Gros été pour les Parisiens de The Bearded Bastards, nom que la rédaction d’Heretik Magazine a entendu parler à maintes reprises ces derniers mois : une deuxième prestation dans le cadre des Metaldays, puis enfin une performance sur la scène Hyper U du camping du Motocultor. Il faut dire tout est soignée chez chez eux : musique, communication. Les gars ne sont pas là pour blaguer ! À quelques jours du Motocultor, l’occasion était trop bonne pour la manquer : il fallait leur donner la parole ! 

Propos du groupe recueillis par Axl Meu


Vous vous revenez encore des MetalDays. Vous vous y étiez également produit l’année dernière. Est-ce que vous pouvez revenir sur ces deux escapades ? 

Oui effectivement ! L’année dernière, on a eu l’opportunité de se produire sur la New Forces Stage, c’était une grande « première » pour nous de jouer dans un festival de cette ampleur. Contrairement à ce qu’on peut penser, l’exercice n’est pas forcément simple et peut faire peur, car la New Force est la scène « découverte » du festival… Donc, dans les esprits, elle génère par défaut un peu moins d’intérêt, et il peut s’avérer compliqué de rameuter les festivaliers qui préfèrent aller barboter dans l’eau fraîche de la Soča pour oublier un peu la chaleur. La pression et la hantise de se retrouver à jouer sur scène avec personne en face de soi sont présentes jusque dans les loges… Et malheureusement pour certains groupes ça arrive. On a eu la chance d’attirer pas mal de monde, et finalement ça s’est bien passé. Le public a été réactif, il y avait une bonne ambiance, on a eu de bons retours et on a passé un très bon moment ! Une fois la pression redescendue, on a pu profiter du reste de la semaine en festivalier, concert bière & chill, au top !

Pour l’édition de cette année, quand on a reçu la proposition de rejoindre la programmation de la Boško Bursać Stage, on était super contents, avoir accès à une « mainstage » sur un festival de cette envergure, c’était une première pour le groupe, mais aussi une récompense pour tout le travail effectué depuis le début du projet. Mais surtout ça annonçait aussi pour nous une nouvelle virée en Slovénie pour une semaine d’éclate (rires). Nouvelle année, nouveau défi, qu’on était prêts à relever et on est contents de dire qu’on a reçu un très bon accueil. Avoir une fosse presque pleine, alors qu’on fait l’ouverture de la journée, c’était juste énorme ! Se produire devant un public « ultra-réactif » en face de nous malgré la chaleur nous a motivés à tout donner sur scène : un concentré d’énergie qu’on n’est pas prêts d’oublier ! On a croisé des festivaliers qui nous ont vus l’année dernière et qui ont eu plaisir à revenir nous voir cette année, on a eu de nouveau de bons retours, y compris du staff, c’était une sacrée expérience ! Pour le reste, ce qui s’est passé en Slovénie, est resté en Slovénie (rires) ! 

Dans quelques jours, vous vous produirez sur la scène ouverte du camping du Motocultor. Ce n’est pas encore le Motocultor, mais on s’y approche. Est-ce que vous pouvez revenir sur cette opportunité ? 

Notre programmation sur l’affiche s’est faite très simplement… Il y a peu, un membre de la programmation nous a contactés et nous a proposé de prendre part à cette scène et c’est avec plaisir qu’on relève le défi de foutre un sacré bordel sur le camping du Motocultor ! Après oui effectivement, on essaye de se rapprocher doucement des grosses scènes de festival français !

L’image contient peut-être : 5 personnes, barbe

« Comme on aime le dire, on ne fait pas du Hardcore, mais plutôt du Beardcore !« 

En France, on commence tout doucement à connaître les Bearded Bastards. On sait que vous jouez du Hardcore, mais quelle est la particularité de votre Hardcore à vous ? 

Comme on aime le dire, on ne fait pas du Hardcore, mais plutôt du Beardcore ! C’est vrai qu’on a une étiquette Hardcore, mais pour nous ce n’est pas ce qui nous définit. Ça reste un fil conducteur où chacun est venu greffer ses influences qui nous a permis d’aboutir à un « melting-pot musical » accessible à tous et qui permet de se défouler dans la bonne humeur. On prend beaucoup de plaisir sur scène, et c’est aussi ce qu’on cherche à transmettre au public au travers de notre musique. Un concert se doit d’être un minimum vivant et l’interaction avec le public reste au cœur de nos attentions. Chacun doit y trouver du plaisir, que ce soit devant à se défouler dans le « pit » ou au fond à droite avec une bière à la main, on essaie de penser à tout le monde et c’est aussi pour ça que la recette a bien fonctionné.

Serait-ce abusé de dire que l’image du groupe compte aussi autant que votre musique ? Chacun de vous portant une barbe, j’imagine que c’est un critère on ne peut plus important pour vous… 

Pour tout dire, ça fait plusieurs années qu’on est potes, on a tous déjà joué dans des groupes différents, avec lesquels on s’est parfois croisés. Très souvent, quand tu lances un nouveau projet, tu réunis des musiciens, ça commence à composer et  ainsi arrivent les questions récurrentes : « Du coup, les gars on s’appelle comment ? », « Vers quoi on s’oriente ? »… Ce sont beaucoup de questions qui peuvent te faire perdre du temps et t’amener à commettre des erreurs. En ce qui nous concerne, quand on a démarré le groupe, on savait déjà qu’on jouerait sous la bannière de The Bearded Bastards et nous avions déjà une certaine idée du style que l’on jouerait !  Derrière, on a effectué un gros travail sur la communication pour construire la meilleure vitrine possible et de mettre en valeur le produit !

