C’est le samedi 29 mars dernier que Charge, formation francilienne de Rock/Alternatif, a fêté la sortie de son deuxième opus, Ain’t The One, à la Boule Noire (Paris)… Pour résumer, une belle baffe dans ta gueule et une bonne dose d’énergie, de groove, véhiculée par les deux basses vacillantes du groupe. Son batteur, Loïc, à Paris le lundi 18 mars dernier, a bien voulu nous faire part de ses ambitions.
Propos de Loïc (batterie) recueillis par Axl Meu
Crédit photo : Deuskin Photography (Deuskin-Photography)
Peux-tu présenter Charge ? Vous en êtes à votre deuxième album…
Loïc : Charge a vu le jour en 2004 et a été lancé par notre chanteur/bassiste, Ravin… Il a rencontré Satch’ (guitare) courant 2007/2008 et le groupe, sous sa forme actuelle, remonte à 2012. En ce qui me concerne, la formation m’a recruté en 2010 suite à une annonce que j’avais passée sur Internet, et Lionnel nous a rejoints en 2012… Mais oui, pour faire court, si la formation de Charge remonte à 2004, la mouture actuelle, elle, a un peu de plus de sept ans. Avant, c’étaient des musiciens totalement différents et un tout autre concept !
Vous avez sorti un premier album, Sweet Lies, en 2015, via le label « Rock » de Brennus Music, Rebel.
Alors, le premier album, c’était la réunion des deux premiers EP que le groupe avait déjà sortis par le passé. Sweet Lies nous avait permis de démarcher quelques salles de concert, et puis, ça nous a permis de franchir un nouveau palier. Le deuxième, Ain’t The One, qui est sur le point de sortir, le premier sur lequel on a travaillé, à quatre, ensemble, ce qui n’était pas le cas pour le premier album… Elle est bien là la grosse différence : en termes de son, en termes de styles abordés, il y a vraiment eu une belle évolution !
Vous êtes toujours chez Brennus pour Ain’t The One, justement ?
Non ! On est actuellement en négociation avec un autre label pour la distribution de l’album… (M & O Music, ndlr)
Est-ce que tu peux revenir sur Ain’t The One et sur la spécificité de cet opus ? Après avoir fait quelques recherches, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas un, mais deux bassistes dans le groupe…
Ain’t The One est donc un album qu’on a composé ensemble, à quatre. On a vraiment écrit les morceaux de sorte à inclure deux basses. Lionnel est arrivé dans le groupe sur le tard, donc pour Sweet Lies, les parties de basse n’étaient pas aussi élaborées que pour Ain’t The One. Pour la composition, on est partis des sessions de jam qu’on a passées ensemble. Lionnel a plutôt tendance à aborder sa basse comme si c’était une guitare. Il joue de la basse comme un guitariste jouerait de la guitare, au plectre. On pouvait très bien partir d’une de ses idées ou bien d’une idée de Satch’… Par exemple, pour « That Game That’s Made For Me », on est partis d’une idée que Satch’ a eue à la guitare, qu’on a augmentée par la suite…
Il y a vraiment eu un gros effort qui a été fait, notamment en ce qui concerne la production. C’est Francis Caste (Studio Sainte-Marthe) qui nous a produits. On est arrivés chez lui avec des morceaux tout prêts, mais il nous a proposé son regard extérieur et ses idées à lui. Il nous a fait retravailler certaines parties, afin qu’elles soient plus efficaces et qu’elles dégagent plus d’énergie. Notre but était de proposer une musique brute de décoffrage avec un son organique, très « live » et, ça, Francis Caste, il l’avait bien compris. Il y a eu une entente artistique quand même assez conséquente pour Ain’t The One.
Qu’est-ce que vous a poussés à travailler avec lui ? Vous étiez fans de son travail avant ?
Il avait déjà enregistré nos deux premiers EP, donc Ravin le connaissait déjà avant. Effectivement, parmi les groupes qu’il a produit, il y a quand même pas mal qu’on aime bien comme Ultra Vomit, The Arrs. Oui, c’est tout ça qui nous a conduits à travailler avec lui ! De toute manière, travailler avec Francis Caste est forcément un gage de qualité !
