Le Main Square Festival est une institution des Hauts-de-France ! À vrai dire, qui dans le Nord n’a pas un souvenir lié à ce festival ? Pour certains d’entre nous, ce festival était souvent à l’origine de nos premières fois, de nos premiers concerts, inaugurant la saison estivale de la plus belle des façons.
Live Nation, programmateur du Main Square a donc pris les choses en main pour nous gâter avec des groupes de renommée internationale comme Gojira, Liam Gallagher, Queens Of The Stone Age, Justice, Depeche Mode ou Jamiroquai ! Alors, vous l’aurez compris, hormis le vendredi, c’était sold out ! Lors de la conférence de presse donnée par les organisateurs du festival et les élus de l’Arrageois, tous étaient satisfaits de la ferveur des festivaliers, toujours plus fidèles : pourquoi ne pas les en remercier en installant une gigantesque tyrolienne ?! C’était en tout cas une des nouveautés proposées cette année, avec le retour des Darras (spots musicaux installés dans la ville pour qui voulait s’échapper de la Citadelle).
La rédaction d’Heretik Magazine, principalement orientée vers les musiques extrêmes, a donc délaissé sa veste à patchs et l’a troquée contre des Ray-Ban flambant neuf et une chemise à fleurs, bien décidée à vivre l’événement à fond ! Les festivités commencent le vendredi 6 juillet – jour des rencontres France-Uruguay et Belgique-Brésil. Autant dire que les drapeaux tricolores français et belges étaient de sortie, et que la journée a été rythmée par les buts des deux équipes.
Report par Hyacinthe Gomérieux et Axl Meu.
Crédit photos : Yann Charles
Vendredi 06 juillet 2018
BAASTA! – Green Room – 17h/17h30
Le premier groupe a fait les frais. En effet, les lauréats du tremplin pourtant motivés à bloc ne ramènent pas foule ! Il y a trop peu de monde devant la Green Room pour assister au concert du duo de Pop Rock Électro, et le peu de festivaliers est concentré sur son portable (matchs de quart de finale obligent). Néanmoins, ils profitent de leur créneau pour faire l’éloge d’une musique excentrique, un peu « bobo » dans l’âme, dissertant avec de faux problèmes existentiels. À côté de ça, il pouvait être sympathique de retrouver dans la voix du chanteur ce qui a fait le succès d’Alain Bashung. Néanmoins, la scène était trop mal occupée, comme s’ils n’étaient pas encore prêts pour ce genre d’épreuve. À revoir, donc ! (Axl)
THE BREEDERS – Main Stage – 17h30/18h30
Icône du Rock Alternatif, formé à la fin des années 80’s par Kim Deal (alors bassiste des Pixies), The Breeders n’a rencontré le succès qu’après la sortie de son unique hit « Cannonball ». Alors autant vous dire que les jeunes lycéennes fêtant leur bac ne connaissaient pas trop le groupe mené par Kelley Deal… Ceci dit, les fans étaient (sans doute) là, même si en 2018, on peut bien se demander ce qu’ils ont à défendre. Nous avons appris plus tard dans la soirée, qu’un nouvel album, All Nerve était à promouvoir… Cependant, pour beaucoup, The Breeders reste le groupe d’un seul titre et c’est sur celui-là que la petite foule amassée s’est réveillée. Quoi qu’il en soit, le style du groupe est toujours aussi prégnant, peut-être plus d’actualité avec des guitares dissonantes qui se fondaient dans la voix si hypnotique de Kelley Deal… Dommage que le groupe soit rapiécé sur lui-même et n’occupe pas tout l’espace de la Main Stage ! (Axl)
PVRIS – Green Room – 18h30/19h30
On peut dire que le festival commence véritablement avec eux ! C’est vraiment le type de groupe que l’on attend au Main Square : frais, accessible, peut-être pas novateur, mais dans l’air du temps ! Ils ont un nouvel album à promouvoir, All We Know Of Heaven, All We Need Of Hell. Eh bien, c’est une belle prestation, même si la boîte à rythme reste un poil trop effacé par rapport aux autres instruments ! Néanmoins, l’ensemble est dansant et le public n’a pas tardé à faire trembler le dancefloor sur des titres comme « You And I », « Winter » et « My House ». Bref, le concert de Pvris était rafraîchissant et bon… (Axl)
DAMIAN JR. GONG MARLEY – Main Stage – 19h/20h
Dans le reggae, nombreux sont ceux qui se réclament de la lignée du grand Bob Marley, alors quand son propre fils, Damian Jr. Gong, prend le micro, les amateurs de sons jamaïcains sont nombreux, très nombreux même ! Il faut dire que pour la première fois de la journée, nous avons affaire à un vrai show : écran géant en fond de scène, choristes, musiciens aguerris et même un « porte-drapeau » humain qui s’agitera tout le concert pour animer le set. Dès les premières notes, le gang attrape son public et ne le lâchera plus. Et bien que nous ne soyons pas franchement friands de reggae, la rédaction ne boude pas son plaisir : ça joue bien, même très bien ! Le Main Square, sous un soleil écrasant, se met à chalouper de concert et la communion est palpable. On comprend donc pourquoi le prodige rasta a rejoint le supergroupe de Mick Jagger – SuperHeavy – en 2011 : la nonchalance est de mise, mais la rébellion et la sensualité sont à fleur de peau. Un petit hommage à papa en fin de set et la boucle est bouclée. Une belle expérience à vivre pour ceux qui aiment la musique, tout simplement. (Hyass)
ROMEO ELVIS – Green Room – 20h/21h