On m’a dit que vous aviez lancé des produits dérivés de soin pour les barbes, c’est vrai ? 

(Rires) Alors, ce n’est pas la première fois qu’on nous pose cette question !Vous êtes une armée d’espions, ce n’est pas possible ! Qui est ton dealer d’infos ? (Rires) On nous a déjà approchés dans ce sens, mais pour l’instant on se concentre sur d’autres projets. Peut-être qu’un jour vous verrez des choses, mais ce n’est pas à l’ordre du jour pour le moment. Néanmoins, on propose tout de même déjà sur notre stand de « merch », des brosses et des peignes en séries limitées gravés à l’effigie du groupe. Et puis pour ce qui est produits de soin pour la barbe, on encourage vivement tous les barbus à essayer les produits de notre sponsor « ÇA VA BARBER ! ». C’est le premier sponsor avec qui nous avons collaboré, ça peut paraître étrange sur le papier pour un groupe de musique, mais ça rentrait tout à fait dans notre concept. On peut également parler de Mister Kutter qui a sorti récemment toute une série de produits, avec qui on a également collaboré et grâce à qui nous avons pu sortir le clip pour « Bearded Rage » l’année dernière.

L’image contient peut-être : une personne ou plus et barbe

« On est là avant tout pour s’éclater ensemble et écrire des textes engagés ne nous intéresse pas vraiment« 

Vous avez sorti un EP l’année dernière, il s’intitule Release The Beast. Est-ce que vous pouvez nous le présenter ? 

Cet EP est le deuxième que nous sortons, il comporte 6 pistes et comme tu le dis, c’est Release The Beast. Le titre et la pochette font référence au fil conducteur que l’on retrouve dans les morceaux, à savoir ces démons qui nous entourent et peuvent nous ronger tel que l’alcool, la jalousie, le regard des autres, ou bien le monde qui nous entoure. La phase de composition a été assurée en studio de répète, on travaille beaucoup en collectif à ce niveau, un morceau de riff, chacun ramène ses idées pour construire la structure, et on affine jusqu’au morceau final. Le tout en essayant de garder en tête ce que ça va donner « live », on cherche toujours la petite claque qu’on peut envoyer sur scène. L’enregistrement et le mix ont été faits au studio Black Sun Recordings par Junior Rodriguez, un artiste talentueux avec qui on a pris plaisir à travailler. On a ensuite confié le mastering à R3myboy qui a un passif très éclectique en termes de style musical… Ça va du Metal à la Pop en passant par le Rap. Il a fait un super boulot on est vraiment content du résultat.

J’imagine que vous êtes enfin sur la préparation d’un album, après la sortie de vos deux premiers EPs ? 

Grande question, on nous parle souvent d’album, mais quand on connait l’envers du décor, ça ne nous fait pas plus rêver que ça. C’est assez lourd à assumer en termes de temps, financièrement et c’est beaucoup plus dur à défendre. Bon nombre de groupes se lancent « tête baissée » dans l’aventure, puis se plante à cause de ça après la sortie. Notre objectif étant surtout de faire de la scène, le format EP, pour le moment, nous convient très bien. En plus, financièrement parlant, ce format nous permet également de sortir plusieurs clips, ce qui nous permet de partager un peu plus notre univers. On n’est pas fermés à la question, on en discute régulièrement, rien n’est fait pour le moment, mais le prochain opus qui sortira sera sûrement de nouveau un EP.

En général, le Hardcore est une musique engagée, votre musique l’est-elle ? Ou bien n’est-elle plutôt qu’un défouloir ? 

Un défouloir ! On est là avant tout pour s’éclater ensemble et écrire des textes engagés ne nous intéresse pas vraiment. On a poussé un peu plus sur ce nouvel EP sur des titres comme « We’re Still In Chains » ou « From the Grave », mais on est plus sur du constat que sur de la réflexion. La musique est avant tout un moyen de se distraire et des titres tels que « Shot After Shot » ou « Dirty Night » de notre vécu et de nos soirée… Et c’est beaucoup plus amusant pour nous quand on doit un clip (rires)

D’ailleurs, ‘quid’ du partenariat avec la chaîne Youtube « Hardcore Worldwide » sur laquelle figure votre clip « Dirty Night » ? 

La chaine HCWW fait partie des nouveaux modes de consommation de la musique et avoir accès à une grosse vitrine telle que celle-ci est un bon moyen de se faire connaitre sur la toile. Tout le monde y trouve son compte et ça permet d’aller au-delà de sa fan base mais aussi de l’alimenter. C’est un sacré travail qu’ils effectuent depuis toutes ces années !


The Bearded Bastards, c’est : 

Steph : Batterie

Cédric : Guitare

Krust : Basse

Mash : Guitare

Arno : Chant 

Discographie : 

The Bearded Bastards (EP – 2016)

Release The Beast (EP – 2018)

L’image contient peut-être : 5 personnes, personnes debout

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Rédacteur en chef d'Heretik Magazine

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