Il est fort possible que tous ceux nés après 1996 n’aient pas encore entendu parler de Forest In Blood, et c’est normal, il faut dire que le premier album des Franciliens, What A Wonderful World, remonte à 2003 ! Le groupe de Hardcore avait saisi quelques belles opportunités avant de se consacrer pleinement à d’autres projets… 2018, leur 20ème anniversaire… On remet le couvert les gars ?! La formation – quelque peu remodelée – accouche d’un nouvel album, Pirates. 

Propos de recueillis par Axl Meu


Comment le public a-t-il accueilli Pirates ? Les premiers retours vous ont-ils surpris ?

Ce n’est que le début ! On a lancé la campagne de promo’ un peu en retard. Tout s’est fait dans la foulée, mais on a eu de très bons retours de la part de tous ceux qui nous suivent depuis nos débuts ! Pareil pour ceux qui sont venus à notre « release party », ils ont aimé l’album. Et de notre côté, on reçoit régulièrement des messages de personnes qui ont aimé l’album. Ça fait vraiment plaisir ! Pour te dire, j’en ai reçu deux hier ! Aujourd’hui, c’est vraiment agréable de se dire qu’on a été absents pendant une dizaine d’années et de voir que notre retour a pris. Voir ces gens prendre le temps d’écouter Pirates, d’entrer dans notre histoire… C’est quand même sacrée réussite pour nous ! 

Oui, comme tu me disais, il y a eu quand même cette fameuse pause. Pirates n’est que votre deuxième album en vingt années d’existence. Qu’avez-vous fait depuis What A Wonderful World (2003) ? 

Qu’est-ce que vous avez  »branlé » pendant toutes ces années ?! Très bonne question ! (Rires). On a eu Forest In Blood jusqu’à 2005. C’est vrai qu’on n’avait pas été très productifs en termes d’album… On avait un autre projet à côté, Apocalypse Now, plus Metalcore dans l’âme, avec qui nous avions signé sur un label Hollandais, GSR Music, le même que Knuckledust ! Pendant cinq ans, nous avons énormément tourné et même sorti deux albums avec ce label… La Hollande, l’Allemagne et autres pays, on s’était produits un peu partout ! Quand tu arrives à tes trente ans, c’est quand même assez éprouvant, tu as du mal à récupérer ! En tout cas, cette année, nos amis, nos proches, tous ceux qui connaissaient bien Forest In Blood, nous ont conseillé de faire quelque chose pour les vingt ans du groupe. On n’avait pas fait attention, et là, un de nos amis nous invite au festival qu’il organise, le Super Bowl Of Hardcore (le 30 mars 2018 à Rennes, ndlr). On a dû remonter un nouveau line-up, et puis, tout s’est goupillé. Voyant qu’on était de nouveau là, on nous a programmés au Gibus, puis on nous a proposé de faire d’autres concerts… C’était juste le moment pour nous de sortir un album, comme à la bonne vieille époque ! 

Apocalypse Now a-t-il redéfini l’identité sonore de Forest In Blood ? 

Ce que l’on propose aujourd’hui, ce n’est ni le Forest In Blood de l’époque, ni du Apocalypse Now… Bon, il y a quand même un peu du » vieux » Forest In Blood dans tout ce que nous proposons aujourd’hui, l’essence du groupe restant le ‘’crossover’’ entre Slayer et Hatebreed bien que Hatebreed n’existait pas encore quand on a commencé. En tout cas, nous avons toujours aimé les ‘’mosh-parts’’, le Thrash… Avec Pirates, on a élargi le panel de nos influences, on y a ajouté de nouvelles idées que l’on a tirées de groupes plus modernes comme Baroness et Mass Hysteria.  

D’ailleurs, cet album, ça parle de  »Pirates » ?

Oui et non. C’était un sujet de discussion qui revenait régulièrement… Tous ceux qui font partie du milieu du Hardcore, du Metal en général, sont des pirates, car ils sont en marge ! Ils doivent se battre pour défendre leurs idées, eux, qui sont dénigrés par les autres qui ne comprennent pas leur musique. Pourquoi ne pas écrire un album qui développerait l’idée que nous sommes tous des pirates au sein de la communauté Hardcore ? J’écoute cette musique depuis que je suis môme, et aujourd’hui, on montre fièrement qu’on est contre l’oligarchie et le pouvoir mis en place ! Pour les vingt ans du groupe, ça nous semblait être un message assez fort. 

