Fondé en 1999, Thrice demeure pourtant trop méconnu en France. Rendons leur justice chez Heretik Magazine ! En effet, tout se veut toujours plus rassurant du côté des Américains qui ont signé chez Epitath Records pour la sortie de l’album Palms, qui s’inscrit dans la suite logique de ce que proposait le groupe il y a deux ans sur To Be Everywhere Is To Be Nowhere ! En effet, Palms est condensé de tout ce qu’il y a de plus moderne. Riley Breckenridge, leur batteur, nous en parle !

Propos de Riley Breckenridge (batterie) recueillis par Axl Meu

Crédit photo : Elena Vilain Photography


Quels retours aviez-vous eu concernant l’album To Be Everywhere Is To Be Nowhere ? 

Apparemment, les fans et les journalistes l’ont apprécié ! Et il se trouve que pas mal de monde nous a découverts avec cet album, ce qui est étrange, car ça fait quand même plus de vingt ans que nous sommes sur la route. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre après la pause que nous avons prises, c’est donc une belle surprise que d’être accueillis de la sorte par nos fans ! 

Désormais, vous faites partie de l’écurie d’Epitath Records. J’imagine que c’est une réussite pour vous ! 

Oui, vraiment. Nous suivons les sorties de ce label depuis la moitié des années 90 et j’ai grandi en m’inspirant des groupes de leur roster, donc tu t’imagines que c’est un véritable honneur de faire partie de leur écurie ! Nous aimons leur éthique et leur côté indépendant… Vraiment, j’aime beaucoup travailler avec ses représentants, qu’ils soient Américains ou Européens. Nous ne pouvions pas rêver mieux !

Vous revenez avec un nouvel album, c’est Palms. Peut-on dire que c’est l’album qui mélange au mieux tout ce que vous avez fait par le passé ? 

C’est difficile à dire… Nous faisons la musique que nous voulons faire sans nous préoccuper des attentes de nos fans, sans nous préoccuper des modes… Nous jouons et nous voyons par la suite comment ça sonne. Après, notre but est que les fans trouvent satisfaction dans ce que nous proposons et de toucher de nouvelles personnes, mais ce n’est jamais notre objectif principal quand nous nous mettons à écrire. Nous ne nous posons pas trop de questions ! 

Ce qui m’a surpris sur Palms, c’est son côté moderne, notamment sur le titre « Only Us »…

J’imagine que tu parles du synthé et de la batterie électronique. Ce n’est pas la première fois que nous faisons usage de tout ça, mais cette fois-ci, le synthé et la batterie électronique sont utilisés dans un contexte plus agressif, avant, c’était dans le cadre du morceaux plus « mielleux »…

Où avez-vous trouvé l’inspiration pour composer ce nouvel album ? 

Nous sommes constamment inspirés par la musique que nous écoutons, ça peut être des classiques, ou bien des choses plus contemporaines… Et nous voulons continuer d’incorporer nos influences dans nos albums. La chose la plus géniale avec la musique, c’est qu’il n’y a jamais vraiment de solution, jamais vraiment de solution. Et cette quête qui consiste à améliorer notre son est sans limite, et nous avons continué tant que nous prenons du plaisir à le faire.

« Nous avons toujours souhaité sonner différemment et fait en sorte de ne pas rentrer dans des cases particulières »

Palms est donc le deuxième album que vous sortez après votre pause. Que vous a-t-elle apporté ? Quatre années, c’est quand même beaucoup !

Tout va mieux au sein du groupe ! On est plus efficaces, on communique mieux, on se comporte autrement, on travaille mieux… En fait, nous voulions rester frais, surtout continuer à prendre du plaisir dans ce que nous faisons. Aujourd’hui, nous avons repris le groupe à plein temps. Ça va beaucoup mieux maintenant…

Est-ce que tu peux nous parler de la tonalité prise par l’album. Parfois, on est plus dans l’énergie, tantôt dans l’émotion…

J’imagine que tu fais référence aux séquences de l’album ? Ça a toujours été dans notre attention de faire en sorte que notre album sonne si c’était une et seule piste ! 

Vous avez décidé de mettre en avant le morceau « The Grey » pour défendre l’album. Vous en avez fait un vidéo clip. Quel est son storyboard ? 

Sans vouloir trop entrer dans les détails, je dirais que c’est une métaphore visuelle du message que véhicule ce morceau. On développe l’idée que le monde n’est pas binaire, et que la clé de la compassion et de la compréhension résident dans l’adoption d’un terrain d’entente. C’est commun pour les gens aujourd’hui dissocier les choses entre « ça » ou «  ceci », avec rien entre deux. C’est la réalité selon eux, alors que c’est bien plus complexe ! 

Le son et la personnalité de Thrice n’a cessé d’évoluer au fil des années. Comment décrirerais-tu ton style aujourd’hui ? 

Je ne sais pas trop comment répondre à cette question… Nous avons toujours souhaité sonner différemment et fait en sorte de ne pas rentrer dans des cases particulières, et dire que nous sommes un groupe de Rock comme les autres, ou même de « Rock Alternatif » serait bien trop inapproprié ! Je ne sais pas comment on pourrait nous qualifier ! 

Le groupe n’a jamais changé de line-up… C’est donc ça qui fait la force d’un groupe ? 

Oui, vraiment, ça aide ! Pour la continuité de notre musique, ça joue énormément… Je pense même que depuis que nous contribuons au processus de création, le groupe sonnerait différemment si un de nous était amené à quitter le navire ! 

Vos prestations en France restent assez rares. J’en ai noté deux, dont une dernière qui a eu lieu à Paris en Juin dernier dans le cadre du Download Festival. Deux questions… Quels souvenirs gardez-vous de cette date ? Pourquoi vos prestations en France restent-elles si rares ? 

C’était un superbe festival ! C’est allé au-délà de nos espérances ! Bien sûr, nous étions honorés et très surpris par les retours que nous avons eus du public. J’ai hâte de revenir ! Après, tu me dis que nos prestations en France sont rares, c’est vrai, et je n’ai pas de réponses très précises à apporter à ce sujet. Je sais qu’à un moment, notre musique n’était plus distribuée chez vous… donc, ça n’avait pas vraiment de sens de tourner chez vous… Après, je pense que c’est directement lié à d’autres choses comme le « routing » et les contraintes de « timing ». On reviendra plus souvent ! 

Pour promouvoir Palms, vous allez tourner aux USA avec The Bronx… Est-il envisageable que cette tournée passe par la France ? 

Nous reviendrons en Europe, c’est sûr ! Je ne pense pas que ce sera avec The Bronx, mais on ne sait jamais ! J’ai hâte de partir en tournée avec eux. Ça fait un bail que je suis fan et nous avons déjà partagé quelques festivals ensemble, et l’idée de savoir que je vais les voir et m’amuser tous les soirs avec eux, me rend super heureux !  


Thrice, c’est : 

Dustin Kensrue : Chant/Guitare

Teppei Teranishi : Guitares

Ed Breckenridge : Basse

Riley Breckenridge : Batterie

Discographie : 

First Impressions (1999 – EP)

Identity Crisis (2000)

The Illusion of Safety (2002)

The Artist in the Ambulance (2003)

If We Could Only See Us Now (2005)

Vheissu (2005)

The Alchemy Index Vols I and II (2007)

Fire and Water (2007)

The Alchemy Index Vols III and IV (2008)

Air and Earth (2008)

Beggars53 (2009)

Major/Minor (2011)

To Be Everywhere Is to Be Nowhere (2016)

Psalms (2018)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.