#TouchePasÀMonUnderground, le principe est simple, une semaine sur deux, un groupe de la scène underground des Hauts-de-France peut s’exprimer ! Cette semaine, c’est Âqen qui s’est confié à nous !
Propos de Quentin Flrn recueillis par Axl Meu
Est-ce que tu peux me présenter Âqen ? À ma connaissance, le groupe ne s’est jamais produit sur scène…
Âqen est un projet solo que j’ai lancé en 2015 avec une démo instrumentale, L’étrange Chemin Vers L’univers Occulte. Le premier album, Méditation Astrale, a lui vu le jour, par la suite, en 2018 via le label Endless Decreptitude Productions. Membre fondateur du groupe/guitariste/chanteur, je gère également toute la création sonore qui gravite autour des ambiances musicales. Je suis accompagné de Dévoreur à la batterie et de Kain à la basse. Le terme Âqen est emprunté à la mythologie Égyptienne, grande source d’inspiration à mes yeux. Âqen est un dieu lié à la mort et à la nécrophile. C’est lui qui avait pour mission de conduire les défunts vers le monde des Morts sur son bateau. Cette symbolique résonne dans mon travail, puisqu’Âqen est un projet « figuraliste » qui me permet d’extérioriser des moments douloureux que j’ai traversés.
Comme tu me disais tout à l’heure… Âqen a sorti son premier album l’année dernière, Méditation Astrale. Vous avez opté pour le Français pour le chant… Pourquoi ?
Afin de retranscrire au mieux mes émotions et sentiments, j’ai préféré utiliser le français. L’utilisation du français est une évidence, car c’est une langue poétique et relativement appréciée du public étranger !
Votre musique est essentiellement sombre, mais peut-on parler de Black Metal ?
Projet en constante évolution, il m’est encore difficile de classer Âqen dans un style précis. Puissant dans de multiples styles, cultures et mythologies, il est assez difficile de rattacher Méditation Astrale à une catégorie bien précise. Créer une identité sonore est un élément important de mon travail. Auprès du label, j’ai tout de même dû le classer en « Atmospheric/Post-Black Metal »… C’est le terme se rapprocherait le plus de l’ambiance qui se dégage de l’album.
Ce qui m’a marqué au départ, c’est le soin qui a été apporté aux arrangements de guitare. Comment avez-vous travaillé cet aspect-là ? D’ailleurs, y a-t-il des groupes qui vous ont particulièrement influencés ?
Lorsque je dois extérioriser quelque chose, la guitare me semble être le meilleur médium… Ce qui explique la raison pour laquelle le fait que les morceaux s’articulent pleinement autour de cet instrument. Dans mes morceaux, on retrouve très rarement une architecture classique, je préfère faire progresser mes musiques, ça joue sur les atmosphères. Donc, pour bien saisir Méditation Astrale , je vous conseille d’écouter l’album en intégralité : chaque morceau a ses particularités et a son importance. L’idée est que tous les morceaux se suivent, qu’ils fassent voyager l’auditeur. Pour tout te dire, j’avais même hésité à faire un morceau unique de cinquante minutes ! Mais, il me semblait plus pertinent de couper ce morceau en sept actes.
Inconsciemment, je pense avoir énormément été influencé par Urfaust, Schammasch ou encore Bölzer que j’écoute fréquemment. J’apprécie tout particulièrement quand ils jouent sur les effets de répétition, de progression. L’aspect spirituel de leurs productions est une composante que je souhaitais faire ressentir dans mes créations.
L’album comprend également son petit lot de pistes narratives. Qu’y racontez-vous ?
Disons que la partie narrative met en avant l’un des objectifs d’Âqen, celui de transmettre des émotions et des sentiments. Dans mes compositions, je traite toujours la voix de sorte qu’elle accompagne les moments forts. À travers mon travail, je ne véhicule pas d’idées ou de croyances, raison pour laquelle j’ai décidé de ne pas publier les paroles. Pour moi, c’est à l’auditeur de s’identifier, ou non, et d’interpréter les paroles comme bon lui semble. Je porte énormément d’attention au fait que le spectateur laisse libre court à son imagination, de sorte à le laisser s’approprier l’œuvre musicale. C’est un travail de réflexion personnelle.
Quel est le rôle de l’instrumental « La Tempête » ?
Il faut savoir que l’ensemble de Méditation Astrale a pris forme autour de cette composition, « La Tempête » est sans doute le morceau le plus fort pour moi. Il marque la transition entre deux états, puisque qu’il permet d’amener la future « Libération » lors d’ « Abandon ». C’est pour cela que, sur scène, je serais seul à la jouer… On peut dire que c’est un sorte d’aparté !
Que pensez-vous de la scène Black Metal française ?
Ces dernières années, nous avons eu la chance de voir émerger beaucoup de groupes de qualité. Je pense notamment à toute l’équipe de Les Acteurs De L’Ombre qui compte dans leur »roaster » des groupes de qualité tels que Pensées Nocturnes, Pénitence Onirique, mais également le mythique Blut Aus Nord ou Deathspell Omega. Éclatant les codes fermés du Black Metal, ces formations aux identités fortes nous apportent un bon vent de fraicheur au monde de la musique.
Quels sont vos projets pour la suite ? Vous produire ? Un nouvel album ?
Un nouvel album est en préparation, oui. Mais pour le moment, nous nous concentrons sur le « live ». Il est essentiel pour nous de construire une prestation audiovisuelle de qualité avec une identité visuelle marquée. Nous espérons vous présenter Méditation Astrale et Âqensur scène d’ici 2020.
Pour contacter : https://www.facebook.com/AqenOfficial/
Pour écouter :
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