Imaginez un Belge, sorte de produit dérivé d’une grande marque de prêt-à-porter…. Et il le revendique, Romeo Elvis ! Toujours plus « croqué » dans sa marche, il continue de faire de la pub pour la marque au crocodile : logo en fond, vêtement de rigueur, et autres animations comme « la queue de crocodile » sortie pour l’occasion. En amateur de football, le rappeur s’amuse à commenter le match entre la Belgique et le Brésil… Les animations dans le pit vont bon train, et le « chanteur » s’amuse à faire la liste de toute sorte de drogue pour se mettre le public dans la poche… Bref, une image, un hologramme. Romeo Elvis est à la musique ce qu’est Ronald à McDonald, un vulgaire outil de communication. Ah bon, il s’agissait de musique ? (Axl)
GOJIRA – Main Stage – 20h45/21h45
Déjà bien implanté dans la « metalosphère » française et internationale, Gojira n’a plus grand-chose à prouver. Prochaine étape, s’implanter dans la culture grand public en acceptant l’offre de plusieurs festivals toujours plus mainstream ? Deuxième prestation à Arras pour le groupe ! Souvenez-vous, ils s’étaient produits en première partie de Metallica le 14 août 2008 en compagnie de Within Temptation. 10 ans plus tard, ce n’est plus le même groupe. Tournées à succès, une renommée à l’échelle mondiale… En une heure de jeu, Gojira a prouvé par A + B que son succès n’était pas dû au hasard. Écran géant diffusant une vidéo de lave en fusion, les membres de Gojira peuvent donc présenter leur set « spécial été ». Un peu de Magma, un peu de From Mars To Sirius, un peu des autres, les Landais réussissent leur coup de com’ avec un set hyper maîtrisé, rythmé par des effets visuels assez agréables (confetti, cotillons et flammes en tous genres ainsi que des baleines en plastique jetées dans la foule sur « Flyin Whale »). Bref, quelques hommages envers Laurent Merle (Listenable Records) et leur premier manager (Richard Gamba) plus tard et voilà que l’on détient le plus beau concert de la journée. Oui, Joe Duplantier a bien raison, le Nord et Gojira sont liés, et voilà que le groupe rafle 3000 nouveaux adeptes d’un coup ! (Axl)
PLEYMO – Green Room – 21h30/22h30
Comme il est dur de prendre la suite de Gojira ! Pourtant Pleymo ne boude pas son plaisir d’être là : c’est un véritable instantané des années 2000 que nous offre le groupe. Alors oui, ce n’est pas le même son, ni la même machine de guerre de perfection que le groupe précédent mais ce qui peine ce soir, c’est le public : une nouvelle fois, les critiques pleuvent : « pas assez ceci, trop cela »… Comme si rien n’avait changé, Pleymo est le groupe sur lequel il plaît de cracher. Pourtant, le tour est sincère : non, ce n’est pas « pour l’argent » que le groupe est à nouveau sur scène ! Énergie, envie d’en découdre, plaisir de délivrer ses tubes… Pourquoi bouder cette madeleine de Proust ? Les premiers rangs eux savourent et c’est là l’essentiel. La Team Nowhere a fait rêver une génération de metalheads et n’en déplaisent aux puristes, les sucreries c’est aussi ça la vie ! (Hyass)
QUEENS OF THE STONE AGE – Main Stage – 22h20/23h40
Sur le papier, Queens Of The Stone Age en tête d’affiche, ça le fait ! Pourtant des rumeurs circulent sur des shows quelque peu décevants ces derniers temps… Qu’en est-il donc de la version « festival estival » ? Après un petit tour à la caravane merch’ (où la plupart des artistes de ces 3 jours est représentée, parfois à des prix frôlant l’indécence) et après un craquage sur un sac aux couleurs du groupe, nous voilà aux abords de la Main Stage comme la plupart des festivaliers. Il semble que tout le monde ne connaisse pas (la population de ce vendredi est très jeune), mais ceux qui connaissent sont déjà au taquet. Tout commence donc bien quand la bande à Josh Homme investit la scène pour jouer son « Villains » Tour. Il fait nuit, et les néons verticaux qui se dressent un peu partout sur scène sont du plus bel effet. Pourtant, est-ce à cause de ces derniers que le groupe reste cloué au sol ? Nous constatons vite que l’ensemble reste statique. Et les morceaux ont beau sonner et s’enchaîner, la mayonnaise retombe. L’ennui s’installe et les têtes qui dodelinaient de bon cœur commencent à bâiller… Dommage ! On attendait beaucoup plus de ces musiciens hors pair qu’une simple balade dans le désert. Le désert avec la clim, les cocktails à volonté et du réseau pour appeler c’est sympa, mais mouillez plutôt la chemise la prochaine fois ! (Hyass)
La suite de la nuit arrageoise après ce set courtois est beaucoup plus encline à mettre le feu aux envies des bacheliers et autres étudiants heureux de circuler en toute sécurité sur le site. La Citadelle prend d’ailleurs des allures de front de mer : les loupiotes des baraques alignées qui proposent toutes sortes de repas, bonbons ou boissons y sont pour beaucoup. Une partie du public est donc devant la Green Room à s’ambiancer sur le show du groupe Jungle, une autre flâne sur les remparts un verre de vin à la main, et une troisième enfin attend fébrilement l’arrivée de Nekfeu sur la Main Stage (l’autre grosse tête d’affiche de ce festival décidément éclectique). Quant à la rédaction, elle profite elle-aussi de cette ambiance bon enfant. C’est après quelques titres du rappeur phénomène que nous décidons de rentrer… 1h30 de route nous séparent de notre lit mais déjà nous rêvons au lendemain : BB Brunes, Liam Gallagher, Basement et Depeche Mode pour ne citer que ceux-là…
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