Dans le cadre du passage imminent de Broken Hope en France (à Paris ce samedi et à Lyon ce dimanche), la rédaction d’Heretik Magazine s’en est allée contacter Jeremy Wagner, l’homme à la tête du groupe ! Il nous parle de son nouvel album, Assimilated And Mutilated, du Broken Hope 2.0. (qui a fait peau neuve en 2014) et de sa passion pour la thématique de l’horreur ! 

Propos de Jeremy Wagner recueillis par Axl Meu.


Salut ! Vous allez bientôt tourner en Europe avec Hierophant. Êtes-vous prêts ? 

Oui, totalement ! J’ai appris dernièrement que j’avais du sang français ! (rires) J’ai hâte de me rendre en France, là où mes ancêtres habitaient, particulièrement à Paris (ce samedi, au Gibus) et à Lyon (ce dimanche, au Warmaudio Décines) où nous nous produirons ! En plus, cette année, nous fêtons le trentième anniversaire de Broken Hope, donc les cinq dates que nous donnerons en Europe seront particulièrement symboliques !

Vous allez promouvoir votre dernier album, Mutilated And Assimilated, dans le cadre de cette tournée. Que pouvons-nous attendre de vous ? 

Un concert ravageur composé de morceaux issus de toutes les ères du groupe. Les fans peuvent s’attendre à ce que toutes les compositions sonnent très bien ! Broken Hope mise sur la qualité sonore de ses prestations, afin que les morceaux aient le plus d’impact sur ses fans ! Bref, nos fans en auront pour leur argent ! Par contre, j’attends d’eux, en retour, qu’ils passent du bon temps, ce que nous ferons ensemble !

Est-ce que tu peux revenir sur l’album, Mutilated And Assimilated ? Comment l’album a-t-il été capté ? 

Les morceaux sont arrivés naturellement. Dans cet album, il y a plus de parties instrumentales et nous avons tout misé sur le traitement de ces dernières. Je ne voulais pas refaire la même erreur que sur Omen And Disease. On avait réparti le travail sur trois studios différents. C’était tout simplement la galère ! C’est pour cette raison que nous avons tout enregistré chez moi dans mon propre home-studio cette fois-ci ! On n’avait aucune deadline à respecter et on pouvait s’attarder sur la tonalité de chacun des instruments, pareil pour les maquettes. En fait, nous pouvions enfin nous rapprocher du son qui nous caractérise le mieux ! Tu sais, Slayer sonne comme du Slayer, et Broken Hope sonne comme du Broken Hope, c’est aussi simple que cela ! Je tiens également à souligner l’implication de Scott Creekmore, il m’a dit quelque chose qui m’a marqué lorsque nous étions en train de produire l’album. Il m’a dit que tout était une question de feeling. Selon lui, une prise parfaite est bien trop stérile ! Nous avons expérimenté plusieurs choses ensemble, mais avons porté beaucoup d’attention à chacune des prises, de sorte que chacune d’entre elles transpire quelque chose !

« Slayer sonne comme du Slayer, et Broken Hope sonne comme du Broken Hope, c’est aussi simple que cela »

Donc selon toi, Mutilated And Assimilated est le meilleur album de Broken Hope ? 

Nous avons pris beaucoup de plaisir à mettre cet album en boîte, et pour la première fois, je n’ai pas manqué d’idées ! Tout est venu de manière systématique. J’ai écrit la plupart des chansons chez moi, Mike est également venu me donner quelques idées, et j’ai contribué à la construction d’une des chansons de Damien. Je lui ai donné quelques riffs. L’ambiance était très détendue, tout le monde était sur le même diapason ! Nous avons tout simplement fait en sorte de composer les meilleures chansons possibles ! On s’est mis d’accord, on a travaillé ensemble de sorte à rendre cet album plus incisif ! La production est bien plus efficace également ! C’est sans doute la meilleure que nous ayons eu à ce jour. Scott Creekmore était tout simplement le mieux placé pour produire cet album. Pareil pour le mixage ! Il sait de quoi il parle et il est très talentueux ! Quand on additionne ça à la persévérance dont ont fait preuve Diego et Matt, à la basse et à la guitare, tu obtiens un album de très bonne qualité ! Nous n’avons épargné aucun détail fâcheux, que ce soit sur les morceaux, sur le mixage et même sur la pochette. Il faut également dire qu’on a travaillé dans un endroit spacieux et confortable, chez moi !

Jeremy, tu es le seul rescapé du line-up originel. Comment es-tu parvenu à conserver l’identité du groupe tout en la renouvelant ? Peut-on dire qu’il s’agit d’un « Broken Hope 2.0. » aujourd’hui ? 

