L’organisation du Tyrant Fest avait confié la tâche d’ouvrir les hostilités à The Order Of Apollyon, un défi qui a été relevé par les Parisiens au pied levé. Pourtant encore trop inconnus au bataillon, à cause de problèmes que nous évoquerons avec eux, B.S.T. et son groupe ont fait un bel effet sur la masse. Son leader a bien voulu se confier au sujet de son projet qui s’apprête à délivrer le successeur de The Sword and The Dagger.

Propos de B.S.T. (chant/guitare) recueillis par Axl Meu le 12 novembre à Oignies.

Crédit photo : Cédric Cambien (Slaytanic)


Salut ! The Order Of Apollyon ouvrait aujourd’hui pour le Tyrant Fest. Peux-tu vous présenter dans un premier temps ? 

Salut, alors, je suis B.S.T., le guitariste et chanteur de ce projet. Au départ, on avait monté ce groupe avec le batteur d’Aborted dans l’idée de faire quelque chose de plus occulte, de plus sombre que nos autres projets. Avec Aborted, nous avions tourné avec des groupes comme Behemoth, et avions été séduits par l’imagerie de ces groupes. J’étais déjà impliqué dans le Black avec quelques-uns de mes autres groupes. On s’est alors dit qu’il serait bien de faire quelque chose d’assez pro, d’assez occulte, à la fois bien produit et solide. À ce moment-là, on a pris une décision, peut-être pas la bonne, celle de nous expatrier en Angleterre afin de percer. Nous avons recruté des musiciens professionnels comme Daniel Wilding (Carcass), Peter Benjamin (ex-Akercocke), et James McIlroy (ex-Cradle Of Filth). On a naïvement pensé que c’était une bonne idée, malheureusement, contrairement à ce que l’on croit, c’est mort en Angleterre. Ton groupe ne percera pas là-bas si tu ne fais pas du Metalcore et si tes musiciens ne sont pas des « mécheux ». Pour moi, l’Angleterre, c’était le pays qui avait vu naître des pointures comme Iron Maiden, Venom, Black Sabbath et Cradle Of Filth. Moralité, on a voulu se compliquer la vie pour pas grand chose en fin de compte.

C’est pour cette raison que vous avez mis plus de cinq années à enregistrer le successeur de The Flesh (2010), The Sword and the Dagger (2015). 

On a essayé de faire marcher le groupe, mais il ne se passait rien. On ne nous proposait rien ! Ça revenait trop cher de rassembler le groupe, ça ne servait plus à rien. Du coup, je me suis retrouvé tout seul pour faire le deuxième album, The Sword and The Dagger, et James, lui, a proposé quelques pistes de guitare. Entre temps, Daniel s’est fait recruter par Carcass, donc il n’était plus disponible. J’ai dû tout programmer moi-même et ainsi recruter des personnes issues de mon cercle d’amis.

Notamment H.K., du Vacamara Studio…

On a joué quelques temps ensemble, il était à la basse. Ensuite, il est parti à Nantes et, disons que nous ne partagions pas les mêmes idées concernant le groupe. Ensuite, je n’étais plus trop en phase avec Listenable Records chez qui nous avions sorti nos deux premiers albums. Au risque de me répéter, on ne nous proposait rien, mais alors rien du tout ! J’estime que lorsque la promo est bien faite, ce n’est pas au groupe de faire les démarches pour trouver des endroits où se produire. Si la promo est assurée comme il se doit, ça ne doit pas se passer comme ça. Si c’est au groupe de forcer le jeu, il se peut qu’il se retrouve à jouer devant cinq personnes. Financièrement parlant, ça reviendrait trop cher pour nous. Je préfère travailler avec un label qui aide le groupe, qui le pousse. C’est ce qui s’est passé avec Aosoth, mon autre groupe. On a signé chez Agonia Records (PL). Ça s’est bien passé.

Ça fait deux ans que The Sword and The Dagger est sorti. J’imagine que tu as commencé à travailler sur son successeur. 

Oui. On a commencé à répéter dans le but d’enregistrer l’album. On doit enregistrer les pistes de batterie à la fin du mois. Il doit sortir courant été 2018 chez Agonia Records. On a une deadline à respecter, elle est pour septembre, mais je pense qu’il sera prêt avant.

J’imagine que si l’album sort via Agonia Records, c’est tout simplement parce que tu t’entends bien avec le label-manager. 

