Depuis la sortie de son premier album, Blackened Visions (Kaotoxin Records), The Lumberjack Feedback est passé du statut de groupe à la réputation confidentielle à celui de future référence dans le domaine du Doom Metal en France. D’ailleurs, il n’y a qu’à se remettre en mémoire les concerts donnés au Hellfest, Tyrant Fest, Motocultor et dernièrement au BetiZFest pour se rendre compte des énormes progrès effectués par les Lillois, désormais aguerris dans l’art de donner des concerts mémorables…

Bref, le 19 avril dernier, les deux batteries de The Lumberjack Feedback décident de frapper un grand coup en s’offrant le luxe de se produire au Bistrot de St-So à une semaine de la sortie officielle de leur nouvel opus, Mere Mortals, bénéficiant du soutien du label d’Alexandre Martinez (Hate Couture), Deadlight Entertainment. Barque et Fiend, un autre groupe du clan Deadlight, ouvrent et les concerts sont entrecoupés par une sélection musicale signée « DJ Lady Commandements ».

Par Axl Meu


Déjà bien connu pour sa philosophie de vie nihiliste, Barque, qui compte à son actif deux EPs (Coffin Cutters, Pyre Builders) fleurant bon la scène Punk/Screamo/Noise Moderne, investit l’ancienne gare de Lille dans une ambiance déjà moite. Peut-être est-ce la raison pour laquelle la musique du combo nous semble un peu poussive ? Cela-dit, elle n’en demeure pas moins authentique. Car, mise en forme par un chanteur à fleurs de peau et les cris robustes d’un bassiste énervé, elle exprime un certain malêtre qui évoque les frasques de Birds In Row avec qui le combo se produira le 22 juin à l’Aéronef de Lille. Il n’en fallait pas plus pour réveiller la fosse qui semble vraiment avoir apprécié la prestation live de cette formation que nous aimerions voir en concert plus régulièrement.

Avant de faire trembler le sol du Hellfest, Fiend décide de présenter sa musique au public Lillois ! Et le combo Parisien, qui refait parler de lui depuis qu’il a annoncé qu’il ouvrira pour Tool cet été, n’a pas manqué d’éveiller la sensibilité des nordistes. Musicalement, Fiend s’inscrit dans la même lignée que Barque, mais demeure plus lourd, plus gras encore, et joue la carte de l’originalité en se produisant dans une configuration peu banale (basse au centre, guitare/chant sur la droite…). Et si les pistes de Seeress, leur nouvel album, nous semblent assez difficiles d’accès (car les parties de guitares sont difformes, mais se complètent), nul n’est passé à côté de leur magnétisme ardent, de leur côté à la fois si dérangeant et attractif et de cette batterie tiraillée marquée par des grincements signés Renaud Lemaître.

« Nul n’est prophète en son pays » et pourtant, les Lillois de The Lumberjack Feedback sont sur le point d’inverser la tendance. Ils sont déjà bien connus et leur style apprécié en nos contrées, ce qui n’était pas gagné d’avance car le combo évolue dans un Stoner/Doom à deux batteries, dénué de chant. Oui, le Bistrot de St-So est plein à craquer ce soir. Alors, c’est dans ces conditions que le quinquet nous présente sa nouvelle progéniture, Mere Mortals. Il est 22 heures passées, Lille voit rouge et le nouveau backdrop qui illustre Mere Mortals donne le ton. Release Party oblige, The Lumberjack Feedback est fort d’une scénographie flambant-neuve, présente quatre nouveaux morceaux (« Wind’s Last Blow », « Therapy ? », « Kill! Kill! Kill! Die! Die! Die! », « Kobe » (The Doors Of Spirit) »), mais raccroche quand même à sa setlist quelques vieilleries de Blackened Visions (comme le déjà bien connus « Dra Till Helvete »).

Les Nordistes ont toujours tenu à soigner leurs prestations, et la preuve en est avec ces nouveaux jeux de lumières très saisissants. Chez eux, stroboscopes, lampes et autres flashes se répondent et rappellent la démarche artistique d’un certain Moonspell, référence dans le domaine. Et enfin, alternant à la fois entre le malaise, l’occulte et la névrose, leurs lourdes rythmiques finissent par engouffrer la fosse de St-So qui perd la raison dès que la Rickenbacker de Sebastien monte en puissance et que le tandem Nicolas/Virgile communique à coups de roulements de tambours, ce qu’il fait avec brio pendant son sempiternel solo de batterie. Un vrai régal pour les oreilles et les yeux ! 

Ce soir, The Lumberjack Feedback a montré qu’il aspirait à gagner en notoriété, et cette nouvelle prestation et Mere Mortals ne font que confirmer ce que la rédaction pense à leur sujet. Bientôt, ils seront grands ! 



A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.