C’est le 7 octobre 2017 que Pat O’May a fêté le 23ème anniversaire de sa carrière solo (et pourquoi se serait-il privé de le faire ?). En bref, un concert unique, plus de quatre heures de show, ponctué par l’apparition scénique de quelques invités de prestige. Il fallait immortaliser tout ça ! Et on pouvait compter sur le guitariste pour qu’il le fasse… À quelques jours de la sortie du double-CD, One Night In Breizh, le guitariste « himself » s’est confié à Heretik Magazine ! 

Propos de Pat O’May recueillis par Axl Meu


Pour fêter tes vingt trois années de carrière, tu as décidé de donner un concert unique qui a été immortalisé. La sortie de One Night In Breizh est imminente ! Mais pourquoi as-tu décidé de fêter tes vingt trois ans de carrière solo ? C’est un peu particulier ! 

J’ai horreur des gros trous ! J’ai vraiment organisé ce concert pour m’amuser. C’était vraiment pour le plaisir ! J’ai également comme projet de sortir un nouvel album solo, mais ce live me tenait plus à coeur ! Si j’avais attendu mes vingt cinq ans de carrière solo pour organiser ce fameux concert, j’aurais dû repousser l’écriture du nouvel opus, ce que je ne voulais pas ! Pour moi, c’était juste le bon moment pour le faire ! 

One Night In Breizh est un peu un gros résumé de ta carrière « solo ». D’ailleurs, on peut y compter pas mal de guests. Il y a vraiment un côté « événementiel ». Ont été invités Jonathan Noyce (Archive, Gary Moore), Pat McManus (Mama’s Boys), Ron Thal (Sons Of Apollo) et Patrick Rondat… J’imagine que ça a été difficile de faire venir tout ce beau monde !

Oui, c’était vraiment ça le plus problématique ! Un vrai casse-tête pour faire venir tous ces guests ! L’idée de concert, c’était de faire venir tous ces musiciens avec lesquels j’avais collaboré ces vingt trois dernières années, tu sais, tous ces musiciens avec lesquels j’entretiens des liens… Malheureusement, tout le monde n’a pas pu répondre présent par manque de temps. Après, il a fallu répéter ensemble pour essayer de caler les choses. Ça nous a pris une semaine. 

Où avez-vous répété ? 

Dans la salle où on a joué. On a fait une sorte de résidence, on a pu travailler avec le matériel, sur place… 

Pour cet enregistrement « live », tu t’es contenté d’un double CD, et non pas d’un DVD. Pourquoi l’option du DVD n’a-t-elle pas été envisagée ? 

Ça coûte cher ! Personnellement, j’ai produit l’album car j’avais envie de le faire et si j’avais sorti un DVD, ça aurait engendré des frais supplémentaires. En fait, le concert a duré quatre heures, c’était quand même assez énorme en soi… Et même pour le double-CD, il a fallu faire des choix, sélectionner les morceaux que l’on voulait réentendre sur double-CD… Après, on a quand même gardé quelques traces et capté quelques vidéos pour le souvenir. Certaines sortiront ici et là, mais c’était trop complexe de sortir à la fois CD et DVD. 

Quatre heures, c’est vraiment énorme. C’est une performance à proprement parler ! Tu as l’habitude de te produire aussi longtemps ?! 

Non, pas vraiment… En général, nos concerts durent deux heures, ce qui est déjà assez long, surtout que l’on aime faire durer le plaisir. Alors, ça peut monter jusque 2h30 de concert. Là, si ça a duré si longtemps, c’est parce que j’ai tenu à ce que mes invités jouent quelques compositions à eux, mais aussi quelques reprises avec moi ! 

Lesquelles par exemple ? 

« Highway Star » (Deep Purple) et « Black Rose » (Thin Lizzy). Après, il a fallu sélectionner, sinon ça aurait été un triple-album, donc indigeste ! 

Tu me disais tout à l’heure qu’un DVD engendrerait des frais supplémentaires. Tu as toutefois fait appel à la générosité de tes fans pour sortir le double-CD. Si les fans n’avaient pas été là, peut-être que One Night In Breizh n’aurait jamais vu le jour…

J’aurais trouvé un autre moyen d’arriver à mes fins ! Vu l’engouement qu’il y a eu autour du concert, ça se serait fait d’une manière ou d’une autre. On avait envie d’offrir quelque chose aux fans qui étaient là, à tous ceux qui avaient envie ! Il y a une édition « collector » qui va sortir, mais qui sera disponible uniquement sur le web. Pas dans les bacs, donc. On a réalisé un DVD d’une heure, ce n’est pas du live, mais le making-off du concert. On y retrouve des bouts de répétition, une interview et d’autres choses sympathiques. 

Quand je joue des parties techniques, je fais en sorte de ne jamais perdre en vue la mélodie et l’histoire que la musique raconte.

Quelles étaient les contre-parties concernant ce fameux crowdfunding ? 

