NEKROMANT

THE NEKROMANT LIVES

Doom Metal/Heavy Rock

Ripple Music

4/5


Quelle belle surprise ! Les Suédois de Nekromant (autrefois connus sous le patronyme ‘’Serpent’’) étaient de passage au Bobble Café (Lomme) la semaine dernière et en ont profité pour présenter The Nekromant Lives, le successeur de Snakes & Liars (2017). Une claque « live » qui en a poussé plus d’un à se procurer l’objet. Disons-le d’emblée, ce nouvel album, sorti le 19 octobre dernier via Ripple Music, promet un bel avenir pour ce trio encore trop méconnu aujourd’hui. Gageons que cette nouvelle galette fera de lui le nouveau porte-parole du mouvement Doom en Europe !

The Nekromant Lives compile sans doute ce qui se fait de mieux en matière de Doom Metal aujourd’hui. Et difficile de ne pas évoquer tous les groupes qui ont contribué à l’évolution du genre au fil des années (Candlemass, Pentagram et surtout Black Sabbath)à l’écoute dudit album. En effet, il y a même fort à parier qu’Adam Lundqvist (guitare) a rompu l’os et sucé la substantifique moelle des six premiers opus du combo de Birmingham. De ce fanatisme absolu ont découlé des titres comme « Voidmalker » et « Blood Of The Wallpurgis » aux riffings et structures tellement évocateurs… Mais qui sommes-nous pour le blâmer de vouer un culte au Sabbath Noir ?  

« Encore un groupe qui n’a aucune personnalité ! » diront certains. Et bien il faudra leur rétorquer que les Suédois ont bien leur ‘’truc’’ à eux, une identité propre. En effet, ils sont parvenus à jouer sur les nuances de styles, de couleurs et de tempos au sein-même des morceaux et ce, dès la piste introductive. D’ailleurs, jamais les morceaux ne suivent le même schéma ! « The Nekromant Lives » (mené par le souffle charismatique très Rock de Matthias Ottoson, le chanteur/bassiste) est un titre foncièrement Heavy Rock, très dansant, plein de groove tandis que «  Voidmalker » demeure bien plus lourd, bien plus poussif. Puis, il y a d’autres pépites comme le « faux » Blues satanique « For The End » qui se transforme progressivement en hit de Heavy mélodique (aux accents presque-Maidenien !). En somme, il faudrait vraiment être culotté pour dire The Nekromant n’est qu’une pale copie de Black Sabbath !

À côté de ça, on peut se satisfaire du fait que The Nekromant Lives jouit d’une production plus qu’honnête qui ne dénature pas les ambiances expulsées par les morceaux (la mélancolie sur « For The End » et le macabre sur « Exit Spell »). De surcroît, la production suggère que Mattias Ottosson n’a pas fait semblant lorsqu’il a fallu attaquer les cordes de sa basse pour immortaliser « Eyes In the Sky » et la piste instrumentale « Wolves Moutain ». Ça rebondit dans tous les sens, ses notes s’agrippent aux riffs oppressants d’Adam Lundqvist et l’album dégage finalement une énergie digne du live. On ira même jusqu’à dire que le trio fait dans le « free-style » sur l’ultime piste « We Want You Dead » au cours de laquelle la hache de Mattias Ottosson prend le dessus sur le tandem guitare/batterie.

Son format relativement concis (36 minutes) pousse régulièrement l’explorateur à se lancer à corps perdu dans la conquête d’un recueil de pépites, elles qui ne cessent de surprendre et qui se veulent toujours plus efficaces les unes que les autres à chaque écoute. Voilà tout simplement le genre d’opus que tout fan de Doom qui se respecte se doit d’acquérir !

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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