AUGUST BURNS RED

PHANTOM ANTHEM

Metal

Fearless Records

4/5


Deux ans après Found In Far Away Places, premier album sorti chez Fearless Records, les gars de Lancaster (U.S.A.) reviennent avec un huitième LP Phantom Anthem à la pochette extrêmement soignée (comme toujours avec A.B.R.). Le groupe distille depuis une quinzaine d’années leurs compos d’inspiration Metalcore que le combo s’attache à enrichir dès ses débuts de mélodies avec des plans purement Rock et même Rock Prog’. Autant vous le dire de suite, cet album nous met a mis une belle petite fessée. Pourtant assez client du combo, la rédaction ne s’attendait pas à ressortir des premières écoutes avec autant d’enthousiasme et de surprises auditives à assimiler.

En effet, Phantom Anthem ne peut se résumer à un énième album de Metalcore comme les States savent si bien s’en pourvoir ! Oh non, loin de là les ami(e)s. Dès le premier titre, « King Of Sorrow », le quintette envoie du lourd et bastonne comme il se doit mais avec une subtilité toujours présente dans le travail d’A.B.R.. Le groupe contraste très rapidement les ambiances incisives des guitares et du chant avec des parties mélodiques au piano et des chœurs qui transfigurent véritablement le titre. Tout cela sans faire retomber pour autant le climat urgent, puissant et l’atmosphère globale du titre.

Idem pour « Hero Of The Half Truth » où le pont mélodique à l’esprit purement progressif offre une respiration pour mieux nous replonger la tête dans la puissance de la rythmique tout en saccade et rage. Les growls malsains de Jake en fin de titre, appuyés par un tocsin particulièrement bienvenu, donnent la touche finale à un titre haut en émotions et à l’écriture de grande qualité. « Float » (coup de cœur !) amène encore une autre atmosphère avec une intro entre BMTH et Betraying The Martyrs. Un titre où se côtoie des guitares planantes, une association de voix clean et saturée, de fabuleuses parties mélodiques posées sur des rythmiques saccadées et un refrain qui en live va assurément envoyer du bois. Peut-être le titre le plus abouti dans toute la richesse et le fourmillement d’idées géniales que comportent cet album.

« Invisible Enemy » surfe un peu sur la même dynamique avec un gros travail sur les backing de la voix claire en fond de mix. Mention spéciale pour le pont Prog’ à mort où le duo basse/guitare est en totale osmose, accentuant la dynamique des riffs mélodiques, appuyant sur les harmonies urgentes et mélancoliques. Une démonstration d’écriture sur 4’38. L’ensemble de l’album est d’un niveau dont le combo peut être très très fier. Chaque titre est unique, servi par une approche technique jamais ronflante ou présomptueuse.

Impossible de dire qu’August Burns Red fait juste du Metalcore, impossible… ! Leur musique ne respectant pas les codes bien trop restrictifs des étiquettes. August Burns Red fait du A.B.R. avec brio et inventivité. Il s’inspire bien sûr de certains climats mais n’en priorise aucun. Phantom Anthem est un album qui respire la liberté artistique et musicale. Précipitez-vous sur ce skeud, car même les moins enclins au groupe pourraient se trouver conquis par la richesse et la maîtrise contenue dans Phantom Anthem. Un album émotionnellement très fort, époustouflant à bien des égards, qui marque sans nul doute un grand moment dans la carrière pourtant déjà bien installée d’August Burns Red.

 

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