Il y a eu des masterclass, d’ailleurs, il m’en reste une à assurer. C’était amusant… Je me suis retrouvé chez des gens à parler guitare avec eux. Je leur ai filé des plans, je leur ai expliqué ma conception de la guitare. C’était vraiment des moments très sympathiques. Il y avait d’autres contreparties. Les fans pouvaient également assister au mixage de l’album. Ça a débouché sur de belles rencontres ! Parfois, des gens sont venus en Bretagne depuis Paris pour assister au mixage ! Après, il y avait des contreparties basiques comme des T-shirts et autres CDs…

L’album a donc été mixé en Bretagne. Ce n’est pas très étonnant vu ton attachement pour cette région. Que le « background » breton t’a-t-il apporté en tant que musicien ?

Je suis d’origine irlandaise, donc la musique celtique fait partie de mon ADN. Elle a toujours eu une place importante dans ma vie ! Il y a des albums Irlandais qui ont changé la conception que je faisais de la musique. Je pense notamment à tous les albums de Gary Moore, de Thin Lizzy… Quand j’ai découvert ces musiciens, je me suis rendu compte que c’était la musique que je voulais faire ! Une fois arrivé en Bretagne, j’y ai retrouvé une vibration autour de la culture Bretonne. L’Irlande et la Bretagne sont très proches, notamment en ce qui concerne la musique. Tout ça, ça m’a conforté dans l’idée de faire des mélanges entre musique celtique et Metal. J’ai voulu apporter quelque chose de nouveau…

Tu joues sur des guitares de marque LAG. Il me semble même que tu es endorsé ! Ce sont des guitares françaises ! 

J’étais chez Godin, mais ça, c’était avant ! Par la suite, LAG m’a proposé d’élaborer ma propre guitare « signature ». Du coup, j’ai travaillé avec des luthiers et j’ai aujourd’hui une pelle qui me correspond à 200%. C’est vraiment un cadeau de la vie, tu sais, de pouvoir travailler de cette façon avec une marque de guitare. On a beaucoup travaillé sur le design !

Tu me parles de finitions, mais concrètement, la guitare parfaite, elle ressemble à quoi ? 

La guitare parfaite ? Selon moi, elle est transparente au niveau du son ! Quand tu joues avec une Stratocaster, tu as le son d’une Stratocaster. Après, il y a ton jeu à toi qui peut faire la différence, mais à côté, tu as le son que t’impose la guitare ! Avec LAG, on a essayé de faire une guitare neutre, qui ne t’impose aucune couleur. C’est aussi pour cette raison que je travaille avec des amplis Black Star. Ils ne sont pas aussi marqués que les amplis Mesa Boogie ou même les Marshall. Après, je ne crache pas sur les Stratocaster… Ce sont vraiment de très bonnes guitares, j’en ai à la maison, mais voilà, ces guitares ont déjà une personnalité… Si quelqu’un joue sur ma guitare, le guitariste en question n’en dégagera jamais les mêmes sonorités que moi ! 

Et si tu devrais parler de ton style, que dirais-tu ? 

Ce qui m’intéresse, à moi, c’est de raconter des histoires. Après, j’ai perçu une évolution dans mon jeu… Mes sources d’inspiration ont changé, mais j’essaie toujours de garder un équilibre entre la technicité et la mélodie. Quand je joue des parties techniques, je fais en sorte de ne jamais perdre de vue la mélodie et l’histoire que la musique raconte. Les solos ne sont pas des éléments de décoration en ce qui me concerne ! 

Tu évoquais tout à l’heure les liens que tu entretenais avec la Bretagne. Il faut savoir que tu es même sous contrat avec un label Breton : Coop Breizh… Quelle est la particularité de ce label ? 

Sa particularité ? C’est d’être une coopérative ! C’est une boîte qui s’occupait de la musique Bretonne il y a une dizaine d’années, mais au fur et à mesure, elle a décidé d’aider les artistes bretons en général. Ce label ne m’impose rien. Je peux vraiment faire ce que je veux et en plus ils investissent, notamment en ce qui concerne la promotion. C’est tout simplement remarquable de voir qu’il y a encore des petits labels qui mettent des ronds pour aider les artistes ! 

Heretik est un média des Hauts-de-France. La dernière fois que je t’ai vu en concert chez nous, c’était dans le cadre du Raismes Fest en 2015 ! Tu t’en souviens ? 

Oui ! On avait adoré cette date ! On s’était également produit dans le Nord quelques jours après. D’ailleurs, il nous tarde de retourner chez vous ! Le Raismes Fest est un festival très sympathique, son cadre est juste exceptionnel ! 

Je te laisse le dernier mot ! 

Je ne peux qu’inciter les gens à venir nous voir en concert et à acheter l’album ! (Rires). J’encouragerais également les gens à assister aux concerts en général. Les musiciens ont besoin de ça. Si on fait de la musique, c’est pour se retrouver entre passionnés pour partager des choses ensemble ! Un concert, c’est juste un moment privilégié qui nous permet de nous évader du quotidien !  


Pat O’ May Band and Friends c’est : 

Pat O’ May : Guitare

Christian Decamps : Chant :

Tristan Decamps : Chant 

Patrick Rondat : Guitare

Diabolo : Basse

Robert Defer : Guitare 

Le Bagad Konk Kerne : Collectif

Discographie : 

Bob Up (1994)

Kids And The War (1996)

Breizh-Amerika (1999)

Anacoustik (2002)

Pat O’May Oméga (2007)

In Live We Trust (2010)

Celtic Wings (2012)

Behind The Pics (2014)

Keltia Symphonia (2016)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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