pour notre poire !
C’était donc vraiment intentionnel !
Mathieu Dottel : En fait, ce qu’il faut savoir, c’est que Tom Morello (Prophets Of Rage, ex-Rage Against The Machine, ex-Audioslave, NDLR) devait figurer sur Hazardous Creatures. Il devait contribuer sur « Troublemaker », mais ça ne s’est pas fait en fin de compte. Il a été pris par le temps, il est parti en tournée avec Bruce Springsteen. Pour oublier notre frustration, nous avions décidé à l’époque de faire notre propre « featuring ». On a imité son style sur « White Line ». Il faut savoir qu’on vénère ce mec au sein de Bukowski.
J’imagine que vous vous êtes donc intéressés à Prophets Of Rage…
Mathieu Dottel : J’ai écouté quelques titres… J’ai eu de très bons échos en ce qui concerne les concerts qu’ils ont donnés au Download Festival et au Hellfest. C’est surtout depuis ces gigs que je me suis intéressé à ce phénomène. Il faut dire que jouer aussi haut, quand on est encore une « jeune » formation, ça aide énormément !
On The Rocks est donc sorti en 2015. Nous sommes bientôt en 2018… On imagine que vous bossez activement sur son successeur !
Mathieu Dottel : On entre en studio avec Francis Caste en janvier prochain avec toute l’équipe de nos débuts, notamment Mamzelle Mamath, qui avait réalisé l’artwork de The Midnight Sons à l’époque, notre deuxième album. On reprend les anciens, et on les ajoute à la nouvelle dream team… Le résultat sera très bon. En ce qui concerne le label, nous ne serons plus chez Verycords. On va aller voir ailleurs, il y a pas mal d’autres labels qui valent la peine.
Vous me parlez de cette dream team… C’est bien beau tout ça, mais il sonnera comment ce nouvel album ?
Mathieu Dottel : On va vraiment se lâcher. Il sera très « péchu », mais il y aura également de la place pour tout le monde. Chacun s’exprime à sa manière. Il y a des idées neuves, puis ce sera le premier album sur lequel officie Clément. Il ajoute sa patte… Pour l’instant, nous avons maquetté cinq morceaux, et il y en a une dizaine en attente. Ça s’annonce très prometteur !
Dans On The Rocks, il y avait ce morceau « Birth » qui se détachait vraiment du lot, c’est une ballade…
Mathieu Dottel : Fred Duquesne avait quelques riffs dont il ne savait pas quoi faire. C’était des riffs très calmes, très posés. Ce morceau parlait de la naissance de sa fille et il a demandé à Julien d’écrire quelques paroles là-dessus. Et voilà le résultat !
(L’interview est interrompue par le concert de Stengah. Nous migrons dans les loges pour continuer l’entretien.)
Connaissez-vous le groupe qui est en train de jouer ? C’est Stengah, une valeur montante des Hauts-de-France !
Mathieu Dottel : On a écouté ! Ça envoie du lourd ! On ira boire des coups avec eux après, ils m’ont l’air très sympathiques.
Ils se sont produits au tremplin du Wacken cet été, et ont figuré parmi les finalistes… ! Bref, revenons à votre nouvel album : Vous avez déjà des idées de nom ?
Julien Dottel : Oui ! Enfin, je ne sais pas si on peut le dire ou pas… Bon, on le dit ! En exclusivité pour Heretik Magazine (rires). L’album s’intitulera Bad Habits, « les mauvaises habitudes ».
Ça parle de vos habitudes de vie ? Vos mauvaises habitudes à vous ?
Mathieu Dottel : Oui et non ! Ça parle également des mauvaises habitudes que prennent les autres… Ça ne parle pas que de nos excès personnels. Ça traite de ceux des autres en général, des lignes qu’ils franchissent. On vous en dira plus par la suite !
Ça fait maintenant dix ans maintenant que vous êtes sur la route ! Qui fait jouer Bukowski aujourd’hui ?
Mathieu Dottel : C’est Rage Tour. Notre collaboration se passe à merveille !
Dites-donc… Rage Tour était bien représenté ce week-end au festival Du Metal A La Campagne. Black Bomb A, Loudblast, Headcharger, vous…
Mathieu Dottel : Oui ! D’ailleurs, hier, nous nous sommes produits en compagnie de Tagada Jones. C’était vachement intense ! C’était au Mennecy Metal Fest. Nous avons dormi sur place et nous sommes arrivés ici… Ça fait de belles soirées tout ça. (rires)
Ce qui est intéressant, et dingue avec Bukowski, c’est qu’on sent que le groupe et la popularité de ce dernier évoluent à chaque fois. Aujourd’hui, je trouve qu’il est difficile de faire aussi bien que vous. Vous avez une formule magique ? Une arme secrète ?
Mathieu Dottel : Non, pas de formule magique pour nous ! On a toujours adoré se produire sur scène. Je pense que c’est ça la clef du succès. Avant on était tous fans, maintenant, on a la chance de se produire sur scène, devant des fans. On a eu l’opportunité de nous produire au Hellfest, au Download Festival (Paris). Ceci dit, on adore jouer dans des clubs… Tout se joue au niveau de la promo que l’on accorde au groupe également.
C’est HIM Média…
Mathieu Dottel : Oui ! Charles (Provost, NDLR) est un très bon promoteur. Je pense qu’il n’y est pas pour rien dans la réussite du groupe.
Oui, de même pour Dagoba.
Mathieu Dottel : Black Nova est excellent ! Malgré le changement de line-up, ils avancent et sont sur le point de s’exporter. Ils ne stagnent pas, ça fait vraiment plaisir à voir, d’autant plus que ce sont de très bons amis à nous.
On peut espérer le même avenir pour vous alors !
Mathieu Dottel : Oui ! (rires). On y travaille ! On a le même manager, donc il se peut qu’il y ait quelques similitudes dans la suite des événements ! Wait (and) see !
Êtes-vous conscients que vous faites découvrir l’auteur Bukowksi grâce à votre musique ?
Mathieu Dottel : Oui, c’est le cas pour vous ?
(Hyacinthe) Oui. J’ai acheté trois de ses oeuvres par la suite.
Julien Dottel : Super ! Personnellement, Au Sud de Nulle Part, est celui que je préfère. C’est ma petite pépite personnelle !
Est-il envisageable que vous vous inspiriez de ses textes à l’avenir comme The Great Old Ones le fait avec Lovecraft ?
Mathieu Dottel : Oui. Pour le prochain album, on pourrait faire référence à quelques-uns de ses textes ou même reprendre des parties de phrase. Il y a des passages très percutants dans ses romans. Ça peut coller avec notre musique…
Vous vous produisez aujourd’hui dans le cadre d’une de vos dernières dates avant de reprendre le chemin des studios…
Mathieu Dottel : Oui, c’est l’avant-dernière date de notre tournée. Nous jouerons prochainement dans le cadre du Boripunk Festival (le 7 octobre prochain à Hautrage en Belgique, NDLR). Après, on s’enferme pour composer, maquetter et enregistrer. On a vraiment besoin de temps afin de nous retrouver chez nous.
Un dernier mot ?
Mathieu Dottel : Merci beaucoup pour l’intérêt que vous nous portez ! Longue vie à Heretik !
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