« Le fait d’avoir deux bassistes nous permet d’aborder le Rock d’une autre façon ! »
La basse tient un rôle important dans la musique de Charge…
Alors, on ne s’est pas dit : « On recrute deux bassistes pour avoir un son plus brut »… Non,, loin de là, Ravin a toujours eu ce son de basse très saturé, très hargneux, toujours très « guitaristique ». Au bout d’un moment Ravin a trouvé que notre musique manquait de « groove »… Donc, c’est à ce moment-là que Lionnel est arrivé dans le groupe. Au départ, c’est un peu parti d’un blague, car c’était déjà un de nos proches… Ravin et lui se connaissent depuis très longtemps, et notre chanteur lui a proposé de nous rejoindre à la guitare, et puis, un jour, l’intéressé nous sort : « Non, non, si je vous rejoins, c’est à la basse »… Et on s’est aperçus qu’en bossant cet aspect-là, on pouvait se retrouver avec un son particulier, celui que tu retrouves sur Ain’t The One. Et vraiment, je suis convaincu que le fait d’avoir deux bassistes nous permet d’aborder le Rock d’une autre façon !
D’ailleurs, si tu devais parler des groupes qui t’ont influencé, toi, tu mentionnerais lesquels ?
Dans mon jeu de batterie ? Essentiellement Metallica et Iron Maiden. Metallica est une influence commune qu’on a tous au sein du groupe… Après, on amène d’autres sources… Après, de mon côté, j’écoute des styles qui n’ont aucun rapport avec le Metal. Satch’, lui, écoute pas mal de Blues également, beaucoup de Rock des 70’s, Lionnel, lui, aime bien des choses plus « groovy »… Avec mon jeu de batterie, ça se mariait très bien d’ailleurs, chaque instrument y trouvant sa place !
Dans un studio, on peut toujours modifier les prises et faire en sorte que tous les instruments se fondent dans un ensemble… En live, j’imagine que ça doit être une autre paire de manches pour faire sonner les deux basses de façon homogène.
On s’est penchés sur cette problématique dès l’arrivée de Lionnel… Ça a pris du temps, mais on arrive aujourd’hui à avoir une bonne qualité de son sur scène qui nous permet de distinguer les deux basses. Tout ce travail se fait en amont lors des sessions de répétition…
J’imagine que Ravin et Lionnel ne jouent pas les mêmes parties…
Ça arrive qu’ils jouent à l’unisson. Ravin va avoir une approche qui est plutôt entre le basse et la guitare rythmique, il joue des riffs à la basse en quelque sorte, et Lionnel sera plus dans l’esprit de composer des lignes de basse plus « groovy », mais les deux basses finissent quoi qu’il arrive par se compléter.
Quelles sont les thématiques abordées sur Ain’t The One ? Vous parlez de vous ? De vos expériences ?
Il n’y a pas de sujets précis sur l’album, chaque morceau abordant un sujet différent. En gros, Ain’t The One n’est pas un concept-album. C’est Ravin et moi-même qui écrivons les textes… Ravin s’occupe des sonorités, des lignes de chant… Personnellement, je m’attache un peu plus au sens, mais l’essentiel pour moi est que ça sonne et que les lignes vocales soient vraiment accrocheuses !
J’ai remarqué sur les réseaux sociaux que vous étiez très proches d’une salle parisienne, La Boule Noire. D’ailleurs, vous allez assurer votre release party là-bas le 29 mars prochain…
Oui, c’est vrai, on s’y est produit à de nombreuses reprises… La première fois, c’était le 20 novembre 2015, soit semaine après les attentats du 13-Novembre. On y garde un souvenir particulier. Après, nous nous sommes déjà produits en province, notamment à Lyon et à Lille… En ce moment, nous programmons une série de dates un peu partout en France, car nous voulons défendre Ain’t The Onecomme il se doit.
Allez-vous sortir un clip pour illustrer un des titres de l’album ?
Oui, oui. Elle est en cours de réalisation, et ce sera pour le morceau « Out Of My Life » ! Je ne vais pas en dire plus, mais ça reste cohérent avec le concept qu’on a développé. Il prendra la forme d’un dessin animé… Je peux également dire que tous ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux risquent d’être surpris ! (Rires)
Charge, c’est :
Ravin : Basse/Chant
Loïc : Batterie
Satch’ : Guitare
Lionnel : Basse rythmique
Discographie :
Sweet Lies (2015)
Ain’t The One (2019)
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