GRUESOME
TWISTED PRAYERS
Death Metal
Relapse Records
3/5
Par Cédric Cambien
Gruesome revient, qu’on se le dise ! Après un premier opus en 2015 (Savage Land) et deux EP’s plus tard (Dimensions Of Horror en 2016, Fragments Of Psyche en 2017), le quatuor américain revient en ce mois de juin avec Twisted Prayers. Un album qui retirera l’étiquette « Tribute to Death » qu’ils ont de collée sur le dos ?
Indéniablement, la réponse est non. Dès « Inhumane » et « A Waste Of Life », l’impression de bouffer du Death comme à la grande époque prend aux tripes et aux oreilles. Un brin plus virulente que celle de Chuck Schuldiner, la voix de Matt Harvey est plus grasse, plus dégueulasse, offrant un peu plus ce côté malsain qui sied au style (« Lethal Legacy »). Mais globalement, il est assez difficile de ressortir un potentiel à Gruesome tant ça aurait pu être un album de Death To All…
Entre des compos taillées comme dans Spiritual Healing et Individual Thought Patterns notamment, un son de gratte reconnaissable entre mille – notamment sur les nombreux soli assurés par James Murphy (ex-Testament, ex-Obituary et ex-… Death, tiens donc !) – et une attaque vocale classique dans le genre mais tellement bonne, Twisted Prayers a de solides arguments pour qui aimerait entendre que Death n’est pas mort. Ce second album ne manque de rien en fin de compte si ce n’est d’une chose essentielle : l’originalité. Certes, le style est assumé, le Death Metal « old school » se montre plaisant sur la durée, tranchant dans le vif dans chaque titre, mais jusqu’à la reprise de Possessed « The Exorcist » (déjà reprise par Death– entre autres – par le passé), tout sent malgré tout le réchauffé.
Intros en tapping (« Crusade Of Brutality »), rythmes lents (« At Death’s Door »), mid-tempo (« A Waste Of Life ») ou plus offensifs (« Fatal Illusions », « Twisted Prayers »), soli échevelés (« A Waste Of Life », « Twisted Prayers ») ou plus classiques (« Inhumane », « Lethal Legacy »), ce Twisted Prayers est un cours de Death pour quiconque ne connaitrait pas le style. Tous les attendus y sont présents, la production de Jarrett Pritchard est parfaitement en adéquation, tout ce qui a fait l’essence même de ce genre devenu culte dans les années 90 y est également et la nostalgie fait son effet, rendant cet album de Gruesome non pas inévitable, mais pas inintéressant pour autant.
Le leader d’Exhumed continue de mener sa barque avec Gruesome. Ce second album n’est en rien un chef d’œuvre du genre mais figure dans les dignes héritiers du style Death qui a tant triomphé jusqu’à la fin des années 90. Twisted Prayers pourrait avoir un tampon « Approved by Death » que ça ne choquerait en rien tant ça sonne pareil, ça envoie pareil, ça respecte le genre pour un résultat qui plaît autant en fin de compte.
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