On ne présente plus Benighted, qui sillonne la France depuis maintenant deux décennies. On ne les présente tellement plus, que c’est un ras-de-marée humain qui s’est invité sous l’Altar à 14h20 pour les accueillir en ce vendredi 22 juin au Hellfest ! Une prestation à couteaux tirés qui a délivré une dose d’énergie salvatrice et qui a laissé au public un goût de trop peu. C’est un Julien Truchan fatigué, et en chaussures, qui a répondu à nos questions sur son set et sur l’EP, Dogs Always Bite Harder Than Their Master, à paraître en octobre prochain.

Propos recueillis par Hyacinthe Hyass Gomérieux.

Crédit photos : Tas toux


En rentrant dans le box d’interview, tu m’as dit que tu étais rouillé mais alors, quels retours peux-tu nous faire de ce concert ? Ça a vraiment bien marché pour vous !

Oh oui ! On était super contents ! Avant de monter sur scène quand tu vois que tu ne vois pas le bout de la foule, tu te dis « Là, on va passer un bon moment quoiqu’il arrive ! ». Et en fait, tout s’est très bien passé, on n’a eu aucun problème technique, tout à rouler ! En plus, on a eu Arno de Black Bomb A qui nous a fait l’amitié de venir faire un morceau avec nous donc on était aux anges, vraiment ! On a réussi à faire 40 min de set exactement comme on voulait les faire, avec un public qui répond à fond.

Vous étiez clairement attendus. C’est le premier concert sous la Altar où l’on a vu la foule dépasser la tente et suivre sur l’écran ce qu’il se passait sur scène…

On a eu une belle affluence et on a vraiment passé un moment génial avec les gens. Le bordel qu’il y avait dans la fosse, c’était vraiment… enfin, nous, on aime justement que le public nous botte le cul autant que nous on leur botte le cul… Donc quand tu sors de scène et que ça a été fait, t’es content !

Vous étiez déjà venus il y a quatre ans… tu as senti une différence entre le concert de l’époque et maintenant ?

Hé bien, j’ai envie de te dire que c’était encore mieux parce qu’on commence à être un peu plus rodés, on a beaucoup plus d’expériences maintenant et on s’encombre moins de mauvais stress. C’est-à-dire que là c’était incroyable ! Je redécouvre un petit peu les lieux parce que je n’étais pas revenu au Hellfest depuis 2015 donc il a fallu que je redécouvre le site qui a beaucoup changé, mais par rapport à la dernière fois, c’est vrai qu’on est montés sur scène sans aucune appréhension, forts des années passées. Que dans le plaisir ! On savait que pendant 40 min, ça allait être le bonheur, qu’ensuite on allait redescendre mais qu’on aurait tous la banane, et qu’après il n’y aurait plus qu’à juste faire la fête avec tout le monde ! (rires)

Comment tu choisis la meilleure set list pour 40 minutes de jeu ? Vous avez composé différemment pour le Hellfest ?

On garde toujours nos hits, entre guillemets, c’est-à-dire les morceaux que les gens attendent. Après, on essaie toujours qu’il y ait des morceaux d’un petit peu tous les albums, qu’ils soient tous représentés – au moins les albums récents je veux dire, qui ont dix ans, voire plus. On voulait absolument commencer à jouer avec Black Bomb A. On voulait absolument faire ce morceau avec Arno ! Parce qu’on a trop peu d’occasions de le jouer : il a fait un featuring sur l’album donc dès qu’on peut, on se jette dessus : « Arno ! Viens là ! » (rires) On va devoir lui payer des bières maintenant ! (rires)

« Parce qu’on a trop peu d’occasions de le jouer : il a fait un featuring sur l’album donc dès qu’on peut, on se jette dessus : « Arno ! Viens là ! » (rires) On va devoir lui payer des bières maintenant ! (rires) »

Vous restez au Hellfest les trois jours ?

Oui, oui ! On est deux ou trois à partir dimanche matin parce qu’on bosse lundi, mais les autres restent tout le festival jusque lundi matin.

