Désormais bien implantée dans le paysage des Hauts-de-France, l’association, humble, mais efficace, Play Loud, continue de rythmer le quotidien des fans de Hardcore des Hauts-de-France en organisant des soirées ici et là… Mais elle sait également tirer son épingle du jeu en saisissant les bonnes opportunités au bon moment… La preuve en est avec ce concert d’anthologie auquel la rédaction a assisté le mardi 7 mai au Bobble Café de Lomme : celui donné par les Russes de Siberian Meat Grinder, alors en tournée Européenne (leur deuxième en un an, trois mois après sa participation au Persistence Tour).

Par Axl Meu


Les nordistes de Sick Nerves et les Belges de Stand For Truth ont, quant à eux, eu le privilège d’ouvrir pour une soirée qui s’annonçait déjà comme une des plus grosses réussites du Bobble Café. Pas moins de 140 pèlerins (parmi eux beaucoup de Belges) ont fait le déplacement jusque Lomme… Autant le dire d’emblée, c’est un record !

La formation qui ouvre la soirée, Sick Nerves, doit se produire dans une autre configuration puisqu’en raison d’un changement de line-up, Vince (ex-basse) s’est vu reprendre le poste de Louis (l’ex-guitariste, qui a jeté l’éponge il n’y a pas si longtemps pour des raisons personnelles). Le poste de bassiste est vacant pour les prochaines dates à venir, et les nordistes se produisent à trois. Donc, dans ces conditions, leur Hardcore souffre cruellement de l’absence de cet instrument phare, et conséquence, le groove n’y est pas… Ce qui n’était pas le cas il y a quelques semaines à la Taverne Les Grés (Douai) où le groupe s’était imposé dans le cadre de l’ultime performance de The Ape King. Pas toujours au point, les gars Sick Nerves juste tenaient à honorer une date qu’ils n’auraient annulé sous aucun prétexte.

Avec Stand For Truth, la soirée prend une autre tournure. Angelo, sous ses faux-airs d’hipster – qui se produit alors avec la nouvelle mouture de son groupe – nous fait part de sa passion pour la musique qu’il joue, et de sa surprise. À vrai dire, il ne s’attendait pas à être aussi bien accueilli par le public nordiste, une situation qui le pousse même à mettre en pièces le public belge. Et ce soir, comme le veut la coutume, beaucoup pratiquent le two-steps, souvent lancée par des mouvements de basse musclés et des break-down monstrueux, pendant que d’autres – plus statiques pour le coup – préfèrent observer attivement le coup de micro du leader, véritablement en voix ce soir. Alors – et sans être forcément innovateur dans sa démarche, car influencé par la crème du Hardcore Oldschool et moderne (à savoir Hatebreed, mais aussi Providence) – Stand For Truth s’en sort avec les honneurs. On reviendra.

Après une prestation remarquée dans le cadre du Persistence Tour à Deinze, il nous tardait de revoir cette fois-ci le side-project du frontman de Moscow Death Brigade en headliner et dans une ambiance plus intimiste, celle de la petite salle de concert du Bobble Café. Et que dire si ce n’est que Siberian Meat Grinder, véritablement attendu par ses fans, s’est imposé comme le nouveau tsar de la scène Thrash/Crossover européenne, déjà marquée par l’apparition de nouvelles formations à succès comme Rise Of The Northstar et Insanity Alert ? Dès son arrivée sur scène, le chanteur – dont on imagine qu’il est fan de Muncipal Waste, S.O.D. ou même Nuclear Assault, dont on ne verra jamais le visage et dont le style alterne entre Hip-Hop, Thrash et Hardcore – souffle en deux temps trois mouvements les énervés du pit, alors tous trempés jusqu’aux os. Il faut dire que l’on crève de chaud ! Du jamais vu au Bobble Café !

Et alors que les abords de la scène du Bobble ne se prêtent que trop peu à l’exercice du « stage-diving » et des autres animations du genre (comme les circle-pits), les moshers s’y sont adonnés tout le long du gig, ce dernier rythmé par l’interprétation des classiques de la formation : « No Way Back », « Hail To The Tsar », et de « For The Cult » d’un album à sortir sous peu. Voilà là trois morceaux à l’identité on ne peut plus assumée, le son « Siberian Meat Grinder », à savoir des parties des guitares mélodieuses, des rythmiques sans frein et des lignes de chant galvanisantes, ceux qui conduisent le fan à pousser la chansonnette… Bref, en presqu’une heure de set, Siberian Meat Grinder met tout le monde d’accord sans avoir à faire appel à leur mascotte qui, habituellement, monte sur scène en fin de set. Promis, la prochaine fois, je viens à Lomme en skate !

Bref, on a beau se plaindre du manque d’intérêt dont souffrent les salles à plus petite jauge. Néanmoins, ce soir, l’association « Play Loud » a détruit ce préjugé et a démontré par A + B qu’il était facile de faire carton-plein, la veille d’un jour férié… Comme quoi, une belle affiche remplit toujours, quand la communication autour de l’événement est menée à bien.

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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