Je suis là depuis le tout début, c’est tout… C’est moi qui ai fondé ce groupe et qui ai fait connaître sa musique ! J’ai dû faire preuve de persévérance durant toutes ces années… Mais avec le recul, je me dis que les autres membres n’avaient pas forcément les mêmes envies que moi. C’est pour cette raison que je dois dire que Broken Hope restera Broken Hope tant que je serai dans le groupe ! J’ai écrit la grande majorité des morceaux du groupe, et j’ai toujours faim ! Ce nouvel album, Mutilated And Assimilated, c’est du Broken Hope tout craché ! Et c’est là que j’ai renouvelé le groupe… En changeant de line-up, mais en gardant notre identité ! Le Broken Hope 2.0. est en marche, et vous pouvez compter sur lui !

À la fin de l’album, vous faites un petit clin d’oeil à vos tout débuts, notamment avec le morceau « Swamped In Gorehog ». Vous restez terriblement attachés à vos tout débuts ! Si je me souviens bien, c’était pour fêter l’anniversaire de l’album Swamp In Gore…

Oui ! On a réenregistré les titres « Swamped In Gore » et « Gorehog ». On les a assemblés et renommé l’ensemble « Swamped In Gorehog » pour célébrer dignement le 25ème anniversaire de notre premier album ! Si nous avons assemblé ces deux morceaux, c’est tout simplement parce que nous les jouons ensemble aujourd’hui. Cette nouvelle version n’avait jamais vu le jour avant, donc nous l’avons mis en bonus sur le disque ! C’est toujours un plaisir de jouer ses vieux morceaux, et c’est pour cette raison que nous ne mettons jamais à l’écart aucun de nos disques. Il est important de garder son répertoire « en vie » !

Encore une fois, comme sur chaque album, vous traitez de sujets assez « gores ». D’où tirez-vous vos influences ? Des films d’horreur ? 

La thématique de l’horreur est au centre dans Broken Hope ! Et le titre de notre nouvel album, Mutilated And Assimilated est un clin d’œil au film de John Carpenter, The Thing, qui est l’adaptation de la nouvelle de Science-Fiction, Who Goes There ? de John W. Campbell. L’adaptation cinématographique est tout simplement excellente ! J’adore le scénario, et il me touche énormément que ce soit à l’écrit ou sur grand écran. The Thing est probablement l’un de mes films préférés ! Je pense, d’une manière générale, qu’on a rien fait de plus original en termes d’effets techniques, en termes de films d’horreur ! Je me devais tout simplement de rendre hommage à ce film dignement, d’où ce clin d’œil ! Je suis très fier d’avoir rendu hommage à Campbell… Pareil, à la fin de l’album, il y a cet instrumental, « Beneath Antarctic Ice », c’est également un hommage ! Ceci dit, je me dois quand même de nuancer mon propos. Les autres morceaux de Assimilated And Mutilated n’entretiennent pas de liens avec les films d’horreur, mais plutôt avec la réalité en fait ! Par exemple, il y a ces titres : « The Brunker », « Outback Incest Clan » et « The Necropants » qui relatent tous de faits réels. Toutes ces idées réunies, nous avons contacté Wes Benscoter, qui s’est chargé de la conception de l’artwork. On y voit un peu de tout sur cette pochette. Il y a un monstre en pleine mutation et plusieurs références au film The Thing. C’est très bien pensé ! Tout ça pour dire que nous avons exploré cette thématique dans ses moindres détails. Cet album reflète bien ma passion pour l’horreur et le gore ! Que dis-je… Tous les albums de Broken Hope sont profondément inspirés par cette thématique ! Je collectionne pas mal d’objets en rapport avec cette culture, tout comme Kirk Hammet, Greg Nicotero, Guillermo Del Toro et mon ami, qui malheureusement n’est plus de ce monde, Forrest Ackerman. Cette culture ? Je la respire, je la vis ! Cabin In The WoodsThe Thing… Ces films m’ont forgé ! Pas comme ces merdes d’Evil Dead, ou je ne sais quoi !

En bonus de Assimilated And Mutilated, vous avez décidé d’inclure l’intégralité de votre show dans le cadre de l’Obscene Extreme Festival, en DVD ! Vous êtes Américains… Préférez-vous les festivals européens ou les festivals américains ?

L’Europe propose sans doute les meilleurs festivals, il n’y a pas photos ! (rires) On ne peut pas comparer ! L’Obscene Extreme est un super festival et il se trouve que nous avions récupéré les vidéos de nos concerts. Pourquoi ne pas en faire profiter nos fans ?

« Broken Hope restera Broken Hope tant que je serai dans le groupe ! »

Peux-tu revenir sur la pause que le groupe a prise entre 2002 et 2012 ? Le line-up actuel de Broken Hope est encore très récent ! Pourquoi penses-tu qu’il est le plus efficace ? 

