BEYOND THE STYX

STIIGMA

Post/Hardcore

Klonosphere/Season Of Mist

5/5


C’est qu’ils en veulent ! Qui n’a pas suivi les aventures des Beyond The Styx, partis en tournée pour vanter les mérites de leur premier album ? Sorti en 2015, Leviathanima proposait une sorte de melting-pot entre le Death, le Hardcore et autres… Et croyez-le ou non, les Tourangeaux sont en mesure de devenir les nouveaux portes-parole du mouvement Post/Hardcore à la française. Stiigma, le deuxième du nom, va prochainement voir le jour via Klonosphere, et il se trouve qu’il succède comme il se doit à Leviathanima. 

L’album reste très court, mais il est un concentré de tout ce que le groupe avait proposé sur son premier album. On y retrouve donc ces riffs acérés (« Dance Macabre », « Lightmare »), ces parties « groovy » à faire mosher un moche (« King S »), ces parties très typées Post/Hardcore (un mouvement sur lequel le groupe s’illustre sur « Poison ») et ces grosses parties de breakdown, notamment sur « Decima ». Ce titre est extrêmement bien ficelé. Il condense à lui-seul l’ensemble des influences du groupe et mise sur des tonalités plus dissonantes afin de transposer une ambiance particulière.

Beyond The Styx a concrétisé ce qu’il avait entrepris sur son premier album, en diversifiant les ambiances comme le démontre « Dance Macabre », un morceau à l’introduction grandiloquente? Une introduction vite éparpillée dans la masse hostile dégagée par les morceaux suivants. Il faut dire que les petits allers/retours grinçants sur « DNT », « Paranommunation » et Lightmare » font leur petit effet… Vraiment, il faut être passé à côté de l’album pour ne pas remarquer que Stiigma déverse un flot de riffs aussi dynamiques que froids… Et si c’était ça la Beyond The Styx’s touch ?

Beyond The Styx fait donc preuve d’une richesse stylistique, notamment ce hurleur des temps modernes, Émile, qui n’hésite pas à varier les intonations à plusieurs reprises. Si l’ensemble est souvent crié, Émile en surprendra plus d’un avec ces mouvements « rapés » sur « Lightmare » ou même ce gros growl qui estompe les parties « parlées » de « Checkfate ».

Et c’est que ça passe vite. L’auditeur ne cesse de recevoir d’innombrables informations, et il est évident qu’il faille passer l’album plusieurs fois pour en saisir toute sa complexité, chose impossible à la première écoute. Ainsi, au fil des écoutes, peut-être parviendrez-vous à comprendre que tous les morceaux sont tous agencées de sorte qu’ils ne forment qu’un ensemble organique ? Peut-être est-ce pour cette raison que les 27 minutes défilent à une vitesse éclair ?

Et le jeune groupe a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Il a convié les meilleurs à participer à l’album, à commencer par Ammo, un illustrateur de renom, connu pour les pochettes qu’il a réalisées pour Neurosis, Amenra et Unsane. Enfin, l’enregistrement de Stiigma, assuré par David Potvin (au Dome Studio) et la production, signée Nick Jett (Broken Teeth, Terror…) ont pleinement porté leurs fruits. Ces collaborations font de Stiigma un album ravageur, pertinent de bout en bout, et ce malgré sa brièveté.

Chapeau bas pour les Tourangeaux ! Stiigma est incontestablement l’album de la maturité pour un jeune groupe à qui on ne peut que souhaiter le meilleur pour l’avenir. Et s’il fêtait cette réussite en programmant une nouvelle petite tournée qui ferait escale chez nous, au Red Studio à Douai ou au Biplan à Lille ?

 

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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