CORROSION OF CONFORMITY 

NO CROSS NO CROWN

Sludge/Southern Rock

Nuclear Blast

5/5


Pepper Keenan (Down, ex-Graveyard Rodeo) est enfin de retour au sein de Corrosion Of Conformity ! Ainsi, le trio redevient le quatuor, formation avec laquelle le groupe a connu le succès jusque In The Arms Of God… Alors, on oublie ce qui s’est passé entretemps, bien que IX soit de bonne facture, et on revient aux fondamentaux… Et si No Cross No Crown était l’album que tous les fans attendaient depuis plus d’une décennie ? 

Et c’est comme s’il ne s’était rien passé entre In The Arms Of God et No Cross No Crown. Le groupe a retrouvé ses gimmicks, à savoir ce mélange entre Rock lourd et Classic Rock qui n’est pas sans rappeler Black Sabbath et Lynyrd Skynyrd. On pensera également à Thin Lizzy quand retentissent les premiers accords de « Forgive Me » et de « E.L.M. ». Bref, C.O.C., lui et ses morceaux dégoulinant de crasse, sont de retour…

Le style qui a fait le succès du groupe sur les albums Delivrance et Wiseblood n’a pas perdu de sa superbe. À l’écoute de No Cross No Crown, il est possible de compiler tous ces éléments qui ont construit la réputation du groupe, allant du chant expressif, très rauque, du charismatique Pepper, jusqu’aux parties lourdes de « Wolf Names Crow » et de « Little Man ». Plus c’est gras, mieux c’est. N’est-ce pas ?

Et l’investissement de Pepper se fait clairement ressentir. Et, c’est clairement là un bon point de l’album. Aucun effet de trucage… La sincérité du musicien – lui et sa voix pleine de décadence se combinent parfaitement à cet alliage typé Sludge/Southern Rock qui a fait les beaux jours du groupe, notamment sur « Old Disaster » et «  A Quest To Believe », deux titres sensiblement différents, bien que terriblement lourds.

Néanmoins, l’ensemble des morceaux ne correspondent pas tous au même schéma d’écriture. Autre bon point. L’ensemble est organique, riche, et les tempos ne cessent de varier en fonction des morceaux. Quand « Old Disaster » et « A Quest To Believe » se cantonnent à un tempo relativement bas, « The Luddite » et « Cast The First Stone » se veulent plus dynamiques. Ces titres sont différents, certes, mais restent efficaces et témoignent de la richesse mise en exergue sur No Cross No Crow. Quand la diversité nous prend aux tripes…

No Cross No Crown est également extrêmement bien pensé. De courts interludes (« No Cross » et « Sacred Isolation ») ont pour but d’aérer le propos pesant du groupe, à des moments stratégiques de l’album, au premier quart et au troisième quart. Rien surprenant finalement. Mais il s’agit de ces « petits trucs en plus » qui participent à l’élaboration d’un album qui marche, de plus que l’ambiance véhiculée par ces instrumentaux s’inscrit dans la logique du pavé.

« No Cross No Crown », le titre qui ferme l’album, est sans doute le morceau le plus énigmatique de l’album. Adieu les guitares saturées (enfin presque), on revient aux idées engendrées par l’interlude « No Cross » : une guitare inquiétante, qui est finalement accompagnée de mystérieuses psalmodies sur cet ultime titre. Et si l’ensemble rendait compte de la cover de l’album, qui illustre une jeune fille vouant un culte à la mort ?

No Cross No Crown est sans doute l’un des albums les plus importants de la carrière de Corrosion Of Conformity. Il est à classer aux côtés de In The Arms Of God et de No Cross No Crown et est incontestablement la galette que tout le monde attendait du groupe. 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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