BLACK SABBATH
THE END OF THE END
Heavy Metal
Eagle Vision
5/5
Toutes les bonnes choses ont une fin, même l’Histoire de nos groupes préférés. Black Sabbath. The End. Loin des idées mercantiles des autres formations concernées, la tournée d’adieu des fabs de Birmingham n’est que la suite logique des conséquences de la maladie de Tony Iommi. Et pourtant, The Iron Man a continué de nous régaler en produisant d’arrache-pied son présumé ultime effort, 13, avant d’embrayer sur cette tournée des adieux en 2015, deux ans après celle ayant servi à promouvoir l’album.
Une dernière date, le 4 février 2017, dans la ville qui les a vus naître, Birmingham. Lieu ô combien symbolique, puisqu’il est aujourd’hui considéré comme « the birth place » du Heavy Metal. Une captation, dans l’optique de la sortie d’un ultime blu-ray. Avant cela, Black Sabbath goûte aux délices de la projection en salle de cette vidéo, comme ce fut le cas il y a quelques jours encore pour David Gilmour. Décidément, le Rock au ciné a le vent en poupe. Ce qui n’est pas pour nous déplaire. Naturellement, quelques images de la ville sont projetées et on y suit les trois membres de Black Sabbath entrer sur scène…
The End Of The End n’est pas un film « concert » comme les autres. On y retrouve cet ultime concert mixé en conséquence (la performance, si elle est un poil trop retouchée, reste très naturelle) et un groupe qui se dit comme « plus populaire » et « plus performant » que jamais. Le « live » est toutefois rythmé par les (trop) nombreux récits que font Ozzy Osbourne, Geezer Butler et Tony Iommi. Ils trouvent malheureusement leur place durant l’interprétation des morceaux. Choix délicat puisqu’ils nous rappellent la mauvaise surprise de The Last Supper (1999) et ses tubes entrecoupés par de longues parties d’interview. On parlait d’un « live » ? Le terme « docu-live » serait plus approprié.
Le mixage a toutefois été travaillé de sorte que l’on puisse rester dans le concert au cours des prises de parole des musiciens. Ces discussions font également office de transition entre chaque morceau et les présentent. On pensera notamment aux allusions aux problèmes d’alcool d’Ozzy Osbourne, à l’absence de Bill Ward sur cette fameuse tournée, aux débuts du groupe, à leurs rapports controversés avec la presse musicale et bien sûr au cancer de Tony Iommi, une confidence qui a débouché sur « Iron Man ».
Autres passages importants du film et pas des moindres : ces scènes intimistes où l’on retrouve les trois musiciens en salle de répétition quelques jours après cette ultime date pour y interpréter quelques reliques, à savoir : « The Wizard », « Wicked World » et même « Changes ». Le plaisir d’être ensemble est palpable, les trois musiciens font le bilan de leur carrière et de leur vie en quelque sorte…
Le concert est retranscrit dans son intégralité. Il est naturellement introduit par « Black Sabbath » et voit son apogée sur « Paranoid ». Mais dans la version « ciné » que nous avons vue, les titres qui semblent avoir été boycottés (« Dirty Woman », « N.I.B. » et « Behind The Wall Of Sleep ») se retrouvent en toute dernière partie après « Paranoid » en guise de bonus. Nous voilà rassurés, tout est en ordre et les dernières minutes sont consacrées à ces petits extras. Par contre, « After Forever » figure parmi les grands absents, bien qu’il ait été interprété lors de ce fameux soir de février 2017…
Un dernier mot en ce qui concerne la captation des images. Elles sont hautement définies et les différents plans « séquence » nous permettent d’appréhender le riffing des musiciens dans les meilleures conditions possibles, notamment le solo de « Dirty Woman », l’ultime démonstration de cette soirée « ciné ». Quel régal !
Deux heures après, les images s’estompent et l’écran affiche un encart qui promeut la sortie du prochain blu-ray, prévue le 17 novembre prochain. Décidément, les labels ne perdent pas de temps. Quoi qu’il en soit, Black Sabbath a tiré sa révérence de la plus belle des manières, en immortalisant ce qui est supposé être sa « der des ders ». Car vous le savez aussi bien que nous, l’avenir des légendes du Rock est toujours incertain, même lorsque ces derniers jurent « mettre un terme à leur propre aventure ».
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