Oui. J’entretiens une bonne relation, et on s’est rapproché depuis la signature d’Aosoth. Le label manager m’a une fois fait comprendre qu’il appréciait beaucoup mes projets, mes musiques et que je ne devais pas hésiter à lui faire écouter quelques autres de mes groupes. Je lui ai donc fait écouter The Sword and The Dagger. Il était tout simplement étonné car il n’avait jamais entendu parler du groupe. J’ai réglé quelques problèmes administratifs avec Listenable Records, et nous avons signé chez Agonia Records.

Tu proposes avec The Order Of Apollyon, un musique très Death/Black, et vous abordez des sujets en lien avec la religion. J’imagine que ça sera pareil pour le prochain album. 

Chaque album respecte une ligne conductrice. Le premier entretenait un rapport avec la chair et le spirituel. Le deuxième, lui, traitait de l’instinct génocidaire de la race humaine, et la colère de Dieu qui est retranscrit sur l’Homme. Enfin, le troisième, lui, traitera de la notion de sacrifice humain. Ça entretiendra encore une relation avec la religion, l’humain, l’histoire d’Isaac. On essayera de voir en quoi ce type de violences est nécessaire pour l’Homme et sa prospérité.

Tu es à la tête du projet et l’unique membre restant du line-up d’origine. Tu composes tout ?

Oui. Je programme tout, j’enregistre tout, mais je laisse une part d’interprétation aux membres, notamment au batteur. J’ai de l’expérience dans la programmation d’instruments, mais je ne suis pas batteur. Il faut que ce dernier soit à l’aise avec ses parties.

De quoi t’inspires-tu aujourd’hui pour composer ? 

Pour le nouvel album de The Order Of Apollyon, je me suis énormément inspiré de ce que je proposais avec mon ancien groupe, Balrog. Nous avions également tourné avec Mgła avec Aosoth, du coup, au niveau des influences, je me suis inconsciemment influencé de ce que proposent les Polonais. Après, je reste un fan de Death/Thrash Old School, donc il se peut qu’il y ait des restes de Slayer, de Sepultura, et toute la scène Death floridienne.

Comment expliques-tu que les performances du groupe soient aussi rares dans la région du Nord ?

Je ne sais pas… Encore une fois, on revient au problème de la promotion. Laurent, à l’époque des 30 ans de Loudblast, avait essayé de nous mettre sur l’affiche afin que l’on puisse jouer à l’Aéronef, mais ça ne s’est pas fait pour finir. On ne veut pas quémander pour nous produire. Si on fait cela, on sera réduits à jouer pour rien, et ce serait contre-productif pour The Order Of Apollyon. On approche de la quarantaine, personnellement, je n’ai pas envie de perdre mon temps.

Pourtant, aujourd’hui, vous avez joué dans le cadre du Tyrant Fest, à Oignies. Il y avait du monde dès l’ouverture.

Oui, c’est Alex (Lang, NDLR) qui nous a contactés. Au départ, nous n’étions pas trop partants pour ouvrir. En fait, je trouve que le public nordiste est un peu froid, mais il s’avère qu’il a été au rendez-vous cette fois-ci. En général, je ne garde pas un bon souvenir de mes passages dans le Nord. Par exemple, je n’ai jamais vu de personnes « pogoter » dans une salle à Lille, que ce soit à Lille, à Tourcoing quel que soit le type. Après, je peux comprendre pour le Black, mais quand c’est un autre style, je ne comprends pas pourquoi les gens sont là à regarder ce qu’il se passe les bras croisés. C’est peut-être leur façon de s’exprimer. Après, en ce qui concerne le Tyrant Fest, il n’y a rien à redire, les organisateurs étaient très sérieux, mais j’appréhende toujours quand je dois me rendre dans le Nord.

Quels sont tes projets pour la suite ? 

Pour l’instant, je me concentre sur The Order Of Apollyon. Ce troisième album sera, je pense, le plus important de notre carrière, car le groupe n’a jamais eu l’opportunité d’être défendu comme il se doit. Nous avons un nouveau line-up, un nouveau label. À coté, j’ai d’autres projets, notamment un projet de groupe de Rock avec des amis d’enfance, ça viendra par la suite.

The Order Of Apollyon, c’est :

B.S.T. : Guitare/Chant

S.R. : Guitare/Chant

A.K. : Basse/Chant

J.Z. : Batterie

Discographie :

The Flesh (2010)

The Sword and The Dagger (2015)

VI – Temple of Baal – The Order of Apollyon (Split-2017)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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