« J’écoute cette musique depuis que je suis môme, et aujourd’hui, on montre fièrement qu’on est contre l’oligarchie ! »

Vous avez un nouveau bassiste. C’est Pierre, un ancien de The Arrs. Malheureusement, The Arrs n’existe plus aujourd’hui. Il me semble que vous vous entendiez bien avec eux. Nico (ex-chant) est même passé lors de la release party de Pirates (Paris, Le Gibus, 29 octobre) !

Ce sont de très vieux potes ! C’étaient eux qui assuraient nos premières parties quand ils commençaient. Je pense même que c’est moi qui ai enregistré leur toute première démo, à l’époque où j’étais ingénieur-son. Ce sont de très vieux potes, oui ! Même s’ils ont rencontré du succès par la suite, on ne s’est jamais perdus de vue. On les a aidés, ils nous ont aidés… C’était presque normal pour de les convier à notre soirée. 

Est-ce que tu peux revenir sur la release party de Pirates ? C’est amusant, c’est le groupe The Ape King, bien connu de chez nous, qui a ouvert la soirée ! 

C’étaient les Lillois ?! Ils étaient bien amusants (rires). Il est charismatique le chanteur ! (rires). Il envoie, c’est vrai ! Ce sont des gars qui vont marquer la scène. Ils ont un sacré son et ce chanteur, quelle bête ! C’est cool, ils ont ouvert, ils ont joué tôt, ce qui n’est pas une chose aisée devant un public parisien ! Mais, franchement, ils ont fait le job, comme tous les autres groupes d’ailleurs… J’étais assez stressé, donc content que tout se soit bien déroulé pour finir ! 

Est-ce que tu peux revenir sur le choix de « Legacy » en tant que premier single ? 

C’est un peu le Crossover de l’album. C’est un peu sur ce morceau que tous les styles de musique se rencontrent, entre Thrash et parties plus atmosphériques, comme le dernier morceau « Path Of The Dead », c’est le morceau qui représentait au mieux l’album. Pour info, c’est Pierre qui composé « Legacy », après, chaque membre a assuré ses parties, mais c’est lui qui a été le moteur de cette composition. Ça sonnait bien, c’était bien prenant, donc pour nous, c’était naturel que l’on sorte ce morceau en premier ! 

Toi qui fais dans le Hardcore/Crossover, que penses-tu du groupe Rise Of The Northstar ? 

je n’ai pas écouté entièrement leur dernier album, The Legacy Of Shi, mais le premier sonne ! Les mecs, ils ont une imagerie et niveau « marketing », ça suit. Ils font quand même des morceaux qui sonnent… C’est pareil en live, ça joue ! Que veux-tu dire d’autre ? Les mecs, ils font le job ! Et moi, je suis fier qu’on ait des groupes comme eux en France. Après, on peut aussi parler de Gojira, ces mecs sont arrivés de nulle part avec leur son à eux… Aujourd’hui, ils sont incontournables !

Qui a produit Pirates ? 

C’est Francis Caste. C’est le boss ! C’est le  »daron » ! 

C’est lui qui s’est occupé du dernier album d’Hangman’s Chair, non ? 

Oui, c’est bien lui. Quand tu écoutes un album qui sonne bien, tu peux être sûr que c’est Francis Caste qui l’a mis en boîte. Après, ce n’est pas facile de le choper. Il est tellement sollicité. Voilà, c’est le genre de mecs avec qui tu prends rendez-vous pour parler de ton projet, des sonorités que tu veux aborder… C’est aussi lui qui va t’aider à prendre la bonne direction. Et il n’y en a pas beaucoup qui fonctionnent comme lui.

Que pouvons-nous vous souhaiter à l’avenir ? Comptez-vous passer par les Hauts-de-France à l’avenir ? 

Le Nord, c’est un peu le public rêvé, non ? Ils se mettent dans la gueule à chaque concert et ils boivent de la bonne bière ! (rires) Sans déconner, c’est de la balle ! Oui, nous comptons passer chez vous dès que l’opportunité s’offre à nous !  


Forest In Blood, c’est : 

Elie : Chant

Harvey : Guitare

Barth : Guitare

Pierre : Basse

Nech : Batterie

Discographie : 

What A Wonderful Band (2003)

Pirates (2018)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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