Il s’en est passé des choses depuis la sortie d’Engram Of Decline, le premier album des Nancéens de Fractal Universe. La formation de Death Metal « Technico-Progressif » qui a pris l’habitude de sillonner la France (et même l’Europe) en long, en large et en travers a vu ses efforts récompensés dernièrement. Ils ont signé chez Metal Blade pour leur deuxième album, Rhizomes Of Insanity, un événement qui ne laisse présager que du très bon pour le jeune combo !

Propos de Vince Wilquin (guitare/chant) recueillis par Axl Meu 


Après la sortie de votre premier album, Engram Of Decline, vous avez tourné intensément un peu partout en France. Vous avez même participé à quelques festivals d’envergure comme les MetalDays !

Depuis la sortie de notre premier EP, on a donné pas moins de 120 concerts en France et en Europe. Une quarantaine pour notre premier EP, et 80 pour Engram Of Decline. C’est vraiment sur scène que Fractal Universe s’est développé ! Et comme tu l’as dit, on a pu se produire dans le cadre de festivals bien sympathiques comme les MetalDays, mais aussi le Motocultor, le Hellfest, sous le MetalCorner du Hellfest, le Durbuy Rock en Belgique. On a su saisir les bonnes opportunités et les transformer par la suite ! En fin de compte, nous sommes parvenus à nous produire un peu partout en Europe, notamment en Automne dernier lorsque nous sommes allés visiter des pays comme l’Italie, la Hongrie, la Roumanie pendant plus de deux semaines. C’était une sacrée expérience. On a vraiment hâte de sortir Rhizomes Of Insanity et de repartir sur la route !

Personne n’est passé à côté de votre signature chez MetalBlade pour ce deuxième album. Est-ce que vous pouvez me parler un peu du pourquoi du comment de cette affaire ? 

En fait, une des personnes qui travaillent pour ce label connaissait le groupe depuis un moment… Nous l’avons contacté et lui avons proposé d’écouter les quelques maquettes qu’on avait déjà enregistrées. Il s’avère qu’il a présenté nos pré-productions au reste de l’équipe de MetalBlade. Ça leur a plu, donc ils nous ont proposé un contrat pour deux albums.

Fractal Universe s’est quand même bâti une image fiable sur les réseaux sociaux. Quelle est désormais votre stratégie pour vous développer davantage ? 

Sortir des clips régulièrement, des « play-through »… Pour marquer les esprits, il faut être présent sur les plateformes d’écoutes comme Youtube, mais aussi communiquer régulièrement sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram et Twitter… Ce sont des outils de communication que je ne maîtrisais pas forcément au départ, et j’ai appris à en faire bon usage progressivement. Aujourd’hui, si tu n’es pas assez présent sur les réseaux sociaux, c’est comme si tu n’existais pas !

Ces fameux « play-through » dont tu fais allusion se prêtent particulièrement bien au style que vous jouez, le Death Metal à tendances progressives !

Oui, ça s’y prête bien, et les fans sont assez curieux ! Ceux qui nous suivent s’intéressent vraiment à la performance en tant que telle. On a également pris le temps de sortir nos propres tablatures qui sont disponibles sur Bandcamp, avec les backing-tracks qui vont avec, pour encourager les gens à essayer de comprendre ce qui se passe dans nos morceaux !

Fractal Universe s’inspire fortement des groupes comme Gorod, Cynic et Obscura. C’est indéniable. Mais comment se démarquer d’eux ? 

Oui, on aime beaucoup ces groupes, mais au-délà des groupes que tu as cités, on écoute beaucoup de choses à côté, qui ont également forgé notre notre identité au fur et à mesure. Ça peut être des formations de Jazz, mais aussi des groupes comme Leprous. Il y a une panoplie de formations qui nous ont amenés à enrichir notre son : une sorte de Death Metal qui puise dans d’autres styles. De mon côté, il m’a fallu aborder la diversité de notre musique différemment. À cette fin, j’ai employé diverses techniques selon qu’elles collent le mieux à telle ou telle partie !

Comment avez-vous travaillé sur Rhizomes Of Insanity ? 

On a préparé des préproduction assez détaillées, notamment pour ce qui est des instruments. On a essayé plusieurs idées et on a essayé de voir si certaines idées collaient ou non… Il y a vraiment un gros travail qui a été fait en amont sur l’album, pareil pour les parties de chant sur lesquelles je me suis focalisé. Je suis particulièrement satisfait de Rhizomes Of Insanity, mais je sais que je peux développer mon approche encore et encore !

Quel est son concept ? 

C’est un concept-album qui aborde de le sujet de la folie et qui questionne le rapport qui existe entre le rêve et la réalité. Quand on rêve, par moments, on ne sait plus vraiment si ce que nous voyons est de l’ordre de la fiction ou non. Dès lors, il y a doute qui s’installe, on ne sait pas vraiment où l’on se trouve et ce doute peut évoluer de jour en jour et être à l’origine d’une sorte de folie. On a essayé de voir comment cette fameuse folie pouvait se définir par rapport à la raison, à l’individu et analyser comment elle pouvait influencer la société dans laquelle nous vivons…

« Aujourd’hui, si tu n’es pas assez présent sur les réseaux sociaux, c’est comme si tu n’existais pas ! »

Vous jouez une musique quand même très technique, mais aujourd’hui, il est très facile de tomber dans le piège de la démonstration exacerbée. Comment êtes-vous parvenus à vous démarquer de tout ça pour développer le plus d’émotions possibles ? 

