Crisix ! Les Espagnols, euh, les Catalans ont déjà dix années à leur actif et pourtant ils commencent tout juste à se faire connaître en France. Ce qu’ils veulent, c’est tourner encore et encore, produire des albums de Thrash/Crossover afin de mettre une déculottée à tous ceux qui aiment s’entretuer dans le pit. Alors, s’il y a bien une formation qui ne connait pas la crise en ce moment, c’est bien Crisix ! Nous avons profité du passage du groupe dans le cadre du Gohelle Fest pour tailler le bout de gras avec Juli Bazooka (chant) et à B.B. Plaza (guitare) dans le but d’en savoir plus sur eux…

Propos de Juli Bazooka (chant) et de B.B. Plaza (guitare) recueillis par Axl Meu le 16 décembre à Oignies (Gohelle Fest)

Crédit photo : Cédric Cambien (Slaytanic)


Salut ! Vous vous êtes produits dans le cadre d’un autre festival Nordiste il y a quelques mois… Si mes souvenirs sont bons, ce n’était pas un festival très extrême…

Juli Bazooka : Oui ! Nous avons participé à la dernière édition du Poulpafest. C’était bizarre pour nous, mais tout s’est bien passé en fin de compte, et ce, même si nous étions la seule formation de Metal à l’affiche. Le public nous a quand même surpris !

B.B. Plaza : Oui, il y avait quelques Metalheads, mais les autres étaient curieux. Je me souviens même de cette personne qui m’a accosté au bar, elle était un peu bourrée, mais très sympathique ceci-dit.

Hier, vous étiez à Limoge. Vous avez donc roulé pas mal d’heures pour arriver ici. C’était complet. Alors heureux ? Tout s’est bien déroulé, notamment vos animations ? 

Juli Bazooka : Oui ! Nous aimons beaucoup interagir avec notre public, et nos animations ont une place très importante dans nos shows. C’est le moment où nous entrons en communion avec nos fans. Ça serait plus froid à l’inverse. On travaille énormément cet aspect du concert… Tu sais, le « Football Of Death », « Le Psycho Pit », lorsque l’on va dans le public et qu’il tourne autour de nous. Ces activités nous permettent d’appréhender l’énergie que nous dégageons d’une autre façon. C’est tout simplement génial !

Tout le monde ne connait pas le concept du « Football Of Death », peux-tu nous dire en quelques mots quel en est le principe ? 

(rires) Juli Bazooka  : C’est comme un match de foot, rien de ce qu’il y a de plus banal. Sauf que nous séparons le public en deux et que nous posons quelques ballons de baudruche au centre. Le but, si nos fans le veulent bien, est d’exploser les ballons une fois que je donne au public l’ordre de se rentrer dedans.

Ce soir, vous vous produisez donc dans le cadre du Gohelle Fest. Vous avez pu faire le tour des lieux et prendre connaissance de son histoire ? 

Juli Bazooka : Notre manageuse nous a expliqué le pourquoi du comment du Metaphone. On a appris qu’il s’agissait d’un ancien bassin minier et que l’Histoire du Nord/Pas-de-Calais était marquée par ces mines. Il y a pas mal d’usines dans notre coin également, mais pas comme les vôtres !

Parlons à présent de From Blue To Black. Il était sorti via Listenable Records et c’était votre troisième album. Personnellement, je pense que c’est cet album qui vous a permis de vous exporter.

B.B. Plaza : C’est le premier album que nous avons sorti via Listenable Records. C’est un label qui touche pas mal de monde en Europe. Par conséquent, il y a eu une grosse évolution par rapport à notre ancien label, notamment en ce qui concerne les retours, la promotion et tout ce qui s’ensuit. On peut même dire que From Blue To Black est le premier album que nous avons sorti de façon « professionnelle ». Ensuite, nous avons tourné un peu partout en Europe et même dans des villes que nous ne connaissions pas.

