Y’a eu du remue-ménage chez Necrophobic ces dernières années ! Et une fois Anders Strokirk (au chant), Sebastien Ramstedt (guitare), Johan Bergebäck (guitare) revenus au bercail, ils ont décidé d’enregistrer leur nouvel opus. Et dans le cadre de la sortie prochaine de Mark Of The Necrogram, l’album DU retour aux sources, la rédaction d’Heretik Magazine s’est entrevue avec Sebastien, le principal architecte de ce Mark Of The Necrogram.

Propos de Sebastien Ramstedt recueilli par Axl Meu le jeudi 4 janvier 2018


Mark Of The Necrogram va sortir en février prochain. Es-tu satisfait de cet album ? Quelle est ta part de contribution sur cet album ? 

Salut ! J’ai écrit la plupart des morceaux sur cet album. J’avais enregistré quelques démos chez moi, et je suis vraiment très convaincu par le rendu final. Avec ce line-up, nous sommes parvenus à faire sonner le groupe tel que je le souhaitais. J’attends beaucoup de cet album. J’espère que tout le monde se rendra compte à l’écoute que l’ancien Necrophobic est de retour.

Oui, c’est l’impression générale qui ressort également quand on regarde le line-up du groupe. On a l’impression qu’il s’agit d’une réunion d’anciens membres. Par exemple, Johan Bergebäck et toi-même êtes revenus dans le groupe, il n’y a pas si longtemps que ça…

Quand Johan Bergebäck et moi sommes partis du groupe en 2011, ce n’était pas annoncé comme un départ, mais plutôt comme un « break ». On avait besoin de faire une pause, ça ne marchait plus trop en fait. Notre mentalité, c’était : « Rentrons à la maison, faisons une pause »… Quand les autres membres ont décidé de continuer, ils l’ont fait sans nous. Je pense juste que ce n’était pas le bon moment pour nous de revenir… Nous avons songé à reprendre en 2014, et il se trouve que Joakim (le batteur, fondateur du groupe, NDLR) a pensé la même chose, car il nous a contactés pour savoir si on voulait revenir. C’est une sacrée coïncidence !

Mark Of The Necrogram est le premier album du groupe en cinq ans. Womb Of Lilithu est sorti en 2013, mais tu n’étais pas dedans. Cet album doit être étrange pour toi… 

Oui, mais tu peux quand même te rendre compte qu’il s’agit d’un album de Necrophobic, même si on sent que Fredrik Folkare a écrit l’album. Son travail au sein de Unleashed et de Necrophic est remarquable. Womb Of Lilithu ne sonne pas comme un classique de Necrophobic, mais il n’en reste pas moins un excellent album. Néanmoins, Mark Of The Necrogram s’inscrit plus dans la lignée de ce que nous avions proposé avec Death To All.

Necrophobic a également un « nouveau » chanteur. Que s’est-il précisément passé avec Tobias Sidegård ?

Je ne peux pas vraiment parler de tout cela. Les problèmes sont arrivés après que je sois parti du groupe. Je ne peux pas répondre à cette question, demande à Joakim… Quand j’ai pris ma pause, je n’avais plus aucun contact avec les autres membres du groupe, et je n’ai pas envie de faire de commentaire sur des choses qui ne me regardent pas. Ce qui est arrivé est arrivé, c’est tout.

Quand tu es revenu, tu as donc composé tous ces nouveaux morceaux. Est-ce que l’inspiration est revenue facilement ? 

J’ai commencé à composer les morceaux seul, chez moi. En fait, j’ai une certaine façon de procéder. L’inspiration me vient automatiquement, surtout la nuit, dans mes rêves. J’entends un thème particulier, et je ressens toutes les sensations en même temps. Une fois l’idée composée, j’en enregistre une démo brute. Ensuite, je fais écouter tout ça aux membres du groupe et les autres greffent d’autres idées. On discute ensemble afin de la faire sonner comme du Necrophobic.

Pendant le break que tu as pris, tu as participé à l’album d’Ordo Inferus (Invictus et Aeternus, NDLR). Tu peux m’en dire plus ? Est-ce que tu auras le temps de continuer avec ce groupe maintenant que tu as repris avec Necrophobic ? 