On a essayé de se restreindre dans nos idées. On est seulement partis d’une idée simple qu’on a essayé de développer au maximum, sous différentes facettes. Ça nous a permis de ne pas perdre le contrôle de notre musique et d’être plus efficaces pour finir. Il y a vraiment un choix artistique derrière tout ça… L’idée était de proposer un ensemble progressif, technique, mais qui reste cohérent et intelligible pour finir ! 

Tu peux me dire avec qui l’album a été enregistré et où ? 

Pour la batterie, on est partis l’enregistrer en Allemagne au Ghost City Recordings. On s’est pris une semaine là-bas, notre objectif étant de mettre le paquet sur cet instrument ! Il fallait qu’on prenne le temps d’expérimenter, d’essayer différents micros, de travailler sur l’accordage des futs, d’enregistrer plusieurs fois les mêmes parties afin d’obtenir le résultat escompté. Et je pense que nous y sommes parvenus ! Pour ce qui est des autres instruments, on a fait ça « à la maison » avec notre propre matériel. Aujourd’hui, il suffit d’un bon micro et d’une bonne carte-son pour obtenir un bon son ! Par la suite, on a confié la production à Flavien Morel du studio Boundless Productions, un ingénieur-son avec qui on avait déjà travaillé pour notre premier album. Vu qu’il nous connaît bien et qu’il habite à proximité, on pouvait lui rendre visite, interagir et je pense qu’il a vraiment réussi à retranscrire tout ce que nous voulions exprimer par le biais de cet album !

Pour le moment, deux morceaux ont été présentés au grand-public : « Oneiric Realisations » et « Masterpiece’s Parallelism ». Compte tenu du style que vous jouez, n’est-ce pas trop difficile de sélectionner les titres que l’on veut mettre en avant ? 

Notre album étant très riche, ça n’a pas été évident pour nous de choisir. Pour le premier clip, on a tout simplement voulu mettre en images le tout premier titre de l’album, « Oneiric Realisations », car je trouve qu’il le résume bien. Il est à la fois dynamique, extrême et aéré. Pour le deuxième avant-goût, on a décidé d’illustrer un titre un peu plus extrême, qui soit dans la veine de Engram Of Decline, notre premier album, de sorte à faire la liaison entre les deux albums du groupe. « Masterpiece’s Parallelism » était l’un d’entre eux.

Il y a des parties de saxophone sur « Fundamental Dividing Principle »… 

Oui ! C’est le père de notre guitariste (Hugo Florimond, ndlr) qui joue sur l’album. Il avait déjà participé au premier album et c’est tout naturellement que nous avons été amenés à faire appel à lui une deuxième fois. En fin de compte, cette partie de saxophone apporte un peu de fraîcheur à notre album qui, à ce moment-là, touche presque à sa fin. Pour finir, ça surprend l’auditeur ! C’est un élément qui permet de raccrocher l’auditeur à l’album et se prêtait particulièrement bien à l’atmosphère que l’on voulait dégager.

J’avoue avoir été surpris par la tournure que prend le titre « Madness Arabesque ». C’est sans doute le morceau le plus progressif de l’album !

C’est le dernier morceau que nous avons composé. Il y en avait déjà neuf de composées, et on s’est posé la question de savoir ce qui manquait à l’album. Après concertation, nous nous sommes résolus à l’idée qu’il manquait quelque chose de plus barré. Donc, c’est comme ça qu’est né ce « Madness Arabesque », il y a vraiment quelque chose de particulier qui se dégage de ce titre !

Vous avez décidé de terminer l’album sur une reprise « acoustique » de votre propre titre « Collective Engram » qui mettait déjà un terme en Engram Of Decline… 

C’est le morceau du premier album que j’aime le plus ! Il a une place particulière dans le répertoire du groupe, et depuis longtemps, on voulait faire une reprise acoustique d’un de nos morceaux ! On en a discuté et on s’est dit que ça pourrait coller pour celui-ci. On a donc revu sa structure, on l’a raccourcie… Néanmoins, nous avons quand même repris tous ses thèmes et les avons adaptés en acoustique donc. 

Quid de la tournée promotionnelle de l’album ? Vous a-t-on fait de belles offres de concert dernièrement ? 

Nous venons juste de signer un contrat avec une boîte de booking, et il se trouve que pas plus tard qu’aujourd’hui, nous allons annoncer que Fractal Universe ouvrira pour les dates françaises de The Black Dahlia Murder (Paris, 23 avril, Angers 24 avril, Lyon, 29 avril, Mulhouse 30 avril prochain, ndlr), et on commence à nous booker sur quelques festivals. On espère vraiment être placés sur une tournée en Amérique du Nord, car nous avons appris qu’il y avait des gens qui nous attendaient de pied ferme là-bas !

Il y a une release party pour Rhizomes Of Insanity… 

Oui ! Le 19 avril prochain, nous nous produirons au Gueulard+ de Nilvange, comme c’était le cas pour le premier album ! Nous présenterons notre nouvel album dans son intégralité, chose que nous ne serons plus amenés à faire à l’avenir ! Venez ! 


Fractal Universe, c’est :

Vince Wilquin : Chant/Guitare

Hugo Florimond : Guitare

Valentin Pelletier : Basse

Clément Denys : Batterie

Discographie :

Engram Of Decline (2017)

Rhizome Of Insanity (2019)

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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