Juli Bazooka : Je pense que From Blue To Black est notre meilleur album… Enfin, pour le moment ! (sourire)

Vous savez que Listenable Records est un label du Nord de la France ? Le QG est situé à Wimereux… Je trouve ça étonnant que vous soyez chez eux. La France n’est pas un pays très Thrash dans l’âme, contrairement à l’Allemagne…

B.B. Plaza : Oui, mais il y a beaucoup de groupes Français qui cartonnent en ce moment. Je pense à Gojira et à Rise Of The North Star. Vous avez quand même sacrées perles en France !

Revenons à l’album. Je pense que le meilleur morceau de From Blue To Black est « Psycho Crisix World ». Pourquoi l’ai-je préféré à votre avis ? 

B.B. Plaza : Car ce morceau mélange des parties bien Punk à des parties plus Thrash. Je ne sais pas ! (rires)

Juli Bazooka : On vient juste de se rencontrer ! Je ne te connais pas… Difficile donc… Bon, tu aimes quoi comme style à part le Thrash ? (rires) (regarde le perfecto de votre serviteur) Je vois que tu as l’insigne de Peter Criss sur ta veste. Ça tombe bien, je suis également fan de Kiss (rires). Peut-être que c’est pour ça tu l’as apprécié, nous avons des goûts en commun ! (rires) Non sérieusement, je comprends, ce morceau est très bon et nous avons pris beaucoup de temps à le perfectionner.

C’est surtout l’introduction, puis le déferlement de riffs qui m’a scotché en fait. Dans le pit, ce morceau doit faire son petit effet. Vous allez le jouer ce soir ? 

B.B. Plaza : Et non, pas ce soir malheureusement…

Mince, pourtant vous l’aviez joué au Rising Fest à Dijon. 

B.B. Plaza : Exact… En fait, le problème est que nous avons dû modifier notre setlist à la dernière minute, car notre batteur n’est pas là ce soir. On a dû le remplacer, il a chopé une tendinite ce qui l’empêche de jouer. Par conséquent, nous ne pouvons pas assurer la totalité de notre concert ce soir. Nous allons juste jouer quelques standards de notre répertoire.

Juli Bazooka : Oui, ce sera un concert très particulier, nous allons également improviser quelques reprises.

Comme annoncé sur votre Facebook, le groupe est entré en studio ces dernières semaines. Avez-vous quelques informations supplémentaires à nous faire parvenir ? 

Juli Bazooka : Quel type d’informations veux-tu ? (rires)

Dites-moi au moins le nom de l’album ! (rires)

Juli Bazooka : Il est encore trop pour annoncer quoi que ce soit et nous ne pouvons pas te communiquer le nom de l’album non plus. Mais nous pouvons te dire qu’il sortira au printemps prochain et qu’il s’agira d’un album très Thrash !

B.B. Plaza : Ce sera un album de Crisix, les tempos seront effrénés et il y aura également quelques parties extrêmement groovy.

Comment composez-vous ? Anticipez-vous sur l’effet que vous produirez sur scène avant de composer les morceaux ? 

Juli Bazooka : Nous pensons toujours à la manière dont le morceau sonnera pour commencer. Ensuite, nous les écrivons et commençons à répéter l’ensemble et là, nous travaillons l’aspect scénique des morceaux.

Comme j’ai pu le faire sous-entendre en début d’interview, le plus important chez Crisix reste la scène, comme pour tous les autres groupes de Thrash/Crossover. Partagez-vous mon point de vue ? 

Juli Bazooka : Oui. Bien sûr, tu peux écouter un album de Thrash avec tes écouteurs si tu veux, mais tout se joue sur scène et dans la fosse ! Si tu veux comprendre Crisix et notre univers et il faut se rendre à nos concerts. La scène, c’est la chose la plus importante pour nous.

