Formé en 2013 par Jack Taylor et Alex Veale, Tax The Heat sort dans la foulée son premier album, Fed To The Lions, chez Nuclear Blast. Après s’être construit une réputation fiable chez lui, en Angleterre, il parvient à accrocher le public européen dans le cadre de sa tournée en ouverture d’Europe (en 2016). Deux ans plus tard, il revient avec Change Your Position, l’occasion pour la rédaction de faire plus ample connaissance… 

Propos de Alex Veale (chant, guitare) recueillis par Axl Meu 


Salut ! Heretik Magazine est un média spécialisé dans les musiques extrêmes. Vous êtes britanniques et vous proposez un Rock plutôt classique, très Pop Music dans l’âme. Quel est votre plan pour séduire les fans de musiques extrêmes ? 

(Rires) Ce n’est pas une question facile, mais je pense que la plupart des fans de Metal sont ouverts. J’aime beaucoup ce style… Si tu vas au Download Festival, tu te rendras compte que les fans ne sont pas là-bas seulement pour un style, mais pour plusieurs. En général, ils sont là pour la musique et se moquent des cases. Et c’est ça qui nous réunit chez Tax The Heat. C’est la musique, c’est tout.

Vous sortez donc votre deuxième album, Change Your Position via Nuclear Blast, comme ce fut le cas pour le premier. D’habitude, Nuclear Blast signe des groupes plus extrêmes… Aujourd’hui, ce label prend beaucoup de risques en signant des groupes plus « softs » comme vous et Blues Pills !

Beaucoup de puristes vont peut-être dire que c’est une très mauvaises idée, mais les personnes qui gèrent le label s’y connaissent tellement en la matière ! Ils ont beaucoup d’expérience, et font confiance aux groupes qu’ils signent. Aujourd’hui, les labels ne prennent plus de risques, car ils ont peur de ne pas vendre de disques, ce qui n’est pas le cas de Nuclear Blast. Et puis, c’est quand même sympa qu’un label de la trempe signe autre chose, des groupes moins typiques.

Souvent, le deuxième album est considéré comme le plus important de la carrière d’un groupe. Tu es d’accord ? 

Oui ! Carrément ! En général, un groupe prend beaucoup de temps pour composer son premier album, mais quand tu arrives à ton deuxième album, tu dois prendre les décisions le plus vite possible. Et on a eu la chance d’être aussi inspirés que pour notre premier album, Fed To The Lions.

En France, nous commençons tout juste à vous découvrir. Vous vous êtes produits en première partie de Europe à l’Olympia de Paris en 2016…

Oui ! Nous aimerions revenir en France, le plus vite possible ! Notre concert à l’Olympia est sûrement l’une de nos plus belles expériences… L’un des meilleurs concerts qu’on ait donnés !

Parlons de votre style de musique à présent. Si je vous parle de la British Invasion, avec ces groupes comme Led Zeppelin, The Kinks, ça vous parle ? 

Oui. Ces groupes de la British Invasion ont défini notre son à nos débuts. On voulait ressembler à ces groupes. On est toujours inspirés par ces groupes, mais dès que nous nous sommes mis à tourner, nous avons un peu changé et inclus des éléments plus modernes dans notre musique. Tourner nous a aidés à nous forger un son propre ! Certes, nous sommes inspirés par tout ce qui se faisait dans les 60’s, mais nous allons de l’avant !

Oui, votre musique est également imprégnée par ce que proposent des groupes comme Queens Of The Stone et Royal Blood. 

Oui, je pense aussi. Après, les mecs de Royal Blood doivent avoir le même âge que nous… Nous avons beaucoup de points communs et nous devons être influencés par les mêmes groupes. J’ai été influencé par tous ces groupes des 70’s, mais également par des artistes plus modernes. Et puis, tu sais, le Rock n’est pas une histoire de vieux ! Tu as beau être jeune, ça ne t’empêchera d’apprécier le Rock à sa juste valeur !

« Si le Rock veut survivre, il faut qu’il se mette à jour et que les musiciens proposent une formule innovante »

À l’instar du titre éponyme, quelques titres de l’album sont plus « groovy ». On dirait qu’il y a quelques parties électroniques, notamment créées avec la basse. De plus, tous les morceaux sont agencés de sorte qu’ils puissent passer à la radio. Comment avez-vous capté l’album ? 

