#TouchePasÀMonUnderground, le principe est simple, une semaine sur deux, un groupe de la scène underground des Hauts-de-France peut s’exprimer ! Cette semaine, c’est Lord Ketil qui s’est confié à nous !
Propos d’Alkorne recueillis par Axl Meu
Est-ce que tu peux présenter Lord Ketil ? Quelles sont les convictions musicales de ce projet ?
Lord Ketil est à l’origine le projet solo de Black Metal que j’ai lancé en 2006. J’avais envie de créer un projet résolument Black Metal, dans la mouvance traditionnelle du genre, underground, qui puisse à la fois rendre hommage aux classiques de la scène scandinave, tout en essayant de moderniser le son et la production afin de permettre au style d’évoluer avec son temps. L’important pour moi était et reste de créer une musique puissante, sombre, malsaine et froide, sans pour autant avoir une production minimaliste et bâclée. Puis le projet a évolué et pour le dernier album de Lord Ketil, Long Lone Among The Wolves, j’ai ressenti le besoin de m’entourer, je voulais notamment quelque chose de différent pour les parties vocales. C’est pour cette raison que Psycho (Hats Barn, Antilife) m’a rejoint et que ce qui a démarré comme un projet solo assez confidentiel est maintenant devenu un groupe. Nous avons même monté un line-up pour jouer en live.
Le projet remonte à 2006, mais vous n’allez seulement vous produire pour la première fois à l’occasion de l’anniversaire d’Ogmios Underground… Où et quand ?
Le label fête ses dix ans l’année prochaine, le 6 avril avec un mini festival Les Homélies d’Ogmios. À cette occasion, Lord Ketil se produira sur scène pour la première fois aux côtés d’Archean, Hats Barn et Les Chants De Nihil à La Scène Michelet à Nantes. Douze ans, ça fait un sacré long moment avant de monter sur scène, je te l’accorde, mais quand j’ai créé Lord Ketil, ça ne faisait pas partie de mes ambitions. C’est ma collaboration réussie avec Psycho qui m’a encouragé à entreprendre de nouvelles choses pour Lord Ketil, à nous entourer d’autres personnes compétentes dans leur domaine et à trouver un label pour le groupe.
Est-ce que tu peux me donner plus d’indications concernant votre partenariat avec le label Ogmios ?
Bien sûr ! Ogmios Underground nous a signés pour sortir le CD de Long Lone Among The Wolves, mais je crois que c’est là aussi une collaboration pérenne qui va naître. Ces gars sont super, ils sont passionnés par ce qu’ils font et sont dévoués au Black Metal. Ils soutiennent vraiment l’underground en se déplaçant sur de nombreuses dates, ils ont un roster solide avec de bons groupes et ont de réels projets pour le label. C’est cool d’avoir des labels indépendants comme ça dans la scène française. L’écriture du prochain album de Lord Ketil est arrivée à son terme, nous rentrons en studio cet hiver pour l’enregistrer et c’est sans hésiter que nous reconduiront le partenariat avec Ogmios pour cet album.
Comment procédez-vous pour enregistrer un album ?
Comme dans les années 90, avec les moyens du bord sauf que les moyens ont considérablement évolué. J’ai pris l’habitude de tout faire tout seul avec Lord Ketil, donc j’ai enregistré tous les instruments, programmé la batterie et mixé l’album dans mon propre studio, Anti-Life Records. Seule la voix de Psycho a été enregistrée par Haine dans le studio de son groupe Antilife. Oui, la ressemblance des noms de mon studio Anti-Life et le nom du groupe Antilife est tout à fait fortuite !
Avec Lord Ketil, vous revenez aux fondements mêmes du Black Metal, celui des années 90, la deuxième vague. Quelles sont tes formations de prédilection ?
Effectivement, la musique de Lord Ketil prend ses racines dans le Black Metal scandinave des années 90. Je suis un grand fan de Mayhem et particulièrement du son brut et violent de Deathcrush, mais aussi pour la contibution qu’ils ont apporté dans la création de l’« identité » Black Metal. J’adore Burzum, Emperor ou les débuts de Dimmu Borgir pour les atmoshères plus travaillées, froides, majestueuses et parfois épiques. Mais je crois que ma référence ultime reste Darkthrone, leur musique est d’une noirceur à glacer le sang.
Que pensez-vous de la troisième vague du Black Metal, celle représentée entre autres par Au-Dessus, Regarde les Hommes Tomber et Ultha…
Et bien, j’ai beaucoup de mal à adhérer à cette musique bien que je reconnaisse de grandes qualités musicales à la plupart de ces groupes. Je me suis même parfois surpris à en écouter certains. On retrouve dans leur musique de nombreux codes du Black Metal, mais pour ma part, je n’y retrouve pas l’intensité froide et ravageuse fondamentale du Black Metal. Je comprends que cette nouvelle vague séduise avec une musique accrocheuse et beaucoup de sensibilité dans les morceaux, mais il y manque un élément primordial inhérent au Black Metal, l’esprit de cette musique, la noirceur.
Quels liens entretiennent Hats Barn, Antilife et Lord Ketil ?
Depuis maintenant deux ans, Psycho qui est, depuis pas loin de 15 ans, la tête pensante d’Hats Barn, a rejoint l’aventure Lord Ketil. Je ne le connaissais pas mais j’aimais beaucoup la sincérité et la dévotion avec laquelle il faisait les choses avec Hats Barn et Antilife aussi d’ailleurs. De notre collaboration sur Long Lone Among The Wolves est née une amitié. Il m’arrive de monter sur scène avec Hats Barn en qualité de bassiste session et il m’a invité à travailler sur la dernière production de Hats Barn, S.h.e.o.L. Haine quant à lui a aussi travaillé sur notre album. Je crois surtout que le lien entre nos groupes et d’autres aussi d’ailleurs, je pense à Nirnaeth, Edremerion, ou même l’asso Ondes Noires de Lille, c’est le Black Metal, l’underground et notre volonté commune de faire vivre une scène Lilloise qui est loin d’être morte.
Pour suivre : https://www.facebook.com/lordketil/
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