B.B. Plaza (guitare) : « Barón Rojo est à l’Espagne ce qu’est Trust pour la France. Je respecte beaucoup ces groupes, mais ils sont d’un autre temps »

Crisix est un groupe d’origine espagnole, vous venez de Barcelone. Avant, quand on me parlait de Metal espagnol, je pensais directement à Barón Rojo…

Juli Bazooka : Oui, c’est normal, mais nous faisons en sorte que cela change. (rires)

B.B. Plaza : C’est pareil pour la France. Je connais Trust. Barón Rojo est à l’Espagne ce qu’est Trust pour la France. Je respecte beaucoup ces groupes, mais ils sont d’un autre temps et il y a beaucoup de groupes prometteurs en Espagne aujourd’hui, dont nos amis d’Angelus Apatrida.

Oui ! Lors de votre passage au Motocultor en 2015, vous vous êtes produits en premier puis Angelus Apatrida a pris la main. 

Juli Bazooka : Oui ! Nous les avions même rejoints sur scène pour reprendre un titre ensemble !

Quel souvenir ! Quel type de relation entretenez-vous avec eux ? 

Juli Bazooka : Ça fait huit ans qu’on les connait ou peut-être un peu plus. Ce sont comme des frères !

La manageuse du groupe intervient : Normalement, le batteur d’Angelus Apatrida (Víctor Valera, NDLR) devait remplacer Javi Carry (le batteur de Crisix, absent le soir du Gohelle Fest, NDLR), mais en fin de compte, cela ne s’est pas fait…

Vous devriez faire un Split EP ensemble. 

C’est une bonne idée !

L’année 2017 n’est pas encore terminée alors que plusieurs offres de dates se sont déjà offertes à vous pour 2018. Vous allez vous produire dans le cadre du Hellfest et de l’Alcatraz Festival ! Savez-vous que l’Alcatraz n’est qu’à quelques minutes d’ici ? 

B.B. Plaza : Sérieux ? Je dois vraiment être loin de chez moi… (rires)

Qu’attendez-vous du Hellfest ? 

Juli Bazooka : Je pense que je vais mourir au Hellfest… (rires)

B.B. Plaza : Nous nous y sommes déjà rendus en tant que spectateur. C’était en 2011, et nous nous étions dits qu’il serait génial de nous produire là-bas. Nous rêvions et pourtant, ça y est, nous y sommes !

Vous aimez l’affiche ? 

Juli Bazooka : J’adore. Je la regarde tous les jours.

B.B. Plaza : Il y a beaucoup de styles différents. Heavy, Punk, Thrash, Hardcore, Black… Tout le monde est servi !

Vous étiez au Metaldays cet été. Alors ? 

B.B. Plaza : C’était un super festival. Le public était juste génial, nous avons tourné, tourné, tourné, tournée avec lui… C’est un chouette lieu de vacances !

Vous avez eu de la chance. Le festival a connu trois orages consécutifs… 

Juli Bazooka : Oui, je suis arrivé la première journée. La pluie n’a pas cessé de tomber, mais c’était quand même très cool. Il n’a pas plu quand nous sommes montés sur scène ! En fin de compte, pas mal de monde nous a découverts dans le cadre de ce festival !

C’est vrai que la réputation de Crisix ne cesse d’évoluer et on espère que ça continuera ainsi ! 

Juli Bazooka : Oui, tout va très vite pour nous en ce moment. Nous avons passé la première partie de notre carrière à tourner en Espagne et nous sommes venus progressivement en France. C’est surtout cette tournée en compagnie de Suicidal Angels, de Skull Fist et d’Evil Invaders qui nous a aidés à sortir de l’Espagne.

Evil Invaders monte également en ce moment ! Vous faites partie du revival du Thrash ! 

Juli Bazooka : On les adore… Joe, Max et les autres sont très cool ! Nous espérons les revoir bientôt !


Crisix, c’est : 

Juli Bazooka : Chant

Javi Carry : Batterie

B.B. Plaza : Guitare

Albert Requena : Guitare

Dani Ramis: Basse

Discographie : 

The Menace (2011)

Rise… Then Rest (2013)

From Blue To Black (2016)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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