Nous n’avons pas peur d’aller écouter autre chose que du Rock et nous faisons en sorte de rester uniques et originaux. Tax The Heat réfléchit beaucoup sur la manière dont ses albums doivent sonner, et c’est pareil pour les paroles… Concernant la production, c’est vrai que l’on pourrait croire qu’il y a des effets digitaux sur cet album, mais en fait, non. Nous avons simplement enregistré cet album dans un studio à Leeds avec nos instruments. Nous avons tout enregistré en « live » dans une salle, sans aucun effet et dans un deuxième temps, nous avons enregistré les parties vocales.

Comment composez-vous au sein de Tax The Heat ? Te charges-tu de tout ? 

En général, j’apporte une idée comme un riff ou un couplet, une mélodie accrocheuse, un truc qui reste en tête. Ensuite le groupe travaille ensemble. On enregistre l’idée, on l’écoute, ensuite, j’écris les paroles… On fait pas de mal de modifications. En fait, il y a plusieurs façons de composer dans le groupe. Des moments, tout vient d’un coup, parfois, c’est assez spontané. On jamme ensemble dans notre salle de répétition et une bonne idée vient…

À ton avis, tous les fans de Rock sont-ils des nostalgiques de nature ? 

Je ne sais pas… Si le Rock veut survivre, il faut qu’il se mette à jour et que les musiciens proposent une formule innovante. Et c’est ce que nous essayons de faire avec Tax The Heat. Il faut actualiser ce style ! Les groupes doivent connaître leurs classiques, mais également savoir s’en détacher.

Vous avez pourtant un look très « retro ». Pouvez-vous commenter votre allure scénique ? 

Les groupes des années 60’s avait vraiment du style. C’est de là que ça vient ! On voulait que le groupe ait sa propre identité, quelque chose qui puisse lier les membres du groupe. Ce sont presque des uniformes, mais on ne voulait pas trop en faire non plus. Il ne fallait pas que ça fasse trop propre, non plus. On tenait à se détacher de l’image de base du groupe de Rock où les membres portent des jeans et des baskets. Ce n’est pas vraiment notre truc ! Néanmoins, on a mis tout ça à notre sauce, le but n’était pas de copier quelque chose qui avait déjà été fait par le passé.

Il y a quelques jours, nous avons appris le décès de Fast Eddie Carke, l’ancien guitariste de Motörhead…

Oui, et malheureusement, ce n’est pas prêt de s’arrêter là. Le line-up classique de Motörhead n’existe plus, c’est tragique. On perd de plus en plus de musiciens… Mais j’ose croire que le Rock survivra quoi qu’il arrive avec tous ces nouveaux groupes. Il faut aller de l’avant et se donner la peine de découvrir ces groupes. C’est triste de voir tous ces héros disparaître, mais c’est à nous de prendre le relais.

Qui est ton héros musical ? 

J’en ai plein ! Je dirais Steven Tyler, Joe Perry et Angus Young… J’aime beaucoup les Beatles également, mais je les ai vraiment découverts sur le tard.

Quels sont vos plans pour la suite ? Je sais que vous allez tourner chez vous en Angleterre, et en Europe ? 

On aimerait trop retourner en Europe. Notre tournée européenne était fantastique l’année dernière. Ça devrait se faire, mais je ne peux pas trop en dire pour le moment.

Que pouvons-nous souhaiter à Tax The Heat pour cette nouvelle année ? 

(Il réfléchit) Je dirais beaucoup de succès ! J’espère qu’on arrivera à se construire en Europe… Que l’on devienne une pointure internationale, qui sait ? Déjà, partir en tournée et ouvrir pour un groupe que nous aimons beaucoup serait une superbe réussite pour nous.


Tax The Heat : 

Alex Veale : Chant, Guitare

JP Jacyshyn : Guitare

Antonio Angotti : Basse

Jack Taylor : Batterie

Discographie :

Fed To The Lions (2016)

Change Your Position (2018)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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