Quand on m’a proposé d’enregistrer les parties solo d’Invictus et Aeternus, le groupe avait déjà un EP à son actif, intitulé Damnati. Ce n’est pas un vrai groupe, on n’a jamais répété ensemble. C’est plus un side-project…

En août dernier, vous aviez sorti Pesta. C’est l’EP qui a donc précédé la sortie de l’album. L’EP ne contient que deux titres, c’est un peu léger. Il y a bien sûr « Pesta », le titre qui figure sur le nouvel album, et une version préenregistrée de  « Slow Asphyxiation ». Quel était le but de cet EP ? 

Oui, ce n’est pas beaucoup deux morceaux… C’est vrai. On n’avait pas encore tous les morceaux prêts. Et on voulait proposer quelque chose assez rapidement pour faire patienter nos fans. On l’a sorti dans le cadre de notre concert au Parti San (Allemagne). On a demandé s’il était envisageable de sortir quelque chose pour marquer le coup. Le Parti San a une valeur symbolique pour nous, car c’est le premier festival allemand où nous nous sommes produits avec Necrophobic. On a donc décidé de mettre en boîte « Pesta » et de proposer une nouvelle version de « Slow Asphyxiation ». Il faut dire que ça faisait longtemps qu’on n’avait rien sorti.

Revenons à Mark Of The Necrogram. Quel est le fil conducteur de l’album ? 

Ce n’est pas un concept-album. On voulait reprendre où on s’était arrêtés avec Death To All. On voulait que Mark Of The Necrogram sonne comme la suite logique de cet album. Les thématiques ne sont pas vraiment les mêmes… Death To All avait plus pour thème l’Histoire Sumérienne tandis que Mark Of The Necrogram traite plus de la poétique antique et maléfique.

Si on veut résumer votre style de musique, on peut dire qu’il s’agit d’un mélange entre du Death et Black Metal. Dirais-tu que Necrophobic est plus un groupe de Death ou de Black ? 

C’est difficile. Quand nous avons commencé en 1988, il n’y avait pas encore eu la deuxième vague de Black Metal. Les groupes que l’on considérait comme Black étaient Venom et Celtic Frost, même si leur style s’inscrivait plus dans la veine du Death. Même Bathory était considéré comme un groupe de Death à l’époque. Nous avons donc commencé comme un groupe de Death Metal. Puis la Norvège est passée par là, et il se trouve que notre musique correspondait plus à tout ce qui se faisait de plus extrême en Norvège à cette période. Certes, aujourd’hui, on nous considère encore comme un groupe de Death, mais notre style est plus proche du Black.

Quel morceau de l’album apprécies-tu le plus ? 

J’aime beaucoup le titre éponyme de l’album, c’est un excellent morceau de Necrophobic. Après, il y a « Requiem For A Dying Sun », c’est vraiment un morceau qui grandit en toi. Ensuite, « From The Great Above To The Great Below » me plaît beaucoup. J’ai beaucoup travaillé dessus, que ce soit sur les mélodies ou sur les paroles. C’est vraiment un des morceaux qui m’a demandé le plus de temps, et j’en suis vraiment très fier.

Avec tout ce que le groupe a connu, et malgré tous les problèmes que le groupe a rencontrés, comment Necrophobic est-il parvenu à conserver sa propre identité ? 

Je ne sais pas… On a changé de line-up à chaque album… Mais les visions de Joakim sont restées très claires. S’il ne compose pas, il sait ce qu’il veut faire du groupe. Il est très bon et il parvient toujours à conserver l’essence du groupe. S’il n’était pas là, tout tomberait en ruines. C’est lui qui réunit les musiciens, et il est en partie responsable de la stabilité du groupe. Tant qu’il sera dans la groupe, Necrophobic restera Necrophobic.

Qui a produit l’album ? 

C’est Fredrik. Le guitariste qui était là avant moi et qui a enregistré Womb Of Lilithu. C’est également lui qui avait produit Death To All. Il n’y a aucune mésentente. Tout se passe très bien entre nous.

La pochette de l’album est très expressive. Penses-tu que c’est important d’avoir une pochette d’album attractive de nos jours ? 