J’avais comme objectif de reformer le groupe en 2007, mais ça ne se s’est pas fait, car les conditions n’étaient tout simplement pas optimales ! Ça ne marchait pas, c’est tout, donc il y a eu un certain remue-ménage ! Pendant cette longue pause, j’avais quand même continué à écrire des morceaux pour Broken Hope. Certaines de ces compositions ont trouvé leur place sur l’album Omen Of Disease. J’ai également eu d’autres projets entre deux, qui faisaient plus dans le Heavy : Lupara et Earthburner. Donc, cela dit, je n’ai jamais arrêté de composer, et puis le suicide de Joe (Ptacek, le premier batteur du groupe, NDLR) a compliqué les choses et a retardé la reformation de Broken Hope. On aurait dû reformer le groupe ensemble, malheureusement, il nous a quittés. J’aurais tellement voulu l’aider… J’aurais tellement voulu qu’il soit à mes côtés… Il me manque terriblement…
Maintenant, Broken Hope a le meilleur line-up de son histoire. Tous ses membres étaient parés pour écrire l’album le plus dément de la carrière du groupe. Ils sont aussi pros et nous sommes comme des frères ! Ce n’était pas comme ça avant… Il y a quelque chose qui faut savoir lorsque l’on commence à écrire pour Broken Hope. Inconsciemment, je voulais écrire les riffs les plus lourds de notre carrière, les riffs les plus dérangeants. Je fais tout simplement de mon mieux lorsque j’écris. Et tu le sais, gars, je fais en sorte de me renouveler ! Quand tu as écrit une centaine de morceaux, tu peux avoir tendance à croire qu’il est compliqué de revenir avec de nouvelles idées… mais je ne sais pas, je dois vraiment être chanceux que ma muse, quelle que soit sa nature, ne m’ait jamais abandonné et qu’elle m’ait permis d’avoir de nouvelles idées. Mon objectif est à la fois de conserver ce côté « brutal » et de donner des nouvelles choses à écouter à mes fans. Et je peux te dire que je n’ai jamais rien écrit d’aussi fort ! Tout vient du cœur ! Tout est honnête à 100%, tout est intègre et tout n’est que le fruit de notre passion ! Passion pour le Death Metal et pour Broken Hope ! Le groupe entier est totalement dévoué à Broken Hope ! Ça marche tellement bien avec le nouveau line-up ! Le nouveau groupe ne ressemble pas du tout à l’ancien ! Il y avait toujours des désaccords entre les membres, là, c’est totalement différent… Damien, Mike et moi-même avons toujours été à fond dans le groupe depuis que nous sommes revenus. La personnalité des membres du groupe y joue pour beaucoup ! La personnalité des membres peut, soit tuer un groupe, soit donner l’énergie au groupe ! Néanmoins, aujourd’hui, notre mission est de faire pérenniser ce projet ! Et cette fois-ci, ça marche super bien !

Un autre groupe dans le même style qui a rencontré plus de succès : Cannibal Corpse. Comment expliques-tu qu’ils soient plus connus que vous aujourd’hui ? 

… Je pense que le fait d’avoir signé plus tard y a joué pour beaucoup ! Je pense qu’on a loupé la première vague de Death Metal, tu sais, celle quand Cannibal Corpse a signé ses deux premiers albums. Mais, je m’en moque un peu en fait… Trente ans après, j’estime que l’héritage qu’on a laissé derrière nous parle pour lui-même !

La France a également son petit lot de groupes. Qui connais-tu de chez nous ? 

Je connais beaucoup de superbes groupes français ! Je connais bien Inhumate, Loudblast, Benighted, Gojira, Massacra, Necrowretch et d’autres encore. Tous ces groupes ont été très cool avec Broken Hope depuis ses débuts ! Te souviens-tu du fanzine Peardrop ? C’est l’un des premiers fanzines à s’être intéressé à nous ! Il a même chroniqué notre toute première démo ! Et même l’année dernière, nous sommes produits dans ce qui est sans doute l’un des meilleurs festivals français, le Fall Of Summer ! Je me suis également rendu au Hellfest, mais je ne m’y suis, hélas, jamais produit ! Peut-être que nous nous y produirons à l’avenir ! Ce serait chouette ! Quoi qu’il en soit, la France a une scène underground très intéressante et c’est toujours un plaisir de nous produire chez vous !


Broken Hope, c’est :

Damian Leski : Chant

Jeremy Wagner : Guitare

Mike Miczek : Batterie

Matt Szlachta : Lead Guitars

Diego Soria : Basse

Discographie : 

Swamped in Gore (1991)

The Bowels of Repugnance (1993)

Repulsive Conception (1995)

LoathingLoathing (1997)

Grotesque Blessings (1999)

Omen of Disease (2013)

Mutilated and Assimilated (2017)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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