La semaine dernière, nous apprenions la nouvelle. Pop Center fermera définitivement ses portes en avril prochain. Mais jamais la rédaction ne mettra de côté ses habitudes. Nous continuerons à nous rendre à Courtrai, non seulement pour l’Alcatraz Festival, mais aussi pour les concerts qui y sont organisés en dehors de la saison estivale. Et puis, le calendrier de la salle est plutôt bien fourni.

Ce samedi 21 octobre, soit deux ans après sa dernière venue, Y & T a fait son grand retour à Kortrijk. Et puisque l’organisation fait bien, elle a programmé une formation typé Hard US de chez eux pour convaincre les indécis Flamands. Conséquence de la chose, le De Kreun est blindé, et c’est un public plutôt féminin qui accueille le premier groupe. 

Il faut dire que les Wildheart s’inscrivent dans la logique des groupes à froufrou à succès tels que Poison, Mötley Crüe ou autres Cinderella. Mais en déplaise à la gent masculine, elle n’a pas été laissée-pour-compte, les grosses guitares étaient de sortie et n’ont laissé personne indifférent. Le leader, vêtu d’un superbe perfecto rouge, et une lunette de soleil (comme à Los Angeles, si si !) prend le dessus et gratifie le public de parties chantées vantant une esthétique de vie qui n’a plus grand chose à prouver. C’est Rock ’n’ Roll point à la ligne…

Néanmoins, pas la peine d’épiloguer, ils n’ont que trente minutes au compteur pour faire leur preuve à ceux qui ne les connaissent pas encore. Et la plupart d’entre eux a été conquis. Pourquoi ? Les rythmiques des titres « On My Way», « A Stranger’s Eyes », et « Never Let Go » sont catchy, de même que leurs refrains. Bien sûr, nous pensons régulièrement à leurs aïeux quand ils exécutent leurs riffs, mais on ne frôle jamais le plagiat… Bref, c’est une bonne découverte. Sans avoir été exceptionnel dans sa démarche, Wildheart nous a fait faire un tour dans les 80’s et a apporté un peu de lumière et de chaleur corporelle… Car il faut dire qu’il fait froid dehors.

Place à Y & T qui eux, connaissent la chaleur, la vraie. Ils n’ont pas besoin de ressembler à quiconque pour faire parler d’eux. On ne vous apprend rien. Dave Meniketti était là bien avant l’effervescence du mouvement Glam Metal. Bref, le groupe n’a rien à promouvoir, mais peut jouir d’un succès qu’il a accumulé toutes ces années, pour ainsi nous proposer une setlist à la hauteur, et ce, pendant deux heures. Rien que ça.

Un concert de Y & T en 2017, ça donne quoi ? C’est tout simplement un show de Rock’n’Roll à l’état pur et beaucoup de moments fédérateurs, notamment « Mean Streak », « Eyes Of A Stranger » et surtout « Rock & Roll’s Gonna Save the World », des titres qui ont reçu un accueil chaleureux dans la salle… Vraiment, les meilleurs albums étaient de la partie, à savoir Black Tiger, Mean Streak, Contagious… On en passe. Bref, les cinquantenaires en ont eu pour leur argent. N’oublions pas les néophytes. Ils ont pu découvrir l’énorme potentiel du groupe, même trente années après la sortie du premier album.

Et puisque rien ne séparent les fans et les musiciens (il est là le gros avantage de la salle), les spectateurs peuvent directement entrer en contact avec les musiciens, se prendre des coups de guitare dans la tronche, ou tout simplement contempler Dave Meniketti, l’homme de la soirée, dans les meilleures conditions possibles. Comme à son habitude, il se charge de la quasi-totalité des parties de solo et chantées. En fait, c’est l’endurance et son feeling (resté intacts) dont il fait preuve qui fascinent. L’homme en profite également pour interpréter quelques morceaux qu’il a composés en solo « Lay Me Down » et « Storm », déjà bien connus du public de Y & T puisqu’ils s’intègrent parfaitement à la setlist du groupe…

Dave Meniketti assure également la communication entre le public et le groupe et n’oublie pas de rendre hommage à Joey Alves (décédé en mars 2017), rappelant qu’il est l’unique survivant du line-up le plus populaire du groupe… Raison pour laquelle il dédie quelques morceaux à la mémoire de ces musiciens avec qui il a connu la gloire dans les années 80’ (« Winds Of Change » et « Masters and Slaves »). Un véritable moment de recueillement…

Mais il en faut plus pour déstabiliser le tandem Aaron Leigh/Mike Vanderhule. Ce dernier à la batterie assure le choeur des morceaux et surtout, tape sur ses futs comme jamais lors d’un solo de batterie, fleuve, mais très chiadé. Et puisque la basse n’est jamais très loin, Aaron Leigh, le chapeau vissée sur le crâne, réplique en martelant ses cordes. Ça slappe, ça swingue… Mais nous ne parleront pas de démonstration. Laissant le temps à Dave Meniketti de reprendre son souffle, les deux musiciens ont montré qu’ils n’étaient pas que des accompagnateurs. John Numann, lui, se veut plus discret. Sa guitare est écrasée par la popularité de Dave Meniketti… Il aura néanmoins tiré son épingle du jeu en tout fin de gig en interprétant un des derniers morceaux.

Deux rappels (« Rescue Me » et « Forever ») se chargent de répondre aux attentes de ceux qui en veulent encore, et c’est dire, on aurait bien voulu que Y & T passe un peu plus de temps en notre compagnie. Le groupe a certes joué 2H15, mais jamais le groupe n’a montré une quelconque lassitude. La complicité était le mot d’ordre du jour,  Dave Miniketti se laissant parfois aller au jeu des échanges de parole entre lui et ses fans. Aaron Leigh lui n’est pas en reste. S’il joue principalement aux doigts, il n’hésite pas à répondre aux requêtes de ses fans qui lui demandent des médiators. Pas forcément innovant dans sa démarche Y & T fout la banane, et c’est tout ce qui compte.

Il est 22H30 passées quand les américains quittent la scène, et il est déjà l’heure pour nous de rentrer en France, la tête bourrée de souvenirs. Si l’expérience Y & T en live ne vous est pas encore familière, n’hésitez pas à vous rendre à un des concerts du groupe, et qui sait ? Peut-être qu’il passera au De Kreun une nouvelle fois l’année prochaine ? « Jamais trois sans quatre » comme dirait l’autre !

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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