Je ne sais pas si c’est important. Je ne suis pas du genre à penser à l’impact qu’elle aura sur les consommateurs. Je pense tout d’abord à ce que j’aimerais voir, ce que j’aimerais avoir sur une pochette de disque. Je voulais qu’il s’agisse d’une illustration qui reflète un peu ce Death/Black Old School. C’est pour ça qu’on a inclus une peinture. Pour nous, c’est important, mais beaucoup de monde écoute et découvre de la musique via Spotify de nos jours, donc c’est secondaire. Pour ceux qui collectionnent encore les vinyles, l’objet compte, donc c’est différent.

Tu me parles de Spotify… Mais la communauté Black/Death reste très proche de l’objet.

Oui, il y a encore beaucoup de collectionneurs, qui veulent toutes les sorties « vinyle ». Mais je ne pense pas que le collectionneur « lambda » achèterait un album sans connaître le contenu de ce dernier. Il découvre sur Spotify en premier, puis si ça lui plaît, il achète le disque. En ce qui me concerne, c’est comme ça que je fais. J’écoute de la musique à partir de ce logiciel, puis j’achète si ça me plaît.

Quels sont tes projets pour cette année ? 

On va essayer de se produire le plus possible ! Nous sommes actuellement en train de travailler sur notre backdrop et sur nos effets scéniques. On répète également les nouveaux morceaux. On sortira sûrement un autre EP à la fin de l’année. On verra bien !

Sur votre page Facebook, vous avez annoncé une petite série de concerts. Parmi elles, figure cette participation au 70 000 Tons Of Metal. Qu’attends-tu de cette croisière ? 

Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre ! (rires) Le bateau m’a l’air immense et j’espère que nous prendrons beaucoup de plaisir. Personnellement, je compte voir beaucoup de concerts là-bas !

Il me semble que vous devez vous y produire à deux reprises.

Oui ! En tout, nous allons jouer dix-huit morceaux ! Ça sera deux gros sets !

Le groupe reviendra-t-il en France ? 

On espère !

Tout à l’heure, tu me parlais des différentes vagues que le Black Metal a connu. Penses-tu que nous connaissons une nouvelle vague Black Metal en ce moment ? 

Oui, je pense qu’il y a une nouvelle vague Black Metal. Regarde ces groupes comme Mgła, Bolzer… Ils proposent des choses vraiment très différentes. C’est bien plus atmosphérique, plus ésotérique également. Le « background » de ces groupes doit être un peu plus différent du nôtre.

La France a également sa part de nouveaux groupes de Black. Connais-tu Regarde Les Hommes Tomber et The Great Old Ones ? 

Non, pas du tout…

The Great Old Ones est un groupe de Black qui a signé chez Season Of Mist dernièrement. Vous étiez chez eux aussi, maintenant, vous êtes chez Century Media.

Oui, nos relations avec ce label sont très bonnes. C’est important pour moi de pouvoir faire confiance à un label de cet envergure, comme ça, je peux me concentrer sur la musique. C’est super important d’avoir un label qui respecte ses engagements… Après, je n’ai rien contre Season Of Mist, je n’étais pas dans le groupe à l’époque, mais j’ai bon espoir concernant Century Media.

Que connais-tu de la France en termes de musique ? 

Rien ! Je connais juste France Gall. (Sa disparition a été annoncée quelques jours après notre entretien, NDLR.)


Necrophobic, c’est : 

Anders Strokirk : Chant

Alexander Friberg : Basse

Sebastian Ramstedt : Guitare

Johan Bergebäck : Guitare

Joakim Sterner : Batterie

Discographie :

Rehearsal-Demo ’89 (Demo – 1989)

Slow Asphyxiation (Demo – 1990)

Unholy Prophecies (Demo – 1991)

The Nocturnal Silence (Album – 1993)

Bloodfreezing (Demo – 1994)

Spawned by Evil (MCD – 1996)

Darkside (Album – 1997)

The Third Antichrist (Album – 1999)

Bloodhymns (2002)

Hrimthursum (2006)

Death To All  (2009)

Womb of Lilithu (2013)

Mark Of The Necrogram (2018)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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