Un concept par album ! Le message est passé… Et surtout une envie, celle de se faire connaître un peu partout en Europe et dans le monde, voilà ce qui motive les membres de Bleeding Gods. À quelques semaines de la sortie de leur deuxième album, Dodekathlon, véritable épopée des temps modernes, l’illustre leader, Ramon Ploeg, a bien voulu revenir sur son groupe et ce nouvel opus.

Propos de Ramon Ploeg recueillis par Axl Meu.


La première fois que j’ai entendu parler de Bleeding Gods, c’est lorsque le groupe a signé chez Nuclear Blast… Pourquoi ? 

Je ne sais pas. Ça fait cinq années que nous existons maintenant. Comme tu dois le savoir, nous venons d’Hollande et j’ai commencé par jouer dans des groupes de Death Metal comme Debauchery, que tu connais sûrement. Par la suite, j’ai fondé Bleeding Gods en 2012 et notre premier album, Shepherd of Souls, est sorti en 2015 via Punishment 18 Records, un label italien. Ils ont bien fait leur job, le groupe a connu un peu de succès. Nous avons tourné pour défendre cet album et après un changement de line-up, nous avons enregistré ce nouvel album Dodekathlon, et signé chez Nuclear Blast. Nuclear Blast étant sûrement un des labels les plus importants, nous avons bien gagné en popularité.

Votre nouvel album sort donc en janvier 2018. Tu me parles de changement de line-up… Tu peux nous en dire plus ?

Oui, il y a un gros changement de line-up. Quand ça ne colle plus trop entre les musiciens, il ne faut pas chercher à ce que ça aille mieux. Un groupe, c’est comme la famille, il y a des hauts, des bas, mais quand les membres d’un groupe ne sont pas sur la même longueur d’onde, il faut changer, et prendre les bonnes décisions. On a de nouveaux musiciens aujourd’hui. Rutger Van Noordenburg (guitare) et Daan Klemann (batterie) nous ont rejoints.

La mentalité du groupe a donc évolué, et le style aussi, j’imagine. 

Oui. Vraiment. Shepherd Of Souls était un album très Death dans l’âme. Il comportait quelques touches de Thrash. Pour ce nouvel album, on voulait proposer une musique différente, ce qui n’était pas envisageable à cause des anciens membres. Avec les nouveaux, c’est plus facile et plus simple, car on est en phase, en harmonie… En quelques mots, on se comprend. Pour ce nouvel album, on a axé notre musique sur des atmosphères un peu plus sombres. Nous avons envoyé nos pistes à un de nos amis, Martin Powell, l’ancien clavier de Cradle Of Filth. Nous lui avons demandé d’ajouter sa patte, tu sais, en guise d’extra. Conséquence de la chose, notre musique a totalement évolué.

Est-ce que vous avez ressenti une quelconque pression quand vous avez signé chez Nuclear Blast ? 

Oui, vraiment. Nous avons passé énormément de temps à peaufiner  l’album, mais quand nous avons signé chez Nuclear Blast en septembre dernier, nous nous sommes dits que tout commençait à cet instant précis. C’est comme si notre aventure commençait pour de bon. D’un coup, c’est devenu plus intense. C’est l’avenir du groupe qui est en train de se jouer en ce moment ! Nous devons encore faire nos preuves et nous imposer. Quand nous étions jeunes, nous achetions énormément de CDs de groupes signés par Nuclear Blast. C’est un rêve qui se réalise pour nous. Maintenant que nous avons eu la chance de parvenir à nos fins, nous estimons que le plus dur reste encore à venir !

Dans la description que j’ai pu lire du groupe, on parle d’un tout nouveau concept. Lequel ? 

En fait, nous voulons proposer un concept par album. Notre chanteur, Mark Huisman, est venu avec l’idée d’écrire un album autour de la thématique des Douze Travaux d’Hercules. C’est une histoire que tout le monde connaît je pense, si tu as vu le film, tu sais de quoi je parle… Pour nous, c’était l’occasion d’écrire un concept-album, car nos musiques, si on les assemble toutes, elles fonctionnent comme les pièces d’un puzzle. On s’est lancé comme défi d’écrire douze morceaux, un par travaux. En fin de compte, nous avons écrit 16/17 morceaux, et nous avons dû faire un choix, les sélectionner. Nous avons changé quelques riffs, quelques morceaux. Ensuite, une fois que les bases des morceaux étaient bien solides, Mark, notre chanteur, a écrit toutes les paroles, et les lignes. Maintenant, c’est un puzzle, et toutes les pièces fonctionnent ensemble.

Tu es le membre le plus important du groupe, mais tu laisses les autres membres composer leurs propres parties.

Je compose le squelette, et ensuite nous retravaillons le reste ensemble. Les membres donnent leur avis, et si ce n’est pas assez bon, on revoit l’ensemble. Après, chacun a son rôle. Notre soliste écrit les solo, Mark se charge des paroles, Daan peaufine les lignes de batterie, et notre bassiste, Gea, s’occupe des parties des « backing-vocals ». On fonctionne comme un groupe. Il est vrai que Bleeding Gods était mon projet, mais nous avons fait en sorte que ça devienne le projet d’un groupe.

Vous avez enregistré de façon « live » ou piste par piste ? 

Nous avons enregistré nos pistes séparément. En premier, nous avons enregistré les pistes de batterie, puis les guitares, la basse et le chant. Nous avons mixé l’ensemble et l’avons envoyé Martin Powell afin qu’il puisse enregistrer les parties de clavier, chez lui, en Angleterre. Enfin, dès que nous avons reçu ses pistes, nous avons envoyé tout cela en Allemagne pour le mastering final.

Est-ce que tu peux revenir sur le morceau « Tyrannical Blood » ? 

Comme tu sais, chaque morceau correspond à un des travaux d’Hercule. Le titre que tu mentionnes est le huitième. Nous avons longtemps réfléchi sur l’agencement de nos morceaux, sur leur ordre de passage. Il ne devait pas figurer trop tôt, et nous avons choisi de le placer en huitième position. Ce morceau est assez spécial, c’est un titre instrumental, assez sombre et nous avons demandé à un de nos amis britanniques de parler sur ce morceau en tout de fin de titre pour lui donner une dimension spéciale. Il chante en grec, mais sur le livret, ses paroles sont retranscrites en anglais. Ce morceau se détache bien du reste.

Quand j’ai écouté l’album, j’ai été surpris par la tournure que l’album prenait. On pourrait croire que vous proposez une sorte de mélange entre du Septicflesh et du Fleshgod Apocalypse. Ce sont les nombreuses orchestrations qui m’ont mis la puce à l’oreille. 

Nous sommes très fans des groupes que tu as cités, et d’ailleurs, ils ont aimé notre album et ont accepté d’en parler. Ils en ont fait l’éloge ! Nous étions d’ailleurs très surpris qu’ils le fassent… Si l’album est sombre, c’est sûrement grâce à l’implication de Martin Powell. Le travail qu’il a fourni dans Cradle Of Filth dans les années 90 est tout à fait remarquable. On a construit notre identité autour de ces groupes, et nous sommes touchés que les retours soient déjà positifs.

Pensez-vous que c’est la recette du succès ? Il faut dire que les albums sortent en foison ces temps.

Nous espérons ! Nous aimons beaucoup des douze morceaux, et nous avons travaillé énormément sur notre identité.

En parlant d’identité. Parlons à présent d’identité visuelle. Qui est à l’origine de l’artwork ? C’est Immensa Artis, c’est ça ? Qui sont-ils ? 

En fait, nous avions eu ce contact lorsque nous recherchions un photographe pour nos photos promo. Ils sont deux dans l’équipe. Cristel Brower est Hollandaise alors que que Dimitri est Grec. On a donc travaillé ensemble sur les deux pôles. On l’a contacté et il a été convaincu par notre projet. Tu sais, le fait de faire un album, qui aurait pour thématique les Douze Travaux d’Hercule. Il est grec, donc il savait de quoi il s’agissait. On l’a laissé faire, vu que c’est son histoire, sa culture, ses origines… Il était le plus apte à comprendre où nous voulions aller. Nous avons adoré travailler avec lui et nous remettrions le couvert sans hésiter.

Vous avez réalisé votre tout premier clip en cinq ans d’existence. Quel était le projet avec ce clip ? 

Le but de ce clip était de présenter Bleeding Gods en tant que « groupe » pour commencer. Du coup, les gens qui ne nous connaissaient pas encore ont pu mettre une image sur nos visages. Néanmoins, nous avons fait attention à ce que le clip reflète bien l’identité visuelle du groupe. Il fallait à la fois que ça soit sombre et que l’endroit soit approprié de sorte que nous puissions nous présenter dans les meilleures conditions.

Les présentations vont se faire sur scène ! On ne vous a pas jamais vus en France! 

Oui… C’est vrai. Néanmoins, cela ne veut pas dire que nous n’avons aucun concert à notre actif. Au contraire, en plus de quelques dates très intéressantes chez nous en Hollande, nous sommes partis faire une tournée en Russie cette année. Nous avons commencé à planifier quelques belles dates et quelques festivals pour l’année à venir.

Vous serez par exemple au Metal Days. Tu connais bien ce festival ? 

Mes amis m’en parlent régulièrement ! (sourire) C’est un grand festival, il dure une semaine… Ça sera la première fois que je m’y rendrai et nous nous produirons sur la New Forces Stage. Cette scène est située dans l’espace « camping », il n’est pas sur le site du festival. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre !

Cette scène s’est écroulée suite au premier orage que nous avons connu cette année…

(rires) Oui ! J’espère qu’il fera bon l’année prochaine, le temps est assez aléatoire là-bas. En temps normal, il y a des effets pyrotechniques sur scène, je ne sais pas si ça se fera…

Et le Hellfest, ça vous branche ? 

Carrément ! On y travaille !

Il y a encore deux semaines, un festival du nom de Tyrant Fest se déroulait à Oignies. Il propose une affiche mettant en avant plusieurs groupes issus de la nouvelle vague Batushka, Au-Dessus, et Regarde Les Hommes Tomber. Tu connais ces groupes ? 

Je connais Batushka, mais pas les deux autres que tu as mentionnés. C’est un bon groupe, j’aime beaucoup leur concept. Leur aspect scénique est très travaillé ! C’est un régal pour les yeux.


Bleeding Gods, c’est :

Mark Huisman : Chant

Ramon Ploeg : Guitare

Gea Mulder : Basse & Backing vocals

Rutger van Noordenburg : Guitare

Daan Klemann : Batterie

Discographie : 

Shepherd of Souls (2015)

Dodekathlon (2018)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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