Et toi, tu as prévu d’aller voir quels groupes ?

Ben là, je t’avouerai qu’il faut je t’atterrisse ! Aujourd’hui avec le concert et les interviews, je savais que je ne pourrais pas voir grand chose. C’est vrai qu’on est très pris, parce qu’il y a beaucoup de gens qu’on n’a pas le temps de voir le reste de l’année qu’on retrouve ici, avec qui on discute et ainsi de suite donc au final, on voit assez peu de concerts. Mais bon, je vais quand même me faire mon petit programme, quand j’aurais fini vers 19 heures, quand je vais enfin sortir du box ! (rires) Je n’ai pas vraiment regardé la programmation parce que j’ai aussi des interviews demain, donc je ne sais pas trop combien de temps il va me rester, mais je vais essayer.

C’est quoi l’actu de Benighted cet été ?

Cet été, on a beaucoup de festivals et on bosse aussi sur un nouvel objet, on vient de finir d’enregistrer un EP qui va sortir en octobre, puis on va faire une tournée européenne de 25 dates avec Aborted. Pour l’instant, on bosse la-dessus : l’EP vient d’être fini et on continue de bosser sur l’artwork. On bosse aussi pour les festivals : on va jouer dans un mois à l’Obscene Extreme Festival en République Tchèque qui est un festival que j’adore (et qui fête ses 20 ans, ndlr). C’est LE festival le plus fou du monde ! On voit ça nulle part ailleurs ! Après, on doit jouer au Sylak en France, au Party San en Allemagne, au Festival Des Arts Bourrins en France aussi et en septembre, on travaille en parallèle sur un clip pour accompagner l’EP.

Que trouvera-t-on dans Dogs Always Bite Harder Than Their Master, votre EP ?

Il y aura trois nouveaux titres, une reprise et six titres « live » du concert que l’on a donné pour nos 20 ans. C’est un EP 10 titres et, comme il y a peu de nouveaux trucs, on a fait ça bien !

C’est un EP pour nous faire patienter ?

Hé bien, en fait, comme il y a cette grosse tournée qui arrive avec Aborted, plus d’autres tournées qui se préparent en 2019, on sait qu’on n’aura pas le temps de faire un album. Alors on s’est dit, comme on n’a rien fait pour fêter nos 20 ans à part un concert, autant matérialiser un objet qui fasse vraiment « anniversaire » et donc on a tout cumulé.

Et ce concert « anniversaire », comment s’est-il passé ? On a suivi de loin, sur les réseaux sociaux, mais ça avait l’air d’être une sacrée belle date !

Oui! C’était vraiment la grosse fête, tout le monde a joué le jeu. Y’avait vraiment une ambiance de fou ! A la base Benighted est de Lyon/Saint-Etienne et même si les membres ont beaucoup bougé depuis, la base est là-bas. Il y a le bassiste et moi, qui sommes près de Saint-Etienne, et sinon les autres sont un peu dispersés partout. C’est donc un concert qu’on a fait à Lyon le 5 mai dernier. Avec beaucoup d’invités ! Il y avait Arno de Black Bomb A justement, Niklas de Shining. Y’avait Sven d’Aborted et Ben aussi – d’un groupe anglais qui s’appelle Unfathomable Ruination, des gros dégueulasses comme j’adore – et donc on a fait une bringue monstrueuse avec eux et du coup, c’est matérialisé en un EP et c’est vraiment cool d’avoir ça en souvenir.


Benighted, c’est :

Julien Truchan (chant)

Kevin Paradis (batterie)

Emmanuel Dalle (guitare)

Fabien Desgardins (guitare)

Pierre Arnoux (basse, chœurs)

DISCOGRAPHIE :

2000 : Benighted

2002 : Psychose

2003 : Insane Cephalic Production

2006 : Identisick

2007 : Icon

2011 : Asylum Cave

2014 : Carnivore Sublime

2015 : Brutalive the Sick

2017 : Necrobreed

 

 

 

 

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