Le mardi 17 octobre, c’était soir de concert à l’Aéronef dans sa version Club. La salle lilloise recevait le duo Pizza Noise Mafia mais aussi et surtout la sensation Electro Metal machin chose du moment : Igorrr. Une date jouée à guichets fermés, c’est à dire devant plus de 500 personnes. Igorrr était donc attendu par tout ceux qui aiment le mélange des genres et les sensations fortes. Retour sur une date haute en couleurs.

Report par Hyacinthe Hyass Gomérieux.
Photo report par Phenix Galasso.


Quand Pizza Noise Mafia démarre son set, le public est déjà présent et nombreux. Sur scène, une table de mix au plus près des spectateurs et deux grands garçons en blouson qui commencent à s’activer sur leurs platines. On comprend de suite que le duo belge va nous proposer une formule bien plus classique que leurs aînés d’Igorrr. Pour autant TG et Matthieu ne font pas dans une musique simplement Electro. Leur son fait des détours pour visiter les terres Techno, Bruitiste et Noise. Le groupe dispose de peu de temps pour convaincre, ce qui n’arrange pas ses affaires car ses morceaux s’étirent dans la durée et cherchent une trans qui ne peut s’installer comme ça, de but en blanc, sans chauffe. On prend donc en pleine tête sa texture granuleuse et ses décélérations brutales sans avertissement. Et si une partie du public semble les connaître, les autres attendent sagement la suite.

 

La suite c’est Igorrr. Eux aussi ne font pas dans la dentelle côté son mais ils ont l’avantage, et pas des moindres, d’avoir écrit leur show un peu à la manière d’une pièce chorégraphique. C’est là que le groupe est ingénieux et se démarque des autres formations même si musicalement il mélange déjà Metal, chant Baroque et samples. Igorrr raconte une histoire, en quelque sorte. A mi-chemin entre Tragédie Grecque et Danse Contemporaine. Et visuellement le groupe joue sur les contrastes. Elle, est élancée, habillée de noir et sa voix très haut perchée est un moment de grâce. Lui, est torse nu, le corps peint à la sauce Black Metal. Sa voix est chaude, rauque et growlée. A l’arrière plan également, il y a rupture : platines à gauche de la scène et batterie à droite se renvoient la balle dans un joyeux chaos.

Mais le chaos n’est que façade : Il en faut sous le pied pour garder intacts ces équilibres fragiles, et même les renverser. Car très vite, les personnages évoluent. La cantatrice devient furie et gesticule comme une Pythie au dessus des exhalaisons apolliniennes. Une danse, entre balancements frénétiques et chorégraphie funèbre, qui vient souligner tous les décrochages rythmiques et toutes les lignes mélodiques d’Igorrr. Lui, il est tantôt un guerrier tribal avec headbanging et plume sur le micro, tantôt un prêtre de l’apocalypse avec oraison en chant clair et cris perçants.

Et derrière, ça envoie ! Des samples d’église, de musette, de musique slave… Une batterie martiale et un batteur qui fait le show derrière ses fûts en exhortant le public à bouger. Côté set, le groupe jouera pas moins de 14 titres, sans compter les rappels. Et ça commence avec « Spaghetti Forever », un titre de leur dernier album en date Savage Sinusoid. Drôle de titre me direz-vous mais chez Igoor on aime quand c’est imagé et barré : « Grosse Barbe », « Biquette », « Barbecue » occupe la première partie du show, quant à « Viande », « Cheval » et « Tendon », ils seront joués sur la deuxième devant un public resserré, rassemblé et visiblement heureux d’être là. Bref, c’est la grosse ambiance. Le public sur le devant jouent des coudes pour garder sa place et hocher de la tête. Et le public à l’arrière, plus sage, est captivé par ce qui se déroule sous ses yeux !

Igorrr a manifestement marqué des points devant le public des Hauts-de-France, confirmant ainsi le bruit qui court selon lequel la formation vaut le détour. Un sans faute qui promet un bel avenir au groupe de Gautier Serre et ses acolytes et une pression supplémentaire pour faire encore plus fort par la suite. Car, oui, on en redemande et on souhaite en voir encore plus ! Et pour ceux qui ne connaissent pas encore, on vous laisse avec le titre « IeuD » qui a fait